RIPOSTE – Invitée de LCI ce dimanche dans l'émission "En toute franchise", l'ancienne ministre a cherché à justifier son action en tant qu'ambassadrice des pôles. Cette fonction qui devrait lui valoir d'être convoquée par deux députés à l'Assemblée. Elle dénonce une manœuvre politique visant à la discréditer.
"Ils ne savent plus quoi inventer pour me faire taire." C'est par ces mots que Ségolène Royal avait réagi il y quelques jours, suite à convocation devant l'Assemblée nationale par deux députés de la majorité. Derrière cette initiative, Christophe Naegelen (UDI) et Éric Girardin (LaREM), qui souhaitent l'interroger sur sa mission "d'ambassadrice de France chargée des négociations internationales pour les pôles".
Invitée de LCI ce dimanche dans l'émission "En toute franchise", Ségolène Royal a indiqué qu'elle n'avait pour l'instant reçu aucune convocation officielle, mais répond volontiers de son travail d'ambassadrice. "Je suis allée à 17 réunions internationales en deux ans et demi", a lancé l'ex-ministre de l'Environnement, avant d'expliquer que ses prises de positions sur le conflit autour des retraites s'expliquaient par un agenda chargé, lié à l'organisation à Paris d'une "semaine de l'Arctique".
À celles et ceux qui soulignent son absence aux réunions du très officiel Conseil de l'Arctique, elle rétorque que la France y est représentée, mais que notre pays n'en est "pas membre" et n'y a "pas la parole". La mobilisation de conseillers techniques français lors de ces entretiens lui semble donc suffisante. "La France ne fait pas chaise vide", a-t-elle martelé.
"Tous ceux qui m'attaquent sont des hommes, comme par hasard"
Une telle polémique, "ça occupe l'espace, ça dégrade un peu le débat politique", regrette Ségolène Royal, "c'est la vieille technique pour décrédibiliser une parole politique. J'ai souvent subi ça, et les femmes le subissent beaucoup plus souvent que les hommes, j'observe d'ailleurs que tous ceux qui m'attaquent sont des hommes, comme par hasard (...) La polémique continue pour me faire taire", glisse-t-elle.
L'ambassadrice pour les pôles estime par ailleurs qu'elle n'outrepasse pas son devoir de réserve lorsqu'elle s'exprime sur la politique du gouvernement. Une réponse aux reproches formulés à son encontre par les deux députés de la majorité à l'origine de sa convocation. Ce devoir de réserve s'applique selon elle uniquement par rapport à son engagement pour les pôles, "une mission non rémunérée […] qui m'a été demandée en tant que présidente de la COP21 et vu ma notoriété internationale sur la question climatique", a lancé Ségolène Royal.
Hostile à la réforme des retraites, elle ne compte pas modérer ses prises de position publiques, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux. "Quand on m'a confié cette mission [c'est Emmanuel Macron qui a validé sa nomination, NDLR], on ne m'a dit que la condition était de me taire ou d'adhérer à la République en marche."
Ségolène Royal qui explique "dire des choses qui ne font pas plaisir au pouvoir en place (..) pas habitué à avoir cette opposition" s'est dernièrement montrée critique à l'égard des positions du gouvernement. Commentant sur Twitter l'annonce qu'Emmanuel Macron allait renoncer à sa future pension d'ancien président, elle y pose "la vraie question", celle de "savoir s'il renonce à retourner après l'Elysee dans le monde du business mondialisé avec les énormes retraites chapeaux qui vont avec".
Il s'agissait là du tweet, dernier d'une série de salves critiquant le pouvoir sur les pesticides, la réforme des retraites ou l'hôpital...