Face à la crise économique qui "ne fait que commencer", Edouard Philippe détaille les réponses du gouvernement

Publié le 20 avril 2020 à 6h14, mis à jour le 20 avril 2020 à 6h38

Source : JT 20h WE

CORONAVIRUS - Édouard Philippe s'est exprimé ce dimanche sur les risques économiques liés à la pandémie de Covid-19.

"La plus forte récession connue en France depuis 1945". À l'occasion de son point presse ce dimanche avec le ministre de la Santé Olivier Véran et l'infectiologue Florence Ader, Edouard Philippe est revenu sur la crise économique "brutale" en France provoquée par la pandémie de Covid-19 et qui "ne fait que commencer". Rappelant que le PIB devrait reculer de 8% cette année, le chef du gouvernement est revenu sur les mesures d'aides de l'État pour les entreprises touchées de plein fouet par le ralentissement de l'activité économique et de la consommation.

Le fonds de solidarité de 7 milliards d'euros pour les soutenir a reçu à ce stade plus d'un million de demandes, a déclaré Edouard Philippe. "L'Etat, à travers la direction générale des finances publiques, a versé directement, dans les quatre ou cinq jours qui suivaient la demande, les sommes aux entreprises", a précisé le Premier ministre. Le dispositif permet aux entreprises ayant subi une chute de plus de 50% de leur chiffre d'affaires de recevoir 1.500 euros, un montant qui monte à 5.000 euros pour celles menacées de faillite.

Les critères d'attribution ont été élargis la semaine dernière, comme son budget total passé d'un milliard à sept milliards d'euros. "Les assureurs se sont engagés à participer à hauteur de 400 millions d'euros à ce budget et les régions se sont engagées à participer à hauteur de 500 millions d'euros", a ajouté Edouard Philippe.

Un plan de relance "sans doute" européen

"L'objectif du gouvernement dans cette période, c'est de sauvegarder ce qui peut l'être aujourd'hui pour permettre de relancer demain ce qui doit l'être", a expliqué Edouard Philippe, rappelant les autres mesures d'urgence mises en place : le chômage partiel pour 9 millions de salariés (budget de 24 milliards d'euros), et des prêts garantis par l'Etat à hauteur de 300 milliards d'euros (18 milliards garantis à ce jour à quelque 130.000 entreprises).

À terme, "nous devons penser à un plan de relance, national, européen, sans doute, de façon à faire repartir la machine: ce qui sera indispensable à côté de ces mesures d'urgence économique", a-t-il avancé. Depuis le début du confinement et la fermeture forcée des établissements accueillant du public non essentiels, l'activité économique générale a diminué de 36% en France, l'activité industrielle de 43%, la construction de 88% et le secteur de l'hébergement et de la restauration a été touché à hauteur de 90%.

Les commerces actuellement fermés en raison de la crise sanitaire ne pourront rouvrir à partir du 11 mai que s'ils font respecter les "gestes barrières" et prennent des mesures de "distanciation sociale", a prévenu Edouard Philippe. "Quel que soit le commerce en question", les files d'attente devront être organisées pour respecter une distance minimale de plus d'un mètre entre les clients, et des mesures comme "la mise à disposition de gel hydro-alcoolique à l'entrée du magasin ou juste avant la caisse devront être mises en œuvre", a précisé le Premier ministre qui a appelé à "multiplier les gestes barrières pour diminuer au maximum la circulation du virus et sa vitesse".

La poursuite du télétravail après le 11 mai recommandée

Les cafés et les restaurants resteront en revanche fermés car leur activité "ne permet pas de limiter dans un premier temps la circulation du virus", a ajouté Edouard Philippe. C'est "un crève-cœur et une angoisse considérable" pour "tous ceux qui vivent de cette activité", a-t-il concédé.

Le Premier ministre a dressé les premières mesures qui s'appliqueront lors de la sortie progressive du confinement : des masques "probablement obligatoires" dans les transports et les entreprises appelées à maintenir le télétravail même après le 11 mai. "Beaucoup de nos concitoyens se sont mis (…) au télétravail, beaucoup peuvent le faire, beaucoup ont pu profiter de cette possibilité. Il va falloir que ce télétravail se poursuive dans toute la mesure du possible", a dit Edouard Philippe.

Le Premier ministre est enfin revenu sur les mesures d'urgence sociale mise en place : prolongation des droits sociaux (RSA, allocation chômage ou encore allocation aux adultes handicapés...), prime versée à 4 millions de foyers modestes et 17 000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires. Enfin 64 000 personnes sans abri ont pu recevoir des aides concernant les biens de première nécessité. 


La rédaction de TF1info

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