RETOUR À LA NORMALE - Le gouvernement prépare les prochaines étapes du déconfinement de la France, avec des annonces attendues jeudi. Notamment concernant la restauration et la relance du marché automobile.
Et maintenant ? Deux semaines après avoir débuté le déconfinement, le gouvernement planche sur une nouvelle étape : le mois de juin. Des annonces sont en effet attendues dès jeudi, par la voix d'Edouard Philippe pour avancer vers le retour à la normale. En particulier concernant la restauration, toujours à l'arrêt, et les vacances d'été, qui se profilent.
Le retour compliquée de la restauration
Pour les cafés et les restaurants, le gouvernement s'était fixé comme "objectif" début mai une réouverture "dès le 2 juin" dans les départements classés verts, sous réserve que la "capacité à contenir l'épidémie soit démontrée" jusqu'à cette date. Concernant les établissements en zone rouge, ceux-ci devront s'armer de patience. "D'ici jeudi tout le monde sera fixé" a prévenu ce lundi sur LCI Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'Etat au Tourisme précisant s'être fondé sur un avis "encourageant" du Haut Conseil de la Santé Publique pour la relance de l'activité des restaurants, "avec un mètre d'espacement". Cette réouverture doit être conditionnée à l'élaboration d'un protocole sanitaire permettant d'accueillir les clients dans le respect des gestes barrières et de distanciation physique.
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Des vacances garanties en juillet… et en juin ?
Parmi les nombreux dossiers épineux sur la table de l'exécutif : celui des grandes vacances. Après avoir imposé une distance maximum de 100km pour les déplacements, l'heure est à la levée des restrictions. "Chacun peut commencer à réserver ses vacances. On annoncera les nouvelles règles dans le courant de la semaine", a indiqué la ministre de la Transition écologique lors de l'émission "Questions politiques" sur France Inter. "Dès maintenant, on peut réserver ses vacances pour le mois de juillet, pour le mois d'août. Pour le mois de juin, on précisera des choses dans le courant de la semaine", a poursuivi Elisabeth Borne. Sur LCI, Jean-Baptiste Lemoyne a quant à lui précisé ce lundi que "d'ici le 15 juin nous en saurons plus sur l’élargissement, l'ouverture des frontières", invitant toutefois les Français "à voyager en France pour aider aussi le secteur à se relever".
Un plan pour l'automobile
Avec une chute de 90% en avril, le marché français de l'automobile paie au prix fort les effets du confinement. Raison pour laquelle le gouvernement a planché sur un plan de relance, qui doit être dévoilé mardi. Quel forme aura-t-il ? Il faut "renouveler le parc automobile français" et "donner un vrai coup de pouce au véhicule électrique", a seulement précisé à ce jour Bruno Le Maire, le patron de l'Economie. Le bonus écologique, prime à l'achat d'une voiture électrique qui est actuellement de 6000 euros pour les particuliers, pourrait, lui, être augmenté. Idem pour la prime à la conversion, subvention à l'achat d'une automobile récente en échange de la mise au rebut d'un vieux véhicule, qui profite aux ménages modestes. Ce dispositif aurait pour la filière l'intérêt de stimuler aussi l'achat de véhicules d'occasion et de motorisations thermiques récentes, qui constituent l'essentiel du marché.
L'oral du bac de français toujours en suspens
En raison de l'épidémie, les épreuves du baccalauréat ont été remplacées dès début avril par le contrôle continu. Toutes sauf une : l'oral de français, censé se dérouler à partir du 26 juin. Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer s'est donné jusqu'à fin mai pour trancher. "On parle beaucoup de jeunes du lycée qui décrochent un peu en ce moment, je veux envoyer des signaux de travail", a-t-il déclaré la semaine dernière sur RTL. "Il est bon de préparer des textes ; on verra si c'est en contrôle continu ou terminal". "Les élèves me remercieront dans dix ans, en se souvenant de leur lecture de Phèdre durant le confinement", avait-il déjà estimé dans le Journal du dimanche. Pour l'organisation lycéenne UNL, l'incertitude "inflige aux élèves de l'anxiété supplémentaire, car beaucoup ne voient plus le sens" de "la préparation d'une épreuve qui n'aura probablement pas lieu".
Vers une réouverture (ou non) des espaces verts
Une évidence pour Anne Hidalgo, un non-sens pour Edouard Philippe : depuis plusieurs jours, la réouverture des parcs et jardins à Paris est au cœur d'un bras de fer. La maire de la capitale a encore plaidé en ce sens la semaine dernière, y voyant "une question de santé publique" et avançant des pistes pour faire respecter la distance physique entre les promeneurs. Refus catégorique de Matignon, estimant que l'Ile-de-France est toujours classée en rouge. Qui aura le dernier mot ? L'association Respire a annoncé ce lundi avoir déposé un référé-liberté devant le Conseil d'Etat, estimant leur fermeture contre-productive dans la lutte contre l'épidémie.