Télétravail, vaccination des enfants... Ce qui pourrait être annoncé à l'issue du Conseil de défense lundi

Publié le 5 décembre 2021 à 9h32, mis à jour le 6 décembre 2021 à 11h13

Source : TF1 Info

PISTES - Pour ne pas se laisser submerger par la cinquième vague et prévenir la progression de Omicron, le gouvernement n'exclut pas d'annoncer ce lundi de nouvelles mesures qui pourraient contribuer à casser une courbe "vertigineuse" des infections. Lesquelles ?

A trois semaines de Noël, la France peut-elle prendre des mesures aussi sévères que ses voisins qui interdisent l'accès à certains lieux aux non vaccinés ou ferment les écoles une semaine avant la date initiale des vacances ? Alors que l'épidémie de Covid-19 connait nette progression en France, le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi, qu’un Conseil de défense sanitaire se tiendrait ce lundi afin de voir "s’il y a lieu de prendre des mesures complémentaires".

"C'est une courbe vertigineuse et donc c'est un Conseil de défense réuni dans ce contexte", a commenté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "On fera, comme toujours, avec pragmatisme, proportion, et avec la même philosophie, une évaluation de la situation et des réponses à apporter", a déclaré le chef de l'État Emmanuel Macron vendredi depuis Dubaï. Faut-il voir dans l'avancée de ce Conseil de défense sanitaire au lundi plutôt qu'à une tenue "traditionnelle" le mercredi une forme d'urgence ? Pas du tout, nous assure un conseiller évoquant plutôt une contrainte d'agenda, le président de la République n'étant pas disponible ce jour-là. 

Alors que 10 millions de Français ont reçu leur dose de rappel, quels aspects du renforcement de lutte contre la propagation du virus seront abordés ? On fait le point.  

Retour au télétravail généralisé ?

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a récemment encouragé le recours au télétravail, sans pour autant l’imposer. "Aujourd’hui, on ne va pas fixer une obligation pour les entreprises, mais moi, j’invite les employeurs à favoriser le télétravail et à définir les règles avec les représentants des salariés", avait-elle déclaré sur Franceinfo, le 26 novembre. Il y a une semaine, jour pour jour, son ministère diffusait un nouveau protocole sanitaire en entreprise dans lequel il est notamment rappelé que "les réunions en audio ou en visioconférence restent à privilégier". 

Dès la mi-novembre, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, avait indiqué qu’"on pourrait probablement optimiser l’utilisation du télétravail dans cette phase pour faire face à la cinquième vague". Des discussions sont encore en cours avec les professionnels, mais l'heure est-elle venue ? Celle de l'incitation au télétravail, en tout cas, pourrait à nouveau être de mise, ce lundi.  

Port du masque à l'extérieur généralisé ?

Si plusieurs préfectures imposent de nouveau le port du masque obligatoire pour tous dans l'espace public face à la hausse des cas positifs, la règle ne vaut pas à l'échelle nationale, comme cela a déjà pu être le cas dans le passé en cas de résurgence épidémique. Cette piste n'est donc potentiellement pas exclue alors que, selon nos informations, le renforcement des gestes barrières doit être examiné. 

Renforcement du pass sanitaire ?

Le pass sanitaire est aujourd’hui obligatoire dans les transports publics interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux), les bars, les restaurants, les cinémas, les musées, les hôpitaux ou encore les maisons de retraite, mais rappelons que cet été, au cœur de la quatrième vague, il était aussi notamment demandé à l’entrée des centres commerciaux de plus de 20 000 m2. 

Récemment, certains préfets, l’ont également rendu obligatoire lors des "événements festifs", dont les marchés de Noël. Un retour ou une extension de l'une ou l'autre de ces mesures pourrait-elle être à l'ordre du jour ? 

Le retour des jauges "pourrait être une discussion", nous indique un conseiller du gouvernement quand un autre nous assure que la fermeture anticipée des restaurants et des bars est écartée. "On en n'est pas là", nous assure-t-on. 

Avancer les vacances scolaires ?

La Belgique a annoncé vendredi que les vacances scolaires, qui devaient initialement débuter le 24 décembre seront avancées d’une semaine. En avril 2021, la France avait, elle aussi, opté pour cette alternative en imposant une semaine d'école à distance et en unifiant les vacances scolaires de Pâques pendant deux semaines. Alors que le taux d'incidence est actuellement très élevé (754 cas pour 100 000 habitants) chez les 6/10 ans, une population qui ne peut pas être vaccinée, cette option pourrait de nouveau s'avérer opportune. Mais cette mesure n'est "pas du tout à l'ordre du jour", selon une source proche du gouvernement interrogée ce dimanche. Bruno Lina, virologue et membre du Conseil scientifique, s'il a reconnu que "les enfants, dans les tranches d'âge non-vaccinées, sont désormais le principal moteur de la reprise épidémique", ne plaide pas pour cette solution. Dans le JDD, il prône plutôt "le développement du dépistage". 

Vaccination des enfants ?

Il n'y aura pas que des mesures restrictives sur la table du prochain Conseil de défense. "Un point concerne la possible vaccination prioritaire des enfants de 5 à 11 ans", selon un document du ministère de la Santé présenté vendredi aux représentants des hôpitaux, cliniques et soignants libéraux et consulté par l'AFP.

Le ministère y affirme même que "le calendrier précis de la vaccination des 5-11 ans sera précisé à l'issue du Conseil du 6 décembre", et ajoute que "l'ouverture de la vaccination à tous les enfants" de cette classe d'âge est prévue "début janvier 2022". Entre temps, "les doses de vaccins pédiatriques Pfizer seront livrées" aux pharmacies hospitalières dès le 13 décembre, puis "en ville" à partir de "fin décembre" aux "professionnels de santé habilités".

Une source gouvernementale a toutefois indiqué à l'AFP que la décision reste suspendue à l'avis de plusieurs instances, dont le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) qui n'a pas encore répondu à la saisine de l'exécutif sur ce sujet. La Haute autorité de santé (HAS) n'a pas non plus donné son feu vert à la vaccination de tous les 5-11 ans, qu'elle recommande pour l'instant seulement aux 360.000 enfants "qui présentent un risque de faire une forme grave de la maladie".


Audrey LE GUELLEC

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