Crise au FN : "On ne fera pas la refondation avec un pistolet sur la tempe", lance Philippot

Publié le 19 septembre 2017 à 10h27, mis à jour le 21 septembre 2017 à 10h55
Crise au FN : "On ne fera pas la refondation avec un pistolet sur la tempe", lance Philippot

RIFIFI AU FN – Alors que Florian Philippot souhaite, contre l’avis de Marine Le Pen, cumuler la vice-présidence du FN et la présidence de son think tank, la patronne du parti l’appelle à se "reconcentrer". "On ne fera pas la refondation avec un pistolet sur la tempe", répond l’intéressé.

Si elle comptait jouer l'apaisement, c'est loupé. La présidente du FN, Marine Le Pen, espère encore régler dans la sérénité le différend qui oppose Florian Philippot à une partie des dirigeants du parti frontiste. Invitée sur RTL ce matin, elle a tout d’abord réfuté le terme de "crise" préférant évoquer "un débat", qu’elle juge d’ailleurs "normal" à l’approche du congrès. 

Longtemps très attachée ce jeune énarque, le patronne du FN a pris ses distances depuis son échec au second tour de l’élection présidentielle. Mais pas au point de souhaiter son départ du parti. Elle espère encore le convaincre d’abandonner la présidence de son mouvement Les Patriotes pour se consacrer à sa fonction de vice-président du FN chargé de la stratégie et de la communication. 

Soucieuse de ne pas froisser Florian Philippot, elle a pesé chacun de ses mots. "Florian est un dirigeant politique et il sait que la création des Patriotes, au moment des législatives, a créé une forme d'émoi au sein du Front national, auprès de ses adhérents et même certaines inquiétudes", a-t-il dit. Cependant, elle assure lui faire confiance "pour lever ces ambiguïtés, pour rassurer les adhérents du Front national et pour se reconcentrer, comme l'intégralité des dirigeants du FN, sur cette grande œuvre de refondation".

Le Pen : "On va trouver une solution"

"Il est évident que s'il passe l'intégralité de son temps à faire la stratégie et la communication d'une petite association, les adhérents du FN vont se sentir un peu orphelins", lâche-t-elle. Confiante et compréhensive, elle ajoute : "On va trouver une solution, il n'y a aucune difficulté. […] On peut être blessé parfois par certaines critiques, je le conçois tout à fait mais hélas les critiques font partie de la vie politique, de la vie interne d'un mouvement". 

Avant de lancer ce conseil à son vice-président mais qui vaut aussi à ses détracteurs : "Il faut garder le calme des vieilles troupes et que tout le monde se remette au travail". Néanmoins, s’il persiste à vouloir cumuler ces deux fonctions, "je prendrai, comme présidente du FN, mes responsabilités", prévient Marine Le Pen.

Je ne comprends pas du tout cette demande et je pense qu'on ne fera pas la refondation avec un pistolet sur la tempe
Florian Philippot

Un avertissement qui n’effraie pas Florian Philippot. Invité de son côté sur BFMTV, il a répété qu’il comptait bien rester à la tête de son mouvement. "Je ne comprends pas du tout d'où vient le problème avec cette association. Je pense au contraire que c'est un plus", a-t-il fait savoir.

"D'ailleurs, je note que d'autres vice-présidents, comme Louis Aliot (le compagnon de Marine Le Pen, ndlr), sont également présidents d'associations, qui sont des think-tank qui ont organisé des colloques, et qu'on leur a jamais rien demandé. Je ne comprends pas du tout cette demande et je pense qu'on ne fera pas la refondation avec un pistolet sur la tempe", plastronne l’eurodéputé.

A ses yeux, "ce ne serait pas un service à rendre à mon parti que d'accepter que la moindre initiative, le moindre travail se traduise par une balle dans la tête". Marine Le Pen voulait jouer l'apaisement ; visiblement Florian Philippot a choisi une autre stratégie.


La rédaction de TF1info

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