"Ça doit changer vite et fort", la colère d'Emmanuel Macron sur la vaccination

Publié le 3 janvier 2021 à 19h29

Source : TF1 Info

CRISE SANITAIRE - La campagne de vaccination patine en France. Face aux critiques de nombreux professionnels de Santé, le chef de l'État a exprimé son agacement. L'exécutif promet d'accélérer avec l'annonce de 500.000 doses supplémentaires chaque semaine.

Le 31 décembre, il avait promis de lutter contre toute "lenteur injustifiée". 4 jours plus tard, le ton n'est plus le même. Emmanuel Macron assure désormais que les choses vont changer "vite et fort". Le chef de l'Etat a exprimé sa colère face aux démarrage plus que poussif de la campagne de vaccination en France. "Ça doit changer vite et fort. Ça va changer vite et fort", s'est agacé le chef de l'État en privé, selon des propos rapportés par le Journal du dimanche. 

Ce qui agace particulièrement le chef de l'Etat ? Que les médecins volontaires ne puissent recevoir l'injection afin de "donner l'exemple aux patients" peut-on lire dans le journal.  "Moi je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit", a-t-il martelé en privé. 

Un rythme de "promenade en famille"

Selon les données regroupées par le site indépendant CovidTracker, seules 352 personnes ont reçu la première dose du vaccin contre le Covid19 en France. Des chiffres infinitésimaux lorsqu'on les compare à ceux de nos voisins européens, qui ont pourtant démarré la campagne de vaccination au même moment. En Allemagne, plus de 180.000 personnes ont reçu une première dose de vaccin ce dimanche." Nous sommes sur un rythme de promenade en famille, et ce n'est pas à la hauteur ni du moment, ni des Français", s'est-il alarmé. 

La communication gouvernementale tente de répliquer aux critiques cinglantes de professionnels de santé qui dénoncent une "déroute" ou "un fiasco désespérant". Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé l'arrivée de 500.000 doses supplémentaires chaque semaine. "L'accélération demandée par le président est déjà engagée", assure-t-il  dans le quotidien Le Parisien. Le porte-parole du gouvernement rappelle que le gouvernement jouera la "transparence" totale en s'appuyant notamment sur une collectif de citoyens tirés au sort à partir du 10 janvier pour évaluer la campagne de vaccination.

Une façon aussi de répondre aux attaques proférées par les partis de l'opposition qui pointent du doigt les lenteurs de la campagne de vaccination. "On pourrait peut-être accélérer un peu" pour "sauver des vies", a fustigé le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde sur RMC. Le 31 décembre, les députés Les Républicains avaient réclamé l'audition "en urgence" du ministre de la Santé Olivier Véran au sujet de la stratégie française à l'égard du vaccin. "Notre pays est en situation d'échec et de retard en matière de vaccination", avait jugé le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, jeudi dernier, sur Franceinfo. Quand au vice président du RN Jordan Bardella, il a dénoncé "l'amateurisme" du gouvernement. "Nous sommes la risée du monde", a-t-il expliqué au micro du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro dimanche. 

"Ce n'est pas Macron contre Véran"
l'entourage du ministre de la Santé

Autre signe du changement de ton, cette fois au ministère de la Santé : alors qu'il conseillait encore mardi soir de ne pas confondre "vitesse et précipitation", Olivier Véran a annoncé la mise en place "sans délai" de la vaccination pour les professionnels de santé de plus de 50 ans, y compris les médecins libéraux. Une mesure qui n'était pas prévue avant début février. 

A l'Elysée, "ce n'est pas Macron contre Véran", rapporte encore le JDD. Selon l'entourage du ministre de la Santé, la frustration du chef de l'État face à la lenteur des opérations seraient "partagée". Le ministre de la Santé a lui aussi mis un coup de pression à son entourage afin d'accélérer le calendrier initial de l'opération de vaccinations des résidents d'Ehpad. "Entre le rendez-vous médical, le consentement et la piqûre, est-ce qu'on a besoin de deux semaines, Non", juge l'un des proches d'Olivier Véran. 

L'évolution "préoccupante" de l'épidémie

Ces lenteurs de la campagne de vaccination interviennent alors que les voyants de l'épidémie sont au rouge dans le pays. Ce samedi, le nombre de patients hospitalisés et ceux en réanimation a légèrement augmenté, après une baisse continue depuis quelques jours. "On a eu une augmentation progressive depuis début décembre : on était à 10 000 cas par jour et on est aujourd'hui à 15 000", affirme le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. 

Dans le Journal du dimanche, le spécialiste estime que la tendance est désormais "préoccupante" avant même que l'effet des fêtes de fin d'année ne soit connu. "On a encore quatre mois d'efforts collectifs à faire. L'espoir est là". 


La rédaction de TF1info

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