Présidentielle 2022 - "Il n'y a pas de Jupiter" : pour son premier meeting, Anne Hidalgo s'en prend à Emmanuel Macron

Publié le 23 octobre 2021 à 19h21, mis à jour le 24 octobre 2021 à 12h06

Source : TF1 Info

POLITIQUE - La candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, tenait ce samedi son premier grand meeting, à Lille. Elle en a profité pour dénoncer "le mépris" et "l'arrogance" d'Emmanuel Macron.

Anne Hidalgo veut prendre sa place, et cela se voit. Pour son premier grand meeting de campagne, tenu ce samedi à Lille, la candidate socialiste et maire de Paris n'a pas mâché ses mots pour évoquer le chef de l'État Emmanuel Macron et son gouvernement. Selon elle, le quinquennat actuel n'a pas permis de répondre aux problématiques du pays.

"Les faits sont là : 12 millions de pauvres, quand on nous assurait que le pouvoir d'achat allait augmenter. 300.000 sans-abris quand on nous promettait des hébergements stables. Six millions de chômeurs quand on nous garantissait que les opportunités ruisselleraient. 67 millions de Français plus divisés que jamais et qui se demandent s'ils ont encore un destin partagé", a dénoncé Anne Hidalgo devant un millier de soutiens. Parmi eux, l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, le premier secrétaire du PS Olivier Faure ou encore la maire de Lille Martine Aubry.

"Le quinquennat actuel a ajouté à l'incompétence l'arrogance d'une technocratie qui pense savoir mieux que tout le monde", a encore taclé la maire de Paris, arrivée sur scène une rose à la main, tradition du Parti socialiste. "Ce gouvernement se prend au sérieux, mais il n'est pas sérieux."

Il n'y a pas de Jupiter, pas de sauveur suprême, pas d'homme providentiel
Anne Hidalgo

Elle s'en est ensuite prise directement à Emmanuel Macron, sans jamais le nommer. "Personne ne mérite d'être méprisé", a-t-elle soutenu. "Vous avez tous entendu : 'celui-ci est un premier de cordée, celui-là n'est rien'. La gauche sait que chacun est unique dans sa dignité et dans ses droits. Tous, sans exception, sont essentiels à notre République. La gauche n'a jamais écarté personne."

Selon la candidate socialiste, "les Français ne supportent plus la casse sociale, la verticalité d'un pouvoir qui refuse toute contradiction, qui cherche à museler les contre-pouvoirs, un chef de l'État qui, à force d'être seul, s'accoutume à ne penser que comme lui". "En France, il n'y a pas de Jupiter, pas de sauveur suprême, pas d'homme providentiel", a-t-elle poursuivi, dans une allusion à peine voilée à Emmanuel Macron. "Je mettrai fin au mépris, à l'arrogance, à cette condescendance de ceux qui connaissent si mal nos vies. La France, on la gouverne en la respectant."

Derrière Jadot et Mélenchon dans les sondages, Hidalgo assure qu'elle ira "jusqu'au bout"

Elle a également visé le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, mis en examen pour de possibles conflits d'intérêts avec ses anciennes activités d'avocat. La candidate socialiste en a profité pour promettre qu'avec elle, "un ministre mis en examen devra démissionner" d'un gouvernement qu'elle veut "ressemblant aux Françaises et aux Français".

À la peine dans les sondages (entre 4 et 7%, derrière Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot), Anne Hidalgo assure qu'elle ira "jusqu'au bout". Pour convaincre, celle qui se décrit comme "l'incarnation de la promesse républicaine" propose notamment d'abaisser le droit de vote à 16 ans, d'abroger Parcoursup, d'augmenter le salaire des personnes au contact avec les élèves, de mettre en place une assurance chômage universelle, de faire de la santé mentale une grande cause du quinquennat, de créer une loi pour "le droit de mourir dans la dignité" ou encore de "garantir qu'aucun ménage ne soit contraint de consacrer plus d'un tiers de ses revenus pour se loger".


Idèr NABILI

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