RETRO - La campagne s'accélère. Eric Zemmour, pas encore candidat, fait vaciller la candidature de Marine Le Pen. La droite s'accorde tant bien que mal sur la manière de désigner son champion. A gauche, Mélenchon relance ses troupes et Anne Hidalgo tente de trouver sa voie, concurrencée par Yannick Jadot. Voici les moments-clés de la semaine écoulée.
A six mois de l'élection présidentielle, la vie politique prend des airs de campagne et le rythme s'accélère. Eric Zemmour, toujours pas déclaré candidat à ce jour, continue de bousculer les équilibres établis en menaçant tout particulièrement la candidature de Marine Le Pen, fort d'une dynamique ininterrompue dans les sondages.
Si la droite est désormais en ordre de marche, Xavier Bertrand s'étant rallié au processus de désignation qui doit aboutir à l'investiture de l'un des six concurrents le 4 décembre, les écarts restent faibles et bien malin celui qui parviendrait à pronostiquer l'ordre d'arrivée dans cette bataille interne.
La gauche reste à la peine dans les intentions de vote. Jean-Luc Mélenchon supplante ses concurrents directs mais parvient à peine à dépasser la barre des 10%. Quant à la candidate socialiste, Anne Hidalgo, sa campagne peine à s'engager et se voit menacée directement par l'écologiste Yannick Jadot.
Voici les moments forts de la semaine écoulée :
- Marine Le Pen fragilisée par Eric Zemmour. Une tentative de conciliation menée ce week-end par le maire de Béziers, Robert Ménard, s'est conclue par une fin de non recevoir des deux candidats. En particulier d'Eric Zemmour, qui ne cesse d'attaquer la candidate du RN, assurant qu'elle n'a aucune chance d'emporter l'élection. Dans le camp Le Pen, les lieutenants se montrent partagés - voire fébriles - entre la volonté de ménager le polémiste ou, au contraire, de l'attaquer de front. Une chose est sûre : il n'y a pour l'heure aucun signe d'affaiblissement dans la dynamique sondagière d'Eric Zemmour.
- La droite se met d'accord, mais à quel prix ? Xavier Bertrand a fini par se rallier au principe d'un vote des militants en congrès pour la désignation du candidat. Il a même repris sa carte chez LR, alors qu'il expliquait l'inverse deux jours plus tôt. Un repli perçu comme un double reniement par certains LR, puisque l'intéressé avait construit sa stratégie sur le refus de l'appartenance à un parti, et sur le refus d'un processus pouvant s'apparenter à une primaire. Le président des Hauts-de-France devance ses concurrents dans les sondages, dont Valérie Pécresse - qui a elle aussi repris sa carte chez LR - et Michel Barnier, le 3e homme qui pourrait, pourquoi pas, créer la surprise en décembre.
- Mélenchon remobilise, Hidalgo tente d'émerger. Historiquement faible dans les sondages, la gauche cherche des solutions pour inverser la tendance et tenter d'empêcher la droite et l'extrême droite de préempter ce début de campagne. A Reims, Jean-Luc Mélenchon a sonné dimanche la remobilisation, appelant ses soutiens à aller chercher les fameux abstentionnistes qui, selon lui, pourraient tout changer. Quant à Anne Hidalgo, sitôt investie par le PS en début de semaine, elle a lancé ses troupes sur les marchés pour tenter d'émerger enfin dans cette campagne, en quête d'un côté de l'électorat social-démocrate qui avait lâché le PS en 2017, et de l'autre de cet électorat écologiste déjà convoité par Yannick Jadot.