CONFLIT SOCIAL - Invité de la matinale de LCI, le ministre de la Culture Franck Riester a estimé lundi que la grève devait "cesser", le gouvernement ayant assez "écouté, discuté, dialogué" avec les partenaires sociaux. Il a également assuré les danseurs de l'Opéra de Paris que leurs spécificités seraient prises en compte, mais confirmé que leur régime spécial disparaîtrait.
En faisant un geste envers les syndicats sur l'âge pivot, le gouvernement a-t-il cédé ? Non, a répondu ce lundi matin sur LCI le ministre de la Culture, Franck Riester. "On n’a pas cédé face aux grévistes, on s'est inscrits dans un compromis pour faire en sorte de sortir de la grève et mener à terme cette réforme essentielle", a-t-il déclaré.
"Ce n’est pas céder, c’est travailler main dans la main avec les organisations syndicales qui veulent sortir par le haut de ce conflit. Et je m’étonne toujours de voir un certain nombre d’organisations syndicales vouloir aller jusqu’au bout de l’entêtement, alors même que nous sommes déterminés à réformer en profondeur le système de retraite pour qu’il soit plus équitable, plus juste, et qu’il permette de relever les défis de demain."
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"On doit, comme l’a dit le Premier ministre, savoir mettre fin à un conflit, à une grève, au service d’abord des usagers dont la vie est perturbée par ces grèves. Et je pense aussi que nous avons suffisamment pris le temps d’écouter, de discuter, de dialoguer, pour que la grève cesse."
"On regardera les spécificités des danseurs"
Le ministre de la Culture a ensuite évoqué plus précisément le cas des danseurs de l'Opéra de Paris, également en grève pour défendre leur statut, qui leur permet de partir à la retraite à partir de 40 ans, maximum 42 ans. Depuis le début du conflit, l'Opéra de Paris a perdu "entre 12 et 14 millions d’euros", a estimé Franck Riester. "Nous sommes déterminés à ce qu’il n’y ait qu’un seul régime universel en France. Pour autant, on regardera ces spécificités des danseurs, mais aussi de toutes les équipes qui ont des spécificités au sein de l’Opéra de Paris, pour permettre que toutes soient prises en compte."
"En ce qui concerne les danseurs, étant donné qu’ils partent évidemment très tôt en retraite aujourd'hui, pour ne pas pénaliser des gens qui n’ont pas pu anticiper ce changement dans le contrat social, l’idée est qu’on ne prenne en compte les danseurs qui ne rentreront qu’à partir du 1er janvier 2022 dans le système."
Franck Riester a également annoncé qu'il rencontrerait la semaine prochaine avec la secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, les "représentants des différentes associations du théâtre pour voir avec elles comment nous pouvons les accompagner comme le sont les commerçants", alors que les troupes perdent beaucoup d'argent depuis le début du conflit.
La rue a été bloquée car nous avons fait une réforme en profondeur, ce que n’a pas eu le courage de faire le gouvernement de droite."
Franck Riester
Enfin, l'ancien Républicain aujourd'hui président d'Agir, a réglé ses comptes avec son ancien parti, après que le président du Sénat, Gérard Larcher, a dit : "Il n’y a plus de réforme des retraites. Nous ne sommes pas loin de l’abandon". "Il est la démonstration de ce que sont devenus les Républicains, c’est-à-dire un parti qui n’est plus un parti capable de se positionner en responsabilité face à des enjeux comme celui de la réforme des retraites", a estimé le ministre. "C’est de l’opposition systématique. La rue a été bloquée car nous avons fait une réforme en profondeur, ce que n’a pas eu le courage de faire le gouvernement de droite quand il était en responsabilité."