"Hold Up": plusieurs intervenants se désolidarisent, la majorité dénonce une "propagande complotiste"

POLÉMIQUE - La sortie du documentaire "Hold Up" ne cesse de susciter des réactions critiques. La majorité présidentielle dénonce un film "complotiste" sur la gestion de la crise sanitaire. Plusieurs intervenants, comme l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy, ont pris leurs distances.
La bande-annonce du film a envahi les réseaux sociaux ces derniers jours. "Hold Up", documentaire du journaliste indépendant Pierre Barnérias, est sorti mercredi 11 novembre et semble promis à une violente polémique.
Ce film de près de 2h40, financé par le biais de plateformes participatives, a levé plus de 200.000 euros et a généré une audience exponentielle depuis son lancement. Mis en cause pour avoir donné la parole à des intervenants suspectés de soutenir les théories complotistes sur l'actuelle crise sanitaire et sa gestion par l'exécutif, et pour avoir relayé ces théories complotistes, il s'est invité jeudi dans la sphère politique.
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Philippe Douste-Blazy se dissocie
Parmi les premiers à avoir réagi, l'ancien ministre et ex-secrétaire général adjoint des Nations Unies, Philippe Douste-Blazy. Le médecin de formation a fait partie des personnes interrogées dans le cadre du documentaire. "Hold Up" lui a été "présenté comme un documentaire sur l'épidémie de Covid-19", s'est justifié, mercredi sur Twitter, celui qui avait défendu en avril dernier les travaux du professeur Didier Raoult.
"Je n'ai pas vu ce film et s'il y a le moindre caractère complotiste, je veux dire le plus clairement possible que je m'en désolidarise", a assuré l'ancien ministre de Jacques Chirac. "La crise sanitaire que nous traversons est suffisamment grave pour ne pas ajouter de la confusion aux moments douloureux que nous vivons."
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La sociologue Pinçon-Charlot s'excuse
Autre intervenante, la sociologue Monique Pinçon-Charlot a elle aussi pris ses distances en s'excusant des propos tenus dans le documentaire. Face à la caméra, elle évoquait une "guerre des classes" dans lequel un "Holocauste" est programmé pour "éliminer la partie la plus pauvre de la planète". "Mon objectif de faire comprendre la gravité de notre avenir sur la planète m'a conduit à employer le terme inapproprié d'Holocauste au lieu de celui d'extermination. Je vous présente mes excuses très sincèrement", a -t-elle expliqué dans une longue série de tweets dans lesquels elle s'en prend pêle-mele au producteur, au réalisateur et même... à Emmanuel Macron.
"Propagande complotiste"
La sortie du film, qui entend mettre en cause "l'entreprise de manipulation globale" entourant la pandémie, a suscité de vives condamnations au sein de la majorité présidentielle. "Ce n'est pas un docu, ce n'est pas du journalisme, c'est une propagande complotiste à budget blockbuster. Honteusement cautionné par quelques politiques en errance", a dénoncé la députée LaREM Coralie Dubost sur Twitter. Au sein du groupe, Laeticia Avia a également estimé que le film reprenait "fake news sur fake news".
Le ministre des Comptes Publics Olivier Dussopt a de son côté retweeté une série de messages décryptant ce documentaire "délirant".
Dénonçant une "fakenews complotiste", l'ancien secrétaire d'Etat Mounir Mahjoubi a appelé de son côté à la démission de députée Martine Wonner (ex-LaREM), l'une des intervenantes dans le documentaire.
"On reçoit des multiples messages autour du film Hold-Up. Des gens qui sont dans un véritable déni de réalité, dans une mouvance complotiste et qui pensent sérieusement que tout ça a été fabriqué", a témoigné auprès de l'AFP le président du groupe Agir Ensemble Olivier Becht, allié de la majorité.
"Il faut entendre les craintes et les incompréhensions face à tout ce qui nous arrive", a estimé de son côté l'eurodéputé LaREM Stéphane Séjourné, ancien conseiller d'Emmanuel Macron. "Mais la remise en cause de la science, les vérités alternatives, la manipulation et l’instrumentalisation des angoisses ne peuvent pas constituer un programme ni un horizon."
Dans une tribune publiée sur le site FranceSoir, le producteur du film, Christophe Cossé, a décrit le Covid-19 comme un "virus pas plus offensif qu'un autre Covid saisonnier" et fustigé "une incroyable et phénoménale entreprise de manipulation globale", assurant que les membres du Conseil scientifique sont "majoritairement proches des laboratoires pharmaceutiques". Dans une séquence du film particulièrement critiquée, la sociologue Monique Pinçon-Charlot, proche du PCF, compare la situation actuelle des populations pauvres de la planète à l'Holocauste sous l'Allemagne nazie. Le documentaire a notamment été relayé par l'actrice Sophie Marceau sur son compte Instagram.
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