Enquête ouverte sur la déclaration de patrimoine de Yamina Benguigui

Publié le 2 avril 2014 à 17h23
Enquête ouverte sur la déclaration de patrimoine de Yamina Benguigui

TRANSPARENCE - Le parquet de Paris a ouvert une enquête mercredi sur la déclaration de patrimoine de l'ex-ministre de la Francophonie du gouvernement Ayrault, Yamina Benguigui. Une procédure qui fait suite au "doute sérieux" exprimés par la Haute Autorité de la vie publique.

Elle n'est plus ministre depuis lundi, mais ses anciennes obligations pourraient bien rattraper Yamina Benguigui. Les déclarations de patrimoine de l’ex-déléguée à la Francophonie et aux Français de l'étranger vont faire l'objet d'une enquête préliminaire, a annoncé mercredi le parquet de Paris. Une procédure qui fait suite au "doute sérieux" exprimé le 31 mars par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

La HATVP a en effet remis en cause "l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité des déclarations qu'a déposées Yamina Benguigui en 2012, 2013 et 2014", et dont la publication est obligatoire pour les ministres depuis la fameuse affaire Cahuzac. Obligeant celle qui était encore en place à démentir tout mensonge. De nouvelles dénégations, alors que la ministre avait déjà dû rejeter de premières accusations du journal Marianne , assurant à metronews que "tout était mensonger" .

Des parts vendues en janvier 2014 pour 430.000 euros

La Haute Autorité reproche à l'ex-ministre, par ailleurs réalisatrice et écrivaine, de ne pas avoir mentionné qu'elle était copropriétaire, depuis 2005, d'une société anonyme de droit belge appelée G2. Une holding actionnaire à 99% de sa société de production, Bandits productions. Yamina Benguigui aurait vendu ses parts en janvier 2014, touchant un chèque de 430.000 euros, selon un document enregistré au greffe de Bruxelles. La ministre a indiqué dans un communiqué "n'avoir perçu aucun produit de cette cession, compte tenu de l'insuffisance de trésorerie de la société G2". Interrogée par Marianne en mai 2013, Yamina Benguigui avait pourtant répondu par mail ne détenir "aucune part dans cette société".

Si ces omissions et mensonges étaient avérés, elle pourrait encourir trois ans de prison, 45.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Une affaire qui serait une première pour la HATVP, mise en place par Jean-Marc Ayrault à la suite du désastre de l'affaire Cahuzac. Nul doute que le nouvel hôte de Matignon, Manuel Valls, scrutera avec attention les déclarations de ses ministres nommés mercredi .


Tristan MICHEL

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