Une solution "hybride" pour laisser l'Île-de-France respirer : ce qu'a dit Macron aux élus locaux

Idèr Nabili et V.M. avec le service politique TF1/LCI
Publié le 18 mars 2021 à 15h10, mis à jour le 18 mars 2021 à 15h18

Source : TF1 Info

RESTRICTIONS - En marge d'une visite dans un hôpital de Poissy à la veille des annonces de Jean Castex, le président de la République a indiqué à des élus des Yvelines que l'épidémie allait "taper dur jusqu'à mi-avril". Mais il souhaite "trouver des mesures de freinage efficaces et adaptées" à l'Île-de-France, une forme de solution "hybride".

L'Île-de-France sera-t-elle à son tour confinée le week-end ? Si cette hypothèse semblait tenir la corde ces dernières heures, le président de la République, Emmanuel Macron, a émis des réserves quant à l'instauration d'une telle mesure en région parisienne. En visite dans un hôpital de Poissy (Yvelines) ce mercredi, le chef de l'État en a profité pour échanger avec des élus locaux, à la veille de la conférence de presse hebdomadaire du Premier ministre.

Selon nos informations, il leur a indiqué que le confinement le week-end était "compliqué" à instaurer dans cette région où "la vie est un peu différente". Le président de la République souhaite y mettre en place "une mesure de freinage mieux adaptée à la vie francilienne".

"Les échanges que nous avons pu avoir n'allaient pas dans le sens" d'un confinement le week-end, confirmait mercredi soir, sur LCI, Karl Olive, maire (DVD) de Poissy (voir vidéo en tête de cet article). "Pour autant, le président de la République n'a pas affirmé qu'il n'y aurait pas de confinement. Cette décision, hautement politique, n'est pas encore prise." 

Vers une solution "hybride"

"La vie dans cette région est quand même un peu différente et le confinement le week-end est une mesure qui est compliquée à prendre", a expliqué Emmanuel Macron durant cet échange, comme en atteste un enregistrement publié jeudi par France Bleu. "Il faut qu’on réfléchisse collectivement, dans les prochaines heures, à trouver les mesures adaptées, donner un horizon de temps, prendre en compte les réalités de la vie francilienne… On a des gens qui tous les soirs rentrent plus tard chez eux, quand ils vont travailler, et on ne peut les reconfiner du vendredi soir au dimanche soir, c’est une vie qui est impossible. Il faut des mesures de freinage qui correspondent à cette dynamique, efficaces quelques semaines."

La situation épidémique appelle cependant à agir. "Nous allons devoir prendre des mesures" pour les Hauts-de-France et l'Île-de-France, a confirmé Emmanuel Macron auprès des douze maires participant à cet échange, évoquant des "réponses plus fines" mais nécessaires "dans les zones qui s'embrasent". Dans le même temps, il leur a assuré avoir "entendu la tension chez les jeunes, la nécessité de laisser le grand air ouvert, la nécessité de faire du sport" et souhaite "que les mesures à venir tiennent compte" de ce sujet. Le chef de l'État veut aussi "adapter la réponse au changement d’heure" (le passage à l'heure d'été est le 28 mars). "Ce qui a été dit sur la soutenabilité du couvre-feu [à 18 heures, NDLR] au moment du changement d’heure est très juste, en particulier dans les métropoles, je pense qu’il faut qu’on y réfléchisse pour l’adapter", a-t-il estimé. 

Le chef de l'État a employé le mot "hybride" pour décrire la solution qui se profilait pour la région parisienne. "Je pense qu'il veut trouver un modèle qui permette de freiner l'épidémie tout en garantissant l'oxygénation et le fait de pouvoir pleinement profiter de la vie dehors", a interprété un participant sollicité par LCI. "Je ne vois pas trop ce que ça pourrait être d'autre qu'un confinement", a toutefois prévenu, jeudi matin, une source gouvernementale auprès de LCI, rappelant qu'à ce stade, tout était encore "sur la table" et qu'aucune mesure définitive n'avait été actée. 

Vers une réouverture progressive, les musées concernés en premier

Toutefois, le président plaide pour conserver des mesures territorialisées, car "le front Atlantique reste préservé" même si "l'épidémie s'accélère et est en train de se renationaliser". Selon lui, la situation est "clairement critique" dans quatre zones : "l'Île-de-France, les Hauts-de-France, les Alpes-Maritimes et le Grand Est", avec des capacités hospitalières saturées et des patients qui restent plus longtemps en réanimation.

"Pendant 15 jours, ça va taper dur en matière d'incidence", a indiqué Emmanuel Macron aux élus, selon des propos rapportés par Karl Olive. "Cela peut se tasser ensuite à condition que la vaccination massive soit réalisée sur le territoire", poursuit le maire de Poissy. "Et pourquoi pas avec AstraZeneca, dont il nous dit que cela reprendra vraisemblablement après la décision (de l’EMA) jeudi après-midi, dans des centres de vaccination, et que les professionnels de santé pourraient aussi avoir du Pfizer ou du Moderna." Le président souhaite également un retour des dépistages massifs.

Enfin, le chef de l'État veut aussi se projeter sur la réouverture des secteurs actuellement fermés. "Nous allons avoir une visibilité sur les ouvertures", a-t-il dit aux élus locaux, avec une bascule qui "peut se faire la deuxième quinzaine de mai" pour un retour à une vie plus normale. Il s'agirait d'une réouverture progressive et graduelle avec "d'abord les musées", puis les terrasses, les salles de spectacle, les restaurants et enfin les boîtes de nuit.

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