Huile de palme : Emmanuelle Wargon, nouvelle secrétaire d'État à l'Ecologie, critiquée pour sa prise de position

Publié le 18 octobre 2018 à 9h00, mis à jour le 15 novembre 2019 à 13h50
Huile de palme : Emmanuelle Wargon, nouvelle secrétaire d'État à l'Ecologie, critiquée pour sa prise de position

ARCHIVE - Plusieurs responsables d'opposition ont reproché à la nouvelle secrétaire d'État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, sa position sur l'huile de palme dans les laits infantile.

Déjà sous le feu des critiques pour son expérience passée de responsable des affaires publiques et de la communication chez Danone, la nouvelle secrétaire d'État à l'écologie Emmanuelle Wargon a été de nouveau critiquée dès la fin de sa première journée pour ses positions concernant l'huile de palme dans les laits infantiles.

C'est le site Les Jours qui a exhumé ces propos prononcés par Emmanuelle Wargon - alors encore chez Danone - en juillet 2018, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Une phrase avait d'abord été relayée par un utilisateur de Twitter, citant la future membre du gouvernement : "Le principe de précaution nous a permis de traiter des cas simples, comme la suppression de l’aspartame de nos produits, mais nous présente des cas complexes comme l’huile de palme, qui est un ingrédient essentiel dans le lait maternisé". 

Puis c'est une vidéo tournée au même moment qui a été publiée. On y voit Emmanuelle Wargon expliquer que "l'huile de palme, on en a besoin pour les laits infantiles. C'est l'un des produits essentiels pour les laits infantiles. Pourtant c'est un ingrédient qui fait l'objet de plus en plus de méfiance, à la fois pour des raisons environnementales, à cause des ravages que ça peut causer dans certaines parties du sud-est asiatique, et aussi pour une forme de défiance, d'absence de naturalité. Et pourtant l'huile de palme est le meilleur ingrédient pour les laits infantiles, et donc on en a besoin et on est tout à fait capables d'expliquer pourquoi".

Plusieurs responsables d'opposition à gauche se sont saisis de ces extraits pour critiquer la nouvelle membre du gouvernement. Benoît Hamon a notamment partagé sur Twitter l'extrait vidéo, accompagné du commentaire "... #lobbies", en référence à ces critiques déjà formulées sur le passé de lobbyiste d'Emmanuelle Wargon chez Danone. Le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) David Cormand, a également retweeté cet extrait, sans y ajouter de commentaire. Pour l'ex-députée écologiste Isabelle Attard, qui évoque un "pantouflage +++", "l'huile de palme fait officiellement son entrée au gouvernement".

Le journaliste des Jours Nicolas Cori a publié un second extrait vidéo, toujours enregistré en juillet 2018 à Aix, dans lequel Emmanuelle Wargon se dit "non-dogmatique" sur le sujet des OGM car "ce serait un refus de l'innovation et de la science". 

Les lobbys ne sont plus simplement des groupes de pression, qui viennent dans les ministères faire pression sur les ministres, les lobbys sont maintenant officiellement les ministres
Yannick Jadot

Mercredi matin, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a commenté sur RTL ces extraits :  "C'est gênant d'avoir une nouvelle secrétaire d'État à l'écologie qui, publiquement, défend l'huile de palme, défend les OGM. C'est un très mauvais signal pour l'écologie. De toute façon, le PR a annoncé hier qu'il n'y aurait pas de changement de cap." Et le responsable écolo d'ajouter : "Les lobbys ne sont plus simplement des groupes de pression, qui viennent dans les ministères faire pression sur les ministres, les lobbys sont maintenant officiellement les ministres".

Défendue par Griveaux et Rugy

Mercredi matin, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a défendu la nouvelle secrétaire d'État : "Elle n'a pas défendu l'huile de palme. Je n'ai pas connaissance de déclarations publiques en ce sens", a-t-il affirmé, ajoutant que "le combat contre l'huile de palme" est "un des objectifs du gouvernement" et que "désormais c'est sa feuille de route".

Emmanuelle Wargon a également reçu le soutien de son ministre de tutelle, François de Rugy. Jeudi matin sur BFMTV, le successeur de Nicolas Hulot a estimé que "ce qui serait gênant, c'est si en tant que secrétaire d'Etat elle disait 'nous allons développer l'huile de palme', alors que ce n'est pas notre politique. Elle a oeuvré au sein du groupe Danone pour conduire des transformations. (...) Elle a vu les difficultés, les obstacles, les inerties, le conservatisme. Je trouve que cette expérience est très intéressante pour le gouvernement et pour mon ministère."


La rédaction de TF1info

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