Violences policières, discriminations, écologie... ce qu'a dit Macron dans son interview à Brut

Publié le 4 décembre 2020 à 18h44, mis à jour le 4 décembre 2020 à 21h22

Source : TF1 Info

GENERATION COVID - Emmanuel Macron a accordé, vendredi 4 décembre, une interview fleuve au média en ligne et répond aux questions des internautes. Violences policières, discriminations, coronavirus... revivez l'entretien.

Pour Emmanuel Macron, il était plus que jamais temps de reprendre langue avec la jeunesse. Secoué par une dernière semaine de novembre marquée par des manifestations dénonçant les violences policières et une proposition de loi limitant la capacité des journalistes à filmer l'action de la police, le président de la République a donné vendredi 4 décembre une interview au média en ligne Brut.

Pendant deux heures trente, le chef de l'État a répondu aux questions des trois journalistes : Rémy Buisine, lui-même molesté par des policiers pendant l'évacuation de la place de la République, Thomas Snegaroff et Yağmur Cengiz. Tantôt bousculé sur la question des violences et du racisme policiers, dont il a récusé le caractère "consubstantiel" tout en reconnaissant leurs existences, tantôt pugnace pour défendre sa politique écologique au regard de l'action de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron a aussi bien répondu aux questions que débattu. Vous pouvez revoir les principaux échanges de cette interview dans le live ci-dessous.

Ce live est à présent terminé. 

LES POINTS À  RETENIR DE L'INTERVIEW D'EMMANUEL MACRON


Dans un entretien fleuve de deux heures et demie, accordé au média Brut ce vendredi, le président de la République s'est adressé directement à la jeunesse française. Voici ce qu'il faut retenir de cette interview.


Sur les violences policières : pour la première fois de son mandat, Emmanuel Macron a reconnu vendredi le terme de "violences policières", réfutant toutefois une violence structurelle au sein des forces de l'ordre. Il a par ailleurs confirmé la généralisation des caméras-piétons "à partir de juin" 2021.

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Sur les discriminations : le chef de l'État a annoncé le lancement d'une plateforme nationale de signalement, gérée par l'État, la Défenseure des droits et des associations. Un numéro et un site Internet seront disponibles.

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Sur l'article 24 de la loi de "sécurité globale" : le président de la République a demandé à "laisser vivre sa vie démocratique" à cette proposition de loi. Il a tenu à rassurer les opposants au texte, en estimant qu'il sera toujours possible de filmer les forces de l'ordre et de diffuser les images sur les réseaux sociaux.


Sur la loi sur le séparatisme : Emmanuel Macron a détaillé l'objectif, qui est de "se réarmer contre celles et ceux qui portent l'idéologie islamiste". "La France n'a pas de problème avec l'islam", a-t-il tenu à éclaircir. 


Sur la vaccination : le chef de l'État a assuré ne pas être favorable rendre obligatoire le vaccin, jugeant que "ce serait contre-productif". Il a néanmoins promis une transparence de l'exécutif concernant ce traitement.


Sur la jeunesse : alors que les jeunes, qui subissent de plein fouet la crise sanitaire et économique, le président Macron a expliqué envisager de leur verser une nouvelle "aide exceptionnelle" en début d'année prochaine.

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Sur le glyphosate : le président de la République a reconnu ne pas avoir réussi à tenir sa promesse d'en sortir en trois ans, plaidant "une faute collective".


Sur la Convention citoyenne : Emmanuel Macron a salué son "boulot extraordinaire". Mais il s'est aussi agacé face aux critiques qui lui sont faites par certains participants, dont Cyril Dion. "Je n'ai pas de leçon à recevoir !", a-t-il répondu avec véhémence. "Personne n'a autant fait que nous depuis trois ans."

PRÉCARITÉ


Si la crise sanitaire et économique devait se poursuivre, le président de la République envisage de verser une nouvelle "aide exceptionnelle" aux jeunes en début d'année prochaine.

DISCRIMINATIONS


Une plateforme nationale de signalement des discriminations, gérée par l'État, le défenseur des droits et des associations, sera lancée en janvier, a annoncé vendredi Emmanuel Macron.

VIOLENCES POLICIÈRES


Le président Emmanuel Macron a reconnu vendredi le terme de "violences policières" pour désigner les récentes affaires impliquant des policiers. Mais le chef de l'État réfute qu'il y ait une violence structurelle au sein des forces de l'ordre.

FIN DE L'INTERVIEW


Le mot de conclusion du président Emmanuel Macron :


"Je veux être un allié de cette génération. (...) De là où je suis, je veux en être un allié" pour la jeunesse.

"PEUT-ÊTRE QUE JE NE POURRAIS PAS ÊTRE CANDIDAT"


Sur sa candidature à sa réélection en 2022 :


"N'essayez pas de me faire dire ce que je n'ai pas dit. Je vais parler en sincérité. Je suis en plein dedans. On est dans un pays où la campagne présidentielle commence un an et demi, deux ans avant. Si vous faites deux ans de campagne pour un mandat qui ne dure pas cinq ans, on n'arrive pas à faire de choses utiles. Moi, je suis toujours et serai jusqu'au dernier jour dans l'action et la conviction. Je suis en permanence à essayer de me battre."


"Mais je n'ai pas le droit de vous dire et de me mettre dans une disposition d'esprit d'être candidat. Ça voudrait dire que je ne prendrais plus les risques que je dois prendre et répondrais à l'exigence du moment. Si je me mets dans la position de candidat, je ne prendrais plus de risques, plus les bonnes décisions. (...) Ça viendra si ça doit venir au moment voulu. Peut-être que je devrais faire des choses dures dans la dernière année de mon mandat, le dernier mois, qui feront que je ne pourrais même pas être candidat. Je n'exclus rien."

"JE NE VAIS PAS DÉCLARER LA GUERRE À LA CHINE"


Sur la situation des Ouïgours, persécutés en Chine : 


"Je ne vais pas déclencher la guerre à la Chine sur ce sujet. (...) Nous Européens, dans notre dialogue avec la Chine, on demande la cessation de ces camps. (...) Bien sûr que la Chine est intimidante pour beaucoup de monde. C'est entre l'Europe et la Chine qu'on doit trouver une solution. Il doit y avoir un dialogue, c'est notre devoir. Je veux qu'on le fasse en Européens."

"UNE RÉPONSE" CONTRE LA PRÉCARITÉ MENSTRUELLE "AU 1ER SEMESTRE" 2021


Sur la gratuité des protections hygiéniques : 


"C'est un sujet sur lequel j'ai demandé qu'on avance. Je veux qu'avec les associations compétentes et que pour toutes les femmes qui sont dans cette situation, on puisse avoir une réponse (...) au premier semestre de l'année prochaine."

"CHAQUE VIOLENCE FAITE AUX FEMMES EST UNE VIOLENCE DE TROP"


Sur les violences faites aux femmes : 


"Chaque violence faite aux femmes est une violence de trop. (...) Notre société traverse quelques chose de formidable : on ne parlait pas du tout de ce sujet-là il y a quelques années. (...) Elle continue d'être là. Il y en a encore trop et beaucoup trop. On doit lutter contre la violence de la société et (...) à l'égard des femmes au sein du couple."


"Il y a aussi une violence faite aux enfants, dont on parle trop peu. Je veux en faire un sujet essentiel dans les prochains mois."

"ON N'EST PLUS AU TEMPS DES INVECTIVES"


Sur les pressions du Conseil d'État : 


"J'ai le droit de rappeler tout ce qui a été fait, c'est déjà très dur. (...) On n'est plus au temps des invectives, à dire que c'est l'urgence. Ça, on le sait. Ne disons pas non plus 'on est nul, on n'a rien fait'. (...) On doit continuer à accélérer."

LA CHASSE, "UNE ACTIVITÉ QU'IL FAUT ENCADRER"


Sur la chasse : 


"Il y a plusieurs millions de chasseurs dans notre pays. Je pense que c'est une activité qu'il faut encadrer et à laquelle il faut donner une place. J'assume totalement les mesures qui ont été prises."

"J'AI BESOIN DU NUCLÉAIRE"


Sur l'énergie nucléaire : 


"On produit l'une des énergies les plus décarbonées au monde, grâce au nucléaire. (...) On doit préserver le nucléaire. J'ai besoin du nucléaire. Si je le ferme demain, qu'est-ce que je fais ? Le nucléaire une énergie décarbonée non intermittente, je ne peux pas le remplacer du jour au lendemain par des énergies renouvelables. Ceux qui disent ça, c'est faux. (...) On doit continuer à travailler sur le renouvelable et le stockage."

"PERSONNE N'A FAIT AUTANT QUE NOUS"


Sur la Convention citoyenne pour le climat : 


"On est en train de travailler d'arrache-pied pour aller au bout. Sur chacun de ses sujets, on ne peut pas dire c'est à prendre ou laisser, c'est faux. Le sans filtre, c'est de dire, sur toutes vos propositions, on construit un projet de loi. (...) C'est normal qu'un travail soit en train de se faire. Il y a un travail de préparation comme tout texte de loi."


"Je suis très en colère contre des activistes (Cyril Dion, documentariste et militant) qui m'ont aidé au début et qui disent maintenant qu'il faudrait tout prendre. Ce n'est pas honnête. (...) J'ai 150 citoyens, je les respecte, mais je ne vais pas dire, ce qu'ils proposent, c'est la Bible ou le Coran. (...) Personne n'a autant fait que nous. Je n'ai pas pris des lois pour dans dix ans. (...) Je n'ai pas de leçons à recevoir."


"Ce boulot (des 150 citoyens) je le respecte, j'irai au bout avec eux. (...) On va le faire avec un texte de loi qui va être discuté en début d'année prochaine."

LE GLYPHOSATE, "UNE FAUTE COLLECTIVE"


Sur sa promesse d'interdire le glyphosate d'ici fin 2020 : 


"Je n'ai pas changé d'avis, je suis pour qu'on en sorte, mais je n'ai pas réussi. (...) C'est une faute, une faute collective. (...) Si on l'interdit en France, il y a une distorsion de concurrence quand les autres (pays européens) ne vont pas au même rythme que nous, on sacrifie notre agriculture pour régler le problème. (...) Quand on veut lutter contre les pesticides, l'Europe est au bon niveau."

"TOUT N'A PAS ÉTÉ BIEN FAIT"


Sur la gestion de la crise sanitaire : 


"Est-ce que tout a été bien fait ? J'ai dit non. Est-ce qu'il y a un pays dans le monde qui l'a bien fait ? Je ne l'ai pas vu. (...) L'infaillibilité n'existe pas."

MACRON VA-T-IL SE FAIRE VACCINER ?


Sur le fait de se faire vacciner, comme les anciens présidents américains :


"Je le ferai au moment où cela aura du sens. Je ne vais pas du tout faire l'inverse que ce que je recommande à la population. On n'a pas du tout la même stratégie."

"JE NE CROIS PAS À LA VACCINATION OBLIGATOIRE"


Sur la vaccination obligatoire contre le Covid : 


"Je ne crois pas à la vaccination obligatoire. (...) On ne sait pas tout sur ce vaccin comme on ne sait pas tout sur ce virus. Après, je crois beaucoup plus au travail par la conviction. (...) Ce serait contre-productif d'imposer des vaccins qu'on ne connait pas très bien sur une pathologie qu'on ne connait pas très bien. (...) On ne répond pas à la défiance par l'obligation."

"UNE NOUVELLE AIDE EXCEPTIONNELLE" POUR LES JEUNES


Sur les difficultés rencontrées par les jeunes : 


"Il y aura sans doute encore une aide exceptionnelle en janvier".

"JE N'AI PAS DE LEÇONS DE MORALE À DONNER"


Sur les fêtes clandestines en période de Covid : 


"Je ne vais pas vous dire que c'est génial. D'abord, je comprends très bien, j'ai aussi vécu cette période et même quand on a plus de 40 ans, on a parfois aussi envie de souffler. (...) Je n'ai pas de leçons de morale à donner, je comprends cette souffrance morale, parfois psychique. Après, j'aurais un message : il faut essayer d'inventer (...) d'autres formes qui vous mettent moins en danger. Si vous faites cette fête, vous allez peut-être mettre en danger votre père ou votre grand-père."

"LA LAÏCITÉ N'INTERDIT PAS LA RELIGION"


Sur la définition laïcité : 


"La laïcité, c'est la liberté de croire comme de ne pas croire. (...) e n'ai pas à savoir ce que vous pensez mais vous ne pouvez pas déroger à la République, parce que c'est ça être Français. (...) Ce n'est pas un principe qui interdit la religion."

"QU'EST-CE QU'ÊTRE FRANÇAIS AUJOURD'HUI ?"


Sur le sentiment de citoyenneté française : 


"Qu'est-ce que c'est qu'être Français aujourd'hui ? C'est participer à un projet et à une citoyenneté. On n'est pas un pays où il y a le droit du sang. Être Français, ce n'est pas une couleur ou une religion. (...) Être Français, c'est d'abord être un citoyen, c'est-à-dire adhérer à des valeurs, habiter une langue."

"LA FRANCE N'A PAS DE PROBLÈME AVEC L'ISLAM"


Sur l'affaire Mila, harcelée pour avoir critiqué l'islam :


"Ça veut dire qu'on est devenu fou. Les gens ne respectent pas un principe fondamental de notre République qui est la laïcité. Vous pouvez croire ou ne pas croire, vous pouvez critiquer le président de la République, qui vous voulez, (...) mais vous devez respecter les lois de la République."


"La France n'a pas de problème avec l'islam. (...) Nous avons été le premier pays à traduire le Coran. (...) Nous avons construit notre projet dans la séparation du religieux et du politique."

"LUTTER CONTRE CEUX QUI VEULENT SORTIR LES JEUNES DE LA RÉPUBLIQUE"


Sur l'école à la maison qu'il veut interdire : 


"On ne veut pas l'amalgamer. L'objectif, c'est de lutter contre ces groupes, ces associations, qui ont une idéologie et veulent sortir de la République, en particulier des jeunes. On a fermé plusieurs 'écoles' de ce type en région parisienne. Ils étaient déclarés comme recevant l'école à la maison. (...) Si on ne réagit pas, on va avoir une inflation de ces cas."


"Aujourd'hui, on ne peut fermer que sur des raisons sanitaires ou de sécurité. On pourra le faire avec la loi qui arrive. Ce qu'il faut faire, c'est prévoir les bonnes exceptions, (...) qui correspondent à une liberté légitime, conforme aux valeurs de la République, peuvent continuer à se faire."

"UNE PARTIE DE NOTRE HISTOIRE N'EST PAS REPRÉSENTÉE"


Sur le déboulonnage des statues : 


"Je ne crois pas à la 'cancel culture', qu'on efface ce qu'on est. Par contre, ce qui est vrai, c'est qu'il y a toute une part de notre histoire collective qui n'est pas représentée."

"REMETTRE LA LANGUE ARABE DANS LA RÉPUBLIQUE"


Sur l'enseignement de la langue arabe à l'école : 


"On a énormément de jeunes dont les familles parlent arabe, parfois les deux parents, dont la culture familiale est en langue arabe. Ils apprennent le français et ils vont quand même continuer à perfectionner leur langue familiale à l'extérieur parce que la République leur offre peu d'enseignements en arabe. On est en train d'améliorer ça. Ils apprennent la langue dans des associations, qui sont souvent le lieu, je ne caricature pas, ce n'est pas toujours le cas, de celles et ceux qui vont leur expliquer un projet séparatiste pour les détourner de la République."


"On a refoulé les langues étrangères. (...) Dans notre pays, on ne regarde pas le potentiel extraordinaire que nous avons : des jeunes qui parlent arabe, des langues africaines ou le turc. (...) Ce que je veux faire, c'est remettre de l'enseignement de l'arabe, l'une des langues les plus parlées, dans la République pour éviter que cela ne soit détourné par d'autres mais aussi pour reconnaître. (...) Aujourd'hui, nous devons finir le travail historique sur la guerre d'Algérie."

"NOTRE SOCIÉTÉ N'A PAS PANSÉ SON PASSÉ"


Sur le sentiment de rejet d'un partie des jeunes : 


"Je pense que notre société, en particulier notre pays, n'a pas pansé son passé. Ce n'est pas une culture de l'excuse comme certains disent, c'est une culture de la vérité. Nous avons des millions de nos jeunes qui sont issus du continent africain. Nous n'avons pas su leur parler."


"On a une génération qui reparle de colonisation alors qu'elle ne l'a jamais vécu. (...) Elle reconstruit une appartenance à quelque chose parce que nous, la République, la nation française, n'a pas su lui dire 'tu as une place-là, tu es nous' et ça, c'est notre erreur. Nous sommes la génération qui doit dépasser ça."

"RIEN NE JUSTIFIE LE TERRORISME"


Sur la radicalisation terroriste : 


"Ces discriminations à l'embauche, au logement nourrissent ce ressentiment. Rien de tous ces facteurs ne justifie, ni permet d'excuser le terrorisme, mais il permet de l'expliquer, de le déconstruire."

"LE MAL EST EN NOUS"


Sur le projet de loi sur le séparatisme :


"Il y a énormément de Françaises et de Français qui basculent dans les extrêmes. (...) Le mal est en nous, il ne faut pas chercher à le balayer."


"Il y a un projet, celui de cette idéologie islamiste, contre lequel on veut mieux se réarmer. Cette idéologie prospère sur nos échecs : celui de l'intégration à la Française."

"ON A ÉTÉ TRÈS SEUL"


Sur la polémique à l'étranger après les caricatures de Mahomet : 


"On a été très seul. Très peu d'intellectuels et de journalistes français m'ont accompagné dans ce combat. Silence. J'ai été frappé de voir la réaction de la presse anglo-saxonne. (...) Quelque chose est en train de bouger, qui est une forme d'ordre moral  nouveau."

"ON N'EST PAS LA HONGRIE OU LA TURQUIE"


Sur les critiques émanant de l'étranger au sujet de l'article 24 : 


"Est-ce qu'on est un pays où la liberté de manifester est en risque ? Non. Est-ce que nous sommes un pays où la liberté de la presse est remise en cause ? Non. (...) Aujourd'hui, la situation n'est pas satisfaisante. Mais ce n'est pas ce qui fait d'un État un État autoritaire. On n'est pas la Hongrie ou la Turquie."


"Ne laissons pas la France être caricaturée. Nous nous laissons contaminer par un discours militant, hostile à l'action du gouvernement. (...) En France, est-ce que les libertés sont réduites ? Pour faire face à l'épidémie, oui, malheureusement pour nous tous. Mais sur les autres sujets, je ne peux pas laisser dire qu'on réduit les libertés dans notre pays."

POURRA-T-ON CONTINUER DE FILMER ?


Sur les conséquences de l'article 24 : 


"Oui", tout citoyen ou journalistes pourra enregistrer un policier ou un gendarme dans la rue. Et les diffuser sur les réseaux sociaux ? "Je pense que la réponse sera oui. Si on l'interdisait en France, vous trouverez un moyen de le faire par la Belgique ou de l'Italie, donc oui."


"L'objectif de cet article 24 de mieux protéger les policiers, je le partage. Ce que je ne veux pas, c'est que pour atteindre cet objectif, on réduise des libertés."


"Quand on voit l'émoi que cela crée, ce n'est pas un bon chemin. Demain, les journalistes et les citoyens pourront continuer à filmer les policiers. Nous sommes dans un pays de liberté."

"IL FAUT LAISSER CE TEXTE VIVRE SA VIE DÉMOCRATIQUE"


Sur une éventuelle suppression de l'article 24 de la loi de "sécurité globale" : 


"Il s'agit d'un texte, une proposition de loi, qui émane de l'Assemblée nationale. Ils l'ont voté. Voyant l'émoi, ils disent 'on va le changer'. Il faut laisser ce texte vivre sa vie démocratique. Il va aller au Sénat."

"DES SANCTIONS DANS LA HIÉRARCHIE POLICIÈRE"


Sur la responsabilité de la hiérarchie policière : 


"À chaque fois qu'il y a un problème, j'interroge le ministre et le préfet qui est concerné. Ensuite, quand il y a un problème, il faut essayer de le comprendre. La réaction doit être juste et proportionnée. Pour les événements de la place de la République, (...) il y aura des sanctions sur la hiérarchie policière, à un haut niveau."


"Quand il y a eu l'attaque terroriste à Marseille, à la gare Saint-Charles, il y a eu une erreur qui a été faite. Il y a eu des fautes. (...) J'ai pris la décision de limoger le préfet."


"Je ne vais pas considérer qu'à chaque fois qu'il y a un problème sur le terrain, que la hiérarchie la plus haute est responsable. Sinon, c'est la valse toutes les semaines."

"DONNER DE PLUS DE FORCES À L'IGPN"


Sur l'IGPN, la police des polices : 


"Il faut encore lui donner plus de forces administrativement, avec une vraie indépendance, plus de transparence sur le suivi et une communication des sanctions. (...) Après, quand c'est grave, il y a la justice. Pour Michel Z, il y a eu une réponse de la justice, qui a commencé avant la diffusion des images. Ce serait faux de dire que les institutions républicaines sont passives."

LE DISPOSITIF CONTRE LES DISCRIMINATIONS


Sur la lutte contre les discriminations : 


"À partir de janvier prochain, nous allons mettre en place un grand sondage sur une plateforme internet où les gens pourront dire où ils sont discriminés et en quoi. (...) Sur les contrôles, nous allons mettre une plateforme nationale de signalements, un numéro d'appel, ce sera géré par l'État, le défenseur des droits et des associations."


"À partir de là, nous allons lancer une formation des policiers et des gendarmes pour gérer ces problèmes. Il faut simplement faire appliquer la loi."

"QUAND ON N'EST PAS BLANC, ON EST PLUS CONTRÔLÉ"


Sur la question des contrôles au faciès : 


"Le problème des discriminations, on ne l'a pas réglé, malgré mes engagements. Quand j'écoute les jeunes et moins jeunes, ceux qui sont discriminés (...) pour leur couleur de peau, ils se sentent discriminés. La haine de la police commence là. Une défiance s'est installée dans les quartiers les plus difficiles avec la police. (...) C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on n'est pas blanc, on est beaucoup plus contrôlé."

DES CAMÉRAS PIÉTONS "À PARTIR DE JUIN"


Sur la lutte contre les violences policières : 


"À partir de juin, nous les aurons. Je veux qu'on les déploie le plus vite possible. C'est la meilleure des protections."

"LA POLICE DANS UN CYCLE DE VIOLENCES"


Sur les violences policières : 


"La société est devenue plus violente, la police est embarquée dans ce cycle de violences. On ne peut s'en sortir que si on arrive à traiter la racine."


"Il y a une violence d'extrême droite, très forte, il y a maintenant une violence d'extrême gauche, d'anars, anti-flics. C'est pour ça que je suis très vigilant quand on parle de violences policières. Ils font en sorte que la pression ne retombe jamais."


"On n'est pas équitable avec l'institution policière. Comment on fait pour stopper ceux qui viennent pourrir les manifestations ?"

"IL Y A DES POLICIERS VIOLENTS"


Sur les violences policières :


"J'attends d'un policier l'exemplarité. Il y a zéro tolérance des deux côtés. (...) Il y a de la violence dans notre société, il y a des policiers violents. Là-dessus, il faut prévenir, former et surtout sanctionner."


"Oui, il y a des violences policières, si ça vous fait plaisir, on ne va pas jouer à 'ni oui ni non". (...) Je n'ai aucun problème mais je ne veux pas donner crédit à un concept. Il y a de la violence dans la société, du racisme dans la société, ce sont des faits. Nous avons une police à l'image de la société, dans laquelle il y a du racisme, mais l'ensemble de la police, non. (...) Je fais le distinguo entre des individus et une institution."

"CE QUI M'A FAIT HONTE, CE SONT LES FAITS"


Sur l'affaire Michel Zecler, victime de violences policières : 


"Ce qui nous a fait honte à tous, c'est que les policiers ne soient pas exemplaires. Je pense que tous les policiers de France (...) ont ressenti la même chose. Ce qu'il faut comprendre, c'est pourquoi ils en sont arrivés là, pourquoi ils se sont comportés de cette manière. Il n'y a rien qui l'excuse et le justifie. Il ne m'appartient pas d'aller plus loin sur ce sujet. Ce qui m'a fait honte, ce sont les faits au-delà des images."


"Il y a des policiers parmi la communauté qui vous regarde. Ils font partie de la société, et ils ne s'engagent pas pour donner des coups ou en prendre."


"J'ai été très choqué (par les violences à l'encontre de Michel Zecler), parce que c'est inacceptable. J'ai vu des images aussi graves samedi, avec une femme commissaire de police rouée de coups par des manifestants. Elle a été attaquée par des fous, ensauvagés."

"RIEN NE JUSTIFIE LES VIOLENCES"


Sur les violences policières :


"Il n'y a rien qui justifie les violences. Quand la police intervient, elle doit toujours le faire dans un cadre déontologique exemplaire. (...) Il faut à chaque fois des sanctions. Je ne peux laisser dire que quand la police intervient et qu'il y a des images comme ça, ou des fautes qui sont faites, elles sont laissées lettre morte. Il y a à chaque fois des enquêtes. Il faut aller au bout des enquêtes pour avoir la sanction."

"LE DROIT D'ASILE EST DÉTOURNÉ"


Sur la situation des migrants qui arrivent en France :


"Je défendrai jusqu'au bout le droit d'asile. On le protégera toujours. Aujourd'hui, il est détourné par les réseaux de trafiquants. Il y a beaucoup de gens qui arrivent et qui n'auront pas le droit d'asile parce qu'ils ne viennent pas d'un endroit où ils sont menacés, où il y a un conflit politique. Ça, on doit le stopper sinon on sera toujours débordé."

"ON NE PEUT PAS ACCEPTER QU'ILS DORMENT DANS LA RUE"


Sur l'expulsion des migrants de la place de la République :


"Est-ce qu'il fallait faire enlever les tentes place de la République ? Oui, parce que ce n'est pas normal d'avoir des tentes dans les rues en France. On ne peut pas accepter que ces femmes et hommes dorment dans la rue. On ne peut pas l'accepter pour eux, on ne peut pas l'accepter pour les riverains. Est-ce qu'on doit le faire quand on n'a pas de solutions d'hébergement ? Non. On doit le faire à chaque fois avec cette solution derrière. C'est le seul moyen de régler à très court terme la situation humanitaire que ces femmes et hommes connaissent sur notre sol."

"MIEUX HÉBERGER ET ACCUEILLIR, ON N'Y EST PAS ENCORE"


Sur la situation des migrants qui arrivent en France : 


"Malgré les engagements que j'ai pu prendre, mieux héberger et accueillir, on n'y est pas encore. Pourquoi ? Parce que la pression migratoire continue, on a un vrai sujet de ce côté-là. Il y a une exploitation de la misère humaine de la part de trafiquants, ça il faut qu'on arrive à le dénoncer et le démonter. Et que lorsque ces femmes et hommes qui fuient les conflits dans leurs pays, et arrivent par ces réseaux, la lenteur de nos procédures fait qu'ils peuvent se retrouver pendant des semaines, des mois, dans ces situations-là."

"JE NE VOUDRAIS PAS ACCABLER LES POLICIERS"


Sur les violences policières survenues place de la République :


"Ce n'est jamais normal des comportements qui ne sont pas à la hauteur des attentes qu'on a. Il faut essayer de comprendre dans quels cas ils sont fait et comment on les corrige. Je ne voudrais pas accabler les policiers qui sont intervenus ce soir-là, et en général les policiers. Ils sont eux-mêmes placés dans des situations extrêmement dures, pour lesquelles ils n'ont pas toujours été formés. En quelque sorte, ils sont confrontés à toutes les formes de violences qui a dans la société."

RENOUER LE DIALOGUE


La jeunesse, fil rouge des tous les présidents de la République. Le président Macron n'échappe pas à la règle, lui qui veut renouer le fil du dialogue avec les nouvelles générations.

BIENVENUE


Bonjour à toutes et tous. Bienvenue sur LCI pour suivre l'interview que le président de la République Emmanuel Macron va accorder à Brut à 16h ce vendredi. L'entretien, diffusé sur LCI, canal 26 de la TNT, devrait durer 1h30 à 2h. Le chef de l'État souhaite par ce biais avoir un échange direct avec la jeunesse française, frappée par la crise économique et sanitaire.


La rédaction de TF1info

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