La droite pleure Antoine Rufenacht, ancien ministre et maire du Havre, mort à 81 ans

par Antoine RONDEL
Publié le 5 septembre 2020 à 16h54
La droite pleure Antoine Rufenacht, ancien ministre et maire du Havre, mort à 81 ans
Source : AFP

DISPARITION - Mentor d'Edouard Philippe, figure de la droite chiraquienne, l'ancien maire du Havre Antoine Rufenacht est mort, samedi 5 septembre, à l'âge de 81 ans.

La droite a perdu une de ses figures. Le patron des Républicains Christian Jacob a annoncé, samedi 5 septembre, la mort d'Antoine Rufenacht, à l'âge de 81 ans. Ancien ministre de Raymond Barre, entre 1976 et 1978, il avait surtout marqué les esprits pour avoir ravi en 1995 la mairie du Havre au Parti communiste français, qui la détenait depuis le début de la Ve République. Maire du 2e plus grand port de France après quatre échecs, il avait ensuite été réélu à deux reprises (2001 et 2008), avant de laisser la place à son dauphin, un certain Edouard Philippe.

Parallèlement à son action locale, il fut secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce de l'Artisanat, donc, et siégea 15 ans sous l'étiquette RPR à l'Assemblée. En 2002, il a dirigé la campagne de réélection victorieuse de Jacques Chirac. Au Havre, c'est sous sa mandature que le centre-ville a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco (2005).

Mon guide, mon seigneur et mon maître
Edouard Philippe

Depuis l'annonce de son décès, les hommages se multiplient. Son successeur à la mairie du Havre, toujours en poste, Edouard Philippe, a cité, photo de son mentor à l'appui, un vers de la Divine Comédie : "Tu es mon guide, mon seigneur et mon maître". Un vibrant hommage à celui qui disait de lui, tout en regrettant qu'il ait accepté le poste, en 2017 : "Il pourrait être mon fils".

Députée de Seine-Maritime, Agnès Firmin-Le Bodo a de son côté rendu hommage à son "père politique" et au "grand homme" que perd Le Havre. Les hommages sont allés jusqu'au sommet de l'Etat, Emmanuel Macron saisissant également son compte Twitter : "Hommage à Antoine Rufenacht, homme de convictions, qui transforma sa ville comme nul autre et transmit le flambeau à Edouard Philippe. Pensées amicales pour ce dernier qui perd un proche et un maître, comme pour sa famille, les Havraises et les Havrais".

En pleine université des Républicains, le parti de droite a également partagé son deuil depuis Port-Marly. Christian Jacob a ainsi tenu à "avoir une pensée pour lui, nous sommes nombreux et à savoir quel grand maire du Havre il a été". Enchaîne à la tribune,  l'ex-candidat putatif à la présidentielle François Baroin a partagé lui aussi sa tristesse : "C'est une part de nous-même qui s'en va". Et rappelé avec véhémence son principal fait d'armes politiques : "Sortir les communistes de leur folie de projets marxistes du Havre". 

De l'autre côté de l'échiquier politique, le PCF du Havre y est, lui aussi, allé de ses condoléances, saluant un homme "profondément attaché à sa ville", refusant "toute responsabilité nationale pour s'y consacrer", et qui a "su travailler sans sectarisme, avec ses opposants sur des dossiers importants pour le territoire".


Antoine RONDEL

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