Covid à l'école : "Nous avons peut-être commis des erreurs", reconnaît Jean Castex

E. Ro
Publié le 15 janvier 2022 à 11h51, mis à jour le 15 janvier 2022 à 18h21

Source : JT 13h Semaine

PROTOCOLE SANITAIRE - Délais d'application des nouveaux protocoles sanitaires, communication entre les personnels enseignants et le gouvernement, soutien à Jean-Michel Blanquer... Le Premier ministre Jean Castex s'est exprimé samedi sur la colère des parents d'élèves et syndicats enseignants.

"Si les choses n'ont pas toujours été comprises, c'est que nous avons parfois mal expliqué." Trois jours après le mouvement de grève qui a mobilisé de nombreux enseignants en colère contre des protocoles sanitaires complexes et évoluant sans cesse, le Premier ministre Jean Castex a reconnu avoir "peut-être commis des erreurs" malgré "un protocole qui restait cohérent" dans un entretien publié dans Var Matin ce samedi. 

"Nous avons peut-être commis des erreurs. Notre protocole pour la rentrée de janvier restait cohérent avec celui d'avant les vacances : quand un élève est positif, on ne ferme pas la classe mais on teste les élèves", a-t-il expliqué, rappelant que ses décisions concernant la vaccination et le dépistage reposent "sur les avis des autorités scientifiques". C'est pourquoi "quand le Haut conseil de santé publique dit qu'il faut tester les enfants trois fois, ne comptez pas sur moi pour dire que c'est deux fois", a assuré le Premier ministre.

"Nous avons voulu faire au mieux"

Jean Castex a aussi reconnu "de graves difficultés de mises en œuvre" des nouveaux protocoles sanitaires. Mais au-delà des difficultés d'application, les parents d'élèves et professeurs ont reproché au gouvernement l'absence de délai entre la publication du nouveau dispositif et son application. Le dernier en date a été dévoilé le 2 janvier, soit la veille de la rentrée scolaire. 

"Nous gérons une crise. Nous avons reçu l'avis du Haut conseil de santé publique le 31 décembre à 15 heures. Au-delà des questions de communication, nous aurions peut-être dû laisser un délai de 48 à 72 heures pour sa mise en œuvre. Nous avons voulu faire au mieux en appliquant au plus vite les recommandations des autorités sanitaires pour une rentrée qui tombait juste après le week-end du nouvel-an. Cela n'a pas permis aux directeurs d'école et aux enseignants et aux services concernés de s'approprier suffisamment le nouveau protocole", a reconnu le Premier ministre. 

Le président du Haut conseil de santé publique devant les syndicats

Jean Castex a par ailleurs appelé à plus de dialogue entre l'Éducation nationale et les autorités sanitaires. "Si les choses n'ont pas toujours été comprises, c'est que nous avons parfois mal expliqué. Nous avons convenu que le ministère de la Santé serait désormais associé aux discussions." Et les évolutions du protocole sanitaire appliqué dans les écoles seront directement expliquées par le président du Haut conseil de santé publique aux syndicats, a-t-il annoncé.

Alors que le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, fait l'objet de nombreuses critiques de la part des personnels enseignants, Jean Castex a rappelé son soutien envers son ministre et assuré qu'il n'y "a pas de frictions au sein du gouvernement".

"Je sais que la situation est difficile"

Il a enfin assumé la décision du gouvernement de laisser au maximum les écoles ouvertes malgré l'explosion des cas de Covid-19, notamment liée à la propagation du variant Omicron. "Toutes les organisations syndicales ont estimé [lors de la réunion de jeudi soir, ndlr] que l'école devait rester ouverte. Les enseignants s'y emploient au quotidien depuis plus de 20 mois avec engagement et je tiens une fois encore à les en remercier. Je sais que la situation est difficile, mais fermer les écoles aurait été une solution de facilité."

Mais les dernières annonces du gouvernement n'ont pas apaisé toutes les tensions et ont été jugées "insuffisantes" par le syndicat Sud Éducation qui a appelé ce vendredi à une nouvelle grève le 20 janvier. 


E. Ro

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