Présidentielle 2022 : première réunion pour la gauche, qui se donne rendez-vous fin mai

par Vincent KRANEN
Publié le 17 avril 2021 à 13h43, mis à jour le 17 avril 2021 à 15h14

Source : La Matinale LCI

TENTATIVE DE RAPPROCHEMENT - À l'initiative du député écologiste Yannick Jadot, les différents mouvements de la gauche se sont réunis ce samedi 17 avril dans un hôtel parisien. Ils ont convenu de se revoir en mai. Pour faire le bilan, le secrétaire national d'EELV, Julien Bayou, sera l'invité du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro dimanche à midi.

Entre 24 et 26%, pas plus. Le total d'intentions de votes à gauche est l'un des plus faibles de toute l'histoire de la Ve République. C'est dire l'urgence pour ces formations politiques, qui se réunissaient toute la matinée, ce samedi 17 avril, dans un hôtel parisien du 19e arrondissement.

À un an de l'élection présidentielle de 2022, et même si la campagne peut paraître encore loin, difficile pour les formations de gauche de se satisfaire d'un quart d'intentions de votes à destination d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS), du Parti communiste français (PCF) ou de formations plus modestes comme "Génération.s" ou "Place publique". Avec un tel total de voix éparpillées, une qualification au second tour semble pour eux très hypothétique. 

Pour répondre à ce constat peu optimiste l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a lancé, fin mars, un appel sur France Inter à mettre la gauche "autour d'une table [...] pour construire le grand projet d'espérance" de la présidentielle de 2022.

La plupart des formations de gauche font le déplacement

Première victoire, beaucoup de dirigeants politiques ont répondu favorablement à l'initiative, à l'instar du secrétaire national d'EELV Julien Bayou, du premier secrétaire du PS Olivier Faure, de la maire de Paris Anne Hidalgo, de l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon ou encore de l'eurodéputé "Place publique" Raphaël Glucksmann.

Ne figurant pas dans cet axe plutôt socialiste-écologiste, des absents de marque étaient cependant à noter. D'abord, celui qui fait la course en tête parmi les candidats à gauche, "l'Insoumis" Jean-Luc Mélenchon avec entre 10 et 13,5% d'intentions de votes et actuellement en voyage en Amérique latine. Le député LFI Éric Coquerel l'a remplacé. Ensuite, le potentiel candidat du PCF en 2022, Fabien Roussel, qui a préféré consacrer son samedi à sa circonscription de député du Nord (59), glissant qu'il ne voulait pas une "primaire" des gauches. Son porte-parole Ian Brossat a fait le déplacement.

Des objectifs politiques divergents

Outre ces différences d'agenda, les différences de fond entre les formations politiques à gauche ne manquent pas. L'Europe reste un sujet de division majeur, l'application et l'interprétation de la laïcité également, de même que les objectifs que doit suivre la France dans sa transition écologique notamment sur l'énergie nucléaire. Un projet politique commun, comme "l'union de la gauche" des années 1970, nouée entre François Mitterrand et Georges Marchais, paraît peu probable et pas forcément souhaitable pour tous les partis présents à la réunion.

"Au premier tour, il y aura une candidature de la gauche d’accommodement et une candidature de la gauche de rupture, a prévenu au journal Le Monde Éric Coquerel. Une façon de rappeler que La France insoumise n'entend pas se déporter vers un candidat ne représentant pas son courant de pensée. "Mais il ne faut pas oublier le deuxième tour. Nous ne sommes pas des adversaires", ajoute le député Seine-Saint-Denis. Les communistes sont, eux aussi, peu attirés par une candidature d'union. 

Une stratégie diamétralement opposée aux socialistes. Très ambitieux dans ses intentions, Olivier Faure assure ce samedi qu'il "faut envoyer un signal clair. Montrer que nous sommes prêts à conclure, dès cet automne, un contrat de gouvernement, une coalition et un mode de désignation d’un candidat commun". Les écologistes d'EELV sont plus tiraillés. Ils doivent d'abord trancher l'orientation qu'ils défendront à la présidentielle lors d'une primaire interne en septembre entre potentiellement Sandrine Rousseau, Éric Piolle et Yannick Jadot. 

L'accélération du calendrier clarifiera les ambitions de chacun. Les membres de La France insoumise souhaitaient eux déjà cantonner la réunion de ce samedi à l'aboutissement d'un "pacte de non-agression" entre les candidats. Cela serait déjà une première étape importante pour des formations politiques pas avares en tacles, une fois l'échéance élective à proximité.

Ils se reverront fin mai

Les responsables de gauche ont convenu, au terme de cette première prise de contact, de se retrouver fin mai et d'élargir leur réunion aux collectifs citoyens favorables à l'arrivée de la gauche au pouvoir en 2022. "Cette première réunion valait le coup, c'est la première marche d'un escalier qui est haut", s'est réjouit Yannick Jadot samedi. "Nous allons travailler sur les idées avec la société civile", en vue d'un "contrat de gouvernement" et d'un "pacte législatif", a-t-il ajouté.

"Nous nous sommes réunis pour la première fois depuis longtemps, c'est une bonne nouvelle en soi", a affirmé de son côté Olivier Faure, premier secrétaire du PS. "Le chemin est long, mais excitant, il est porteur d'espoir", a estimé le patron d'EELV, Julien Bayou.  Pour tirer les enseignements de cette rencontre, ce dernier sera l'invité du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro dimanche 18 avril à midi. 


Vincent KRANEN

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