Le Premier ministre craint qu'il y ait des déçus à l'issue du Grand débat national

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ON NE PEUT PAS PLAIRE À TOUT LE MONDE - Le grand débat va entrer dans sa phase de synthèse. Et il va falloir faire le tri dans les doléances. Devant les parlementaires de la majorité réunis mardi, le Premier ministre Edouard Philippe a évoqué un "risque déceptif important". Une position relayée par d'autres ministres. "On n'a pas de baguette magique", a d'ailleurs esquissé Brune Poirson sur LCI.
Le gouvernement craint-il que le mouvement des Gilets jaunes reparte de plus belle à l'issue du Grand débat national ? Le risque existe si l'exécutif n'arrive pas à satisfaire les principales revendications des Français. D'ailleurs, ce mardi 5 mars, le Premier ministre a prévenu : il y a aura forcément des déçus. "Cette opération a bien pris. Le risque déceptif est important quant à la sortie", a déclaré Edouard Philippe lors de la réunion hebdomadaire du groupe de la majorité. "Il faut préparer nos concitoyens à ce que les propositions à la sortie du Grand débat national ne seront pas les réponses à toutes les remontées du grand débat", a-t-il ajouté selon plusieurs participants présents (voir la vidéo ci dessous).
Si Matignon a démenti ces propos - pourtant confirmés à LCI par plusieurs députés présents à la réunion de groupe - d'autres parlementaires et membres du gouvernement répètent pourtant la même chose depuis plusieurs jours. Ce mercredi matin sur LCI (voir vidéo ci-dessus), la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique Brune Poirson a prévenu : "Parfois, certaines propositions sont très contradictoires. Il va falloir trouver, atterrir sur un consensus. Donc il y aura forcément certaines personnes qui n’y trouveront pas leur compte. De toute façon, on n’a pas de baguette magique."
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Grand débat national : la petite phrase de Philippe
Dimanche dernier lors du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa avait elle aussi expliqué que tout le monde ne s'y retrouverait pas dans les propositions qui seront formulées par le gouvernement. "Il y a des gens qui seront satisfaits par les mesures, il y a des gens qui ne le seront pas. Il y a des demandes qui sont assez antagonistes, y compris au sein du mouvement des Gilets jaunes lui-même. (...) Chaque Français ne se retrouvera pas dans la totalité des mesures. Il faut que les mesures qui sortent satisfassent à la demande mais aussi soient en cohérence avec le projet qui est sorti des élections présidentielles puis des élections législatives, c’est le projet d’Emmanuel Macron."
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Si à l'issue du Conseil des ministres le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a voulu défendre son chef de gouvernement, il avoue à demi-mot qu'il sera impossible de satisfaire tout le monde. "Parmi les propositions que nous mettrons sur la table, certaines auront émergé du grand débat, et comme elles émergeront d’un consensus citoyen il sera difficile de considérer qu’elles seront déceptives pour les citoyens qui les auront bâties. Est-ce qu’on pourra mettre en œuvre toutes les recommandations et toutes les attentes, non. Mais la politique c’est aussi faire des choix, et c’est aussi être capable de dire que nous retiendrons cela mais peut-être pas cela. (…) Mais c’est important de partir de ce qui aura été établi, c’est pour cela que je ne crois pas au caractère déceptif de ce qui ressortira de ce grand débat."
Les Français devraient être fixés rapidement sur les premières mesures de l'exécutif. Selon le président de la République, "des décisions à court terme, immédiates, pourront être apportées" dès le mois d'avril à l'issue des débats qui auront lieu à l'Assemblée nationale et au Sénat. "Il y a sans doute aussi des chantiers que nous allons ouvrir qui prendront plusieurs mois. Il y aura donc à l’été et à l’automne une série de décisions sur la base des travaux qui seront ainsi lancés", a-t-il déclaré le 1er mars dernier à Bordeaux.
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