IMPÔTS – La rentrée politique s’annonce mouvementée pour Emmanuel Macron. En effet, il devra trancher le nœud gordien du prélèvement de l'impôt à la source. Et un abandon de la réforme serait très coûteux, tant pour les entreprises que pour l'Etat.
Le prélèvement à la source est censé entrer en application en janvier 2019. Sauf que Gérard Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, songerait sérieusement à abandonner la réforme. "Nous choisirons ensemble politiquement l'avancée ou l'arrêt de la réforme, lors d'une réunion mardi avec le président de la République et le Premier ministre, assurait-il samedi sur France Inter. Est-ce que techniquement on est prêts ? Oui, on est prêts. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre."
Un pas en arrière qui serait très préjudiciable pour les entreprises ayant investi en vue de sa mise en application. Mises à jour de logiciels, nouvelles fiches de paie, campagne de communication pour les collaborateurs. "Ce sont plusieurs milliers d’euros qui partiraient à la poubelle", nous explique François Francon, directeur de l’Organisation et du capital humain chez Vidélio.
Lire aussi
Prélèvement à la source : revenus concernés, collecte, taux... mode d'emploi
Lire aussi
De Philippe à Darmanin, comment le gouvernement s'est pris les pieds dans la réforme du prélèvement à la source
Au total, les deux millions d’entreprises concernées ont investi 400 millions d’euros pour se préparer à ce changement majeur, selon les estimations. De son côté, Bercy a déboursé 200 millions d’euros en systèmes informatiques, formations et outils de communications. Autant dire que l’addition serait salée en cas d’abandon.