Pass sanitaire : pour Sébastien Chenu, "Emmanuel Macron brutalise les Français"

par Léa LUCAS
Publié le 22 juillet 2021 à 10h31

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Le porte-parole du Rassemblement National Sébastien Chenu, invité politique de LCI ce jeudi, se dit favorable à la vaccination, mais dénonce le passage en force du gouvernement, notamment avec l'instauration d'un pass sanitaire.

Encore 900 amendements, des oppositions qui ne lâchent rien, une majorité traversée de questionnements : l'Assemblée nationale doit reprendre jeudi le projet de loi étendant le pass sanitaire, après des premiers échanges souvent électriques jusque tard mercredi.

Le porte-parole du Rassemblement National Sébastien Chenu, invité politique sur LCI ce jeudi, qui a participé à ces vives invectives, fait partie des opposants aux nouvelles mesures sanitaires. Il indique notamment "vouloir retirer le pass sanitaire (...) et lutter contre les licenciements des personnes qui ne seraient pas vaccinées." 

Le député du Nord précise toutefois être favorable à la vaccination, mais affirme qu'un "acte de responsabilité" basé sur "le libre consentement" est préférable qu'un passage en force, allant jusqu'à dire qu'"Emmanuel Macron brutalise les Français." 

Condamnations des violences

Concrètement, ces nouvelles mesures sanitaires, si elles sont adoptées définitivement par le Parlement, pourraient être difficiles à mettre en œuvre. Par exemple, "on ne doit pas transformer un patron de bar en gendarme", souligne-t-il. Sans compter qu'elles risquent d'attiser les tensions. 

Alors que certains centres de vaccination ont subi des dégradations et des élus ont reçu des menaces de mort, Sébastien Chenu condamne les violences perpétrées par les personnes qui ont décroché le portrait d'Emmanuel Macron dans la mairie de Chambéry ce mercredi ainsi que celles de certains manifestants hostiles au pass sanitaire samedi dernier. Il a également jugé "scandaleuses" les comparaisons faites par certains manifestants entre les mesures du gouvernement et la Shoah.

S'il "comprend (leur) colère", il tient à faire la part des choses : "Il ne s’agit pas d’une dictature, il s'agit d'un recul de nos libertés", dit-il. "Des pays dans lesquels il faut contrôler l'état de santé pour boire un café sont assez rares", constate-t-il, jugeant inconcevable "de brutaliser ou de discriminer les Français en fonction de leur état de santé."

Il déplore par ailleurs que 15% des plus de 80 ans ne soit pas encore vacciné, mais aussi que des publics éloignés des grandes villes n'aient pas accès aux centres de vaccination : "il y a un effort particulier à faire sur ces populations", admet-il. Le porte-parole du Rassemblement National insiste sur le fait que le vaccin et les contraintes sur la vie de la population "ne sont pas les seuls leviers à activer" sans détailler les autres possibilités susceptibles de freiner l'épidémie.


Léa LUCAS

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