DIALOGUE - Emmanuel Macron a annoncé le lancement "d'Etats généraux de la justice". Une initiative qui survient alors que l'institution judiciaire est vivement critiquée par des élus politiques et des syndicats policiers.
Emmanuel Macron au chevet de la justice. Le chef de l'Etat "a décidé de lancer les Etats généraux de la justice", a annoncé samedi l'Elysée, soulignant le "profond attachement" du chef de l'Etat à "la séparation des pouvoirs". Une annonce qui intervient alors que l'institution judiciaire est vertement critiquée, à la fois par des élus politiques et des syndicats policiers.
L'annonce a été faite vendredi soir lors d'un entretien à leur demande avec Chantal Arens, la première présidente de la Cour de Cassation, et François Molins, le procureur général de la Cour de Cassation. Devant les deux magistrats, Emmanuel Macron a "durant cet échange apaisé et constructif, rappelé son profond attachement au principe de la séparation des pouvoirs et au principe de l’indépendance de l’autorité judiciaire dont il est le garant", selon l'Elysée. Le président a par ailleurs souhaité que "le Garde des Sceaux rende compte chaque année au Parlement de la politique pénale du gouvernement", précise l'Elysée dans un communiqué. Cette décision "va dans le bon sens et devra permettre de mettre tout le monde autour de la table", ont déclaré dans un communiqué commun les syndicats Unité SGP police et Unité Magistrats.
"Ne pas opposer la justice et la police"
Avec ce rendez-vous, Emmanuel Macron entend apaiser la colère du monde de la justice. François Molins, l'un des plus hauts magistrats français, s'était insurgé fin avril dans une interview au Monde contre le procès en "laxisme" fait selon lui à l'institution, face à la polémique suscitée par la décision de déclarer pénalement irresponsable le meurtrier de la sexagénaire juive Sarah Halimi.
Autre point de crispation : la manifestation du 19 mai, où des dizaines de milliers de policiers avaient battu le pavé devant devant l'Assemblée nationale, en présence notamment du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de nombreux élus LR et RN. Mais aussi d'élus de gauche, tels par exemple que la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ou l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. La critique de la justice était parmi les principaux mots d'ordre des syndicats policiers à cette occasion. Elle a été reprise à leur compte par le Rassemblement national et de nombreuses voix parmi les Républicains.
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Le 25 mai, devant l'Assemblée nationale, le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait appelé à ne pas "opposer la justice et la police", alors que la préoccupation sécuritaire est, selon les sondages, parmi les principales inquiétudes des Français.