L'ex-ministre socialiste Paul Quilès est mort

Publié le 24 septembre 2021 à 11h52, mis à jour le 24 septembre 2021 à 12h04
Paul Quilès, ancien ministre socialiste de François Mitterand et maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn).
Paul Quilès, ancien ministre socialiste de François Mitterand et maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn). - Source : AFP

CARNET NOIR - La fille de Paul Quilès, ancien ministre socialiste de François Mitterrand et maire de Cordes-sur-Ciel dans le Tarn, a annoncé le décès de son père, ce vendredi. Il avait 79 ans.

L'ex-ministre socialiste et figure de la Mitterrandie Paul Quilès est décédé vendredi matin à Paris à l'âge de 79 ans, a annoncé à l'AFP une de ses filles Emmanuelle Quilès. "Mon père s'est éteint ce (vendredi) matin à Paris. Il s'est battu jusqu'au bout comme il l'avait toujours fait dans sa vie pour les autres", a-t-elle ajouté. Trois jours plus tôt, la mort de l'homme politique avait été annoncée par erreur par le président du Conseil départemental du Tarn. 

Maire de Cors-sur-Ciel dans le Tarn pendant un quart de siècle, il fut notamment ministre de l'Intérieur et de la Défense dans les années 80 et 90.  "Toute sa vie, Paul Quilès aura servi la République, notamment à la tête du ministère de l’intérieur. J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et ses proches", a salué Gérald Darmanin sur Twitter.

Fils d’un officier et d’une institutrice, Paul Quilès est né le 27 janvier 1942 à Saint-Denis-du-Sig, en Algérie française. Après Polytechnique, il est jusqu’en 1978 ingénieur dans le secteur énergétique auprès de la compagnie pétrolière Shell. Parallèlement, ce catholique, ancien de la jeunesse étudiante chrétienne (JEC), entre au PS en 1972 et milite dans le courant mitterrandiste. 

Son ascension politique prend un véritable essor en 1981, quand il devient le directeur de la campagne présidentielle de François Mitterrand qui, en mai, accède à l’Élysée.  En octobre, lors du congrès socialiste de Valence, il lance, évoquant la haute administration : "Il ne faut pas se contenter de dire de façon évasive, comme Robespierre (...) en 1794 : 'Des têtes vont tomber'.  Il faut dire lesquelles et le dire rapidement !". La droite s'indigne contre celui qu’elle va surnommer dès lors "Robespaul", argument largement utilisé - à tort - contre lui en 1983 quand il briguera, en vain, la mairie de Paris contre Jacques Chirac. 

Nommé ministre du Logement en 1983, M. Quilès est promu à la tête d'un ministère élargi au Tourisme en 1984. De septembre 1985 à mars 1986, il succède au ministère de la Défense à Charles Hernu, contraint de démissionner à la suite de l'affaire du "Rainbow Warrior", nom du navire de Greenpeace saboté par les services secrets français en Nouvelle-Zélande. 

On le retrouve plus tard ministre des Postes et de l'Espace dans le gouvernement Rocard (1988-91). Il est ensuite à nouveau nommé au Logement (et aux Transports), avant d’obtenir le portefeuille de l’Intérieur, en 1992-93. 

Un pourfendeur du nucléaire

Élu en 1997 président de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, il préside l’année suivante la mission d’information parlementaire sur le Rwanda.  

Ce père de trois enfants était le président de l’organisation "Initiatives pour le désarmement nucléaire", visant à "l’édification d’un monde plus sûr". Il avait écrit, seul ou en collaboration, trois ouvrages sur la question, "Nucléaire, un mensonge français", "Arrêtez la bombe !" et "L’illusion nucléaire". 


La rédaction de TF1info avec AFP

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