Jean Castex annonce la fermeture des rayons non-alimentaires des grandes surfaces à partir de mardi

C.A.
Publié le 1 novembre 2020 à 20h40, mis à jour le 1 novembre 2020 à 23h37

Source : TF1 Info

EQUILIBRE - Invité ce dimanche du JT de 20h de TF1, Jean Castex a annoncé la fermeture des rayons "non essentiels" des grandes surfaces. Cette mesure, attendue, vise à "rétablir l'équité" avec les commerces de proximité, pour qui il n'y aura "pas de réouverture" dans l'immédiat.

Face à la grogne grandissante, il fallait tenter d'apaiser les tensions. Invité ce dimanche soir du JT de 20h de TF1, Jean Castex a annoncé la fermeture des rayons "non essentiels" des grandes surfaces afin de "rétablir l'équité" avec les commerces de proximité. Les rayons de la culture, des jouets ou encore d'électroménager devront être condamnés dès mardi, a fait savoir le Premier ministre, qui s'était entretenu dans la journée en visioconférence avec les fédérations professionnelles ainsi que les associations de commerçants de proximité.

Lutter contre la crise, c’est l’affaire de tous !
Jean Castex

"Que l’on ne puisse pas vendre de fleurs, de livres, dans un commerce de proximité et qu’on puisse le vendre dans une grande surface, je comprends que cela puisse choquer", a souligné le Premier ministre. "En conséquence de quoi j’ai décidé, dans le décret qui régit le confinement, d’ajouter une disposition qui entrera en vigueur mardi matin interdisant la vente de produits qui ne peuvent pas être vendus dans les commerces de proximité dans les grandes surfaces."

Il a cependant rejeté tout retour en arrière sur les mesures annoncées quant à la réouverture des petits commerces. "Ce n'est certainement pas le moment de revenir sur les mesures annoncées, c'est beaucoup trop tôt", a estimé Jean Castex en appelant les Français, pour les soutenir, à décaler leurs achats de quelques semaines plutôt que de les faire sur "un grand site étranger". "Lutter contre la crise, c’est l’affaire de tous !", a-t-il lancé.

L'opposition de la grande distribution

Vers 18h ce dimanche, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) avait d'ores et déjà fait part dans un communiqué de sa "totale incompréhension" et de son "opposition" à cette option. Pour Intermarché, Leclerc, Carrefour ou Lidl, une telle mesure "manque de justification sur le plan sanitaire", "compliquerait la vie des Français" et serait "techniquement très difficile à mettre en œuvre dans de nombreux magasins". Elle "entraînerait la mise au chômage partiel de plusieurs dizaines de milliers de salariés, sans aucune justification réelle", a prévenu la FCD, qui demande au gouvernement de "privilégier une réouverture progressive des petits commerces, sur rendez-vous, accompagnée de mesures de contrôle accrue des jauges actuelles dans les magasins".

Des maires prêts à tout pour rouvrir les petits commerces

Depuis l'annonce du reconfinement le 28 octobre, la polémique n'a cessé de monter concernant la fermeture des petits commerces, déjà très affaiblis par le premier confinement. Pour soutenir leurs commerces de centre-ville, plusieurs élus n'ont pas hésité à braver l'exécutif en signant des arrêtés, illégaux, autorisant leur ouverture. Un comportement fustigé par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre du Travail Élisabeth Borne, qui ont déoncé ce dimanche l'irresponsabilité des maires.

Samedi soir, un courrier cosigné par plus de cinquante maires ou présidents d’intercommunalités urbaines a été adressé à Jean Castex, à propos du traitement "inégal" entre les commerces de proximité et les grandes surfaces commerciales. Ils y demandaient une "équité de traitement".

Les libraires vent debout

Les librairies sont les premières à être montées au créneau en demandant l'autorisation d'ouvrir leurs portes. Dans un communiqué publié le lendemain de l'annonce du président, le syndicat national de l’édition, le syndicat de la librairie française et le Conseil permanent des écrivains (CPE) avaient appelé à laisser "nos librairies ouvertes pour que le confinement social ne soit pas aussi un isolement culturel". Un appel soutenu par Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, mais aussi par 68 sénateurs à l'origine d'une tribune publiée dans Le Figaro, demandant au gouvernement de faire exception. Le même jour, le critique et animateur de La Grande librairie François Busnel mettait en ligne une pétition pour faire fléchir le gouvernement.

La colère des libraires était encore montée d'un cran quand, au premier jour du confinement, les magasins Fnac ont annoncé rester ouverts, s'appuyant sur la dérogation accordée à certains commerces pour subvenir aux besoins des salariés en télétravail. Pour calmer le jeu, Bercy a finalement demandé au groupe Fnac-Darty, ainsi qu'à la grande distribution, de fermer leurs rayons livres. 

Les magasins de jouets anxieux et déterminés

Dans leur sillage, les magasins de jouets ont eux aussi demandé leur réouverture. Leur Fédération a lancé samedi "une grande pétition nationale pour obtenir le soutien des Français" et leur "réouverture rapide"

Pour faire entendre sa voix, elle a de plus déposé un référé devant le Conseil d’État "pour violation manifeste du principe d’égale concurrence", arguant que cela aura des "conséquences désastreuses pour les entreprises spécialistes du jouet, qui réalisent plus de la moitié de leurs ventes sur les trois derniers mois de l’année et représentent 20.000 emplois directs ou indirects en France".


C.A.

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