"Il faut rembourser la dette" : Bruno Le Maire esquisse la fin du "quoi qu'il en coûte"

"DETTE COVID" - La dette publique française se creuse largement, passant de 100% du PIB avant la pandémie de coronavirus à 120% cette année. Invité de LCI ce mardi 1er décembre, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a dressé la stratégie en trois temps du gouvernement pour la rembourser.
"Mon raisonnement est de dire qu'il faut rembourser la dette." Le message de Bruno Le Maire est clair comme de l'eau de roche. L'élargissement des mesures d'exception et les centaines de milliards engagées pour amortir les conséquences de la crise du Covid vont creuser davantage la dette française. Elle va frôler les 120% du produit intérieur brut (PIB) cette année contre 114% en juin. "Ça n'a pas d'équivalent dans l'histoire moderne parce que cette crise économique n'a pas d'équivalent dans l'histoire contemporaine. Nous avons tous fait en Europe le choix collectif de protéger au risque de dégrader les finances publiques", a rappelé le ministre des Finances, invité de l'émission "Quelles réponses face à la crise ?" sur LCI ce mardi 1er décembre.
"Il faut faire les choses les unes après les autres, la protection, la relance et ensuite rembourser la dette que nous avons contractée et reprendre le chemin des réformes", a expliqué le patron de Bercy. Le gouvernement prépare ainsi une sortie progressive du crédo "quoi qu'il en coûte" énoncé par Emmanuel Macron. En mars dernier, le président de la République s'était adressé aux entreprises et aux hôpitaux, les appelant à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, et ce, "quoi qu'il en coûte", avait insisté le chef de l'État, à trois reprises dans son discours.
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Sur LCI, Bruno Le Maire a dressé un nouvel horizon avec la question de la dette. Faut-il la rembourser ? "Ma réponse est oui", a-t-il appuyé. "Je le redis avec beaucoup de force parce que j'entends des discours très légers qui ne sont pas responsables. Je le redis pour une raison simple, qui est que cette dette doit être rachetée par des investisseurs. Si vous voulez que les investisseurs continuent d'être intéressés par la dette française, il faut leur garantir qu'on la rembourse. Il y a une autre raison qu'on oublie trop souvent. Est-ce que vous savez quel est le pourcentage de dette publique qui est détenu par les épargnants français ? C'est à peu près un quart. Moi je n'irais jamais dire aux Français, jamais à un épargnant français qu'on ne lui rembourse pas l'argent qu'on lui doit. C'est exactement ce que disent ceux qui affirment qu'il ne faut pas rembourser la dette. On doit rembourser."
"Les trois manières (de la rembourser) sont les réformes de structure, la croissance et la responsabilité sur les finances publiques", a martelé le ministre de l'Économie et des Finances. "La meilleure façon de la rembourser, c'est de retrouver de la croissance, de continuer à investir dans l'économie française, comme nous le faisons pour qu'elle retrouve des niveaux de croissance comparables à ceux que nous avions avant la crise. J'ai confiance parce que notre économie a montré que les fondamentaux étaient solides et qu'avant la crise nous avions l'un des meilleurs taux de croissance de la zone Euro. Ça ne suffira pas", a-t-il reconnu sur l'antenne de LCI, "mais c'est un des éléments du remboursement progressif de la dette contractée."
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En plus du levier de la croissance, Bruno Le Maire a indiqué vouloir miser sur les réformes structurantes, "dans lesquelles je mets le moment venu une réforme des retraites, un équilibre des comptes sociaux qui nous permettent d'avoir des systèmes sociaux, de santé et de retraite qui fonctionnent mieux en étant moins coûteux." Selon le patron de Bercy, il est nécessaire "d'être responsable sur les finances publiques". "Si vous réduisez la dépense publique, ça évite de la dette supplémentaire."
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