Front national : l'incontournable Monsieur Philippot

Publié le 28 novembre 2014 à 9h00
Front national : l'incontournable Monsieur Philippot

POLITIQUE - Le vice-président du Front national a l'oreille de Marine Le Pen. Mais son influence lui vaut d'être devenu la cible de ceux qui regrettent la dédiabolisation du parti d'extrême droite.

Il est l'une des nouvelles têtes qui incarnent le Front national dédiabolisé. Adhérent du FN depuis 2009 seulement, Florian Philippot a connu une ascension impressionnante dans l'appareil frontiste au point d'être aujourd'hui le vice-président du parti. Âgé de 33 ans, ce bardé de diplômes prestigieux (HEC, ENA) a été élu au Parlement européen en mai dernier. Ce week-end, alors que l e FN se réunit en congrès , il pourrait arriver en tête du Comité central, le "parlement" du parti élu par les militants.

"Les jaloux sont des branleurs"

Mais ses succès agacent les cadres nostalgiques, proches de Jean-Marie Le Pen. Issu de la gauche souverainiste, féru d'économie, Florian Philippot est l'artisan du nouveau discours adopté par le FN. Au point que certains l'accusent de manipuler Marine Le Pen. Tandis que hebdomadaire d'extrême droite Minute colporte régulièrement des rumeurs sur sa vie privée, son omniprésence dans les médias est raillée. Le trésorier du FN, Wallerand de Saint Just préfère voler à son secours : "C'est un bourreau de travail, un garçon qui travaille, qui lit tout et qui a un esprit bien fait". "Les jaloux sont des branleurs", rétorque même ce fin connaisseur du parti interrogé par metronews.

"Mousse médiatique"

Parmi ses détracteurs, Marion Maréchal Le Pen, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, tient le haut du pavé. La jeune députée du Vaucluse compte bien damer le pion de son rival au Comité central pour, elle aussi, obtenir une vice-présidence. Le débat sur le mariage pour tous a révélé leurs divergences. Elle était de toutes les manifestations, lui est accusé d'avoir influencé Marine Le Pen pour qu'elle s'abstienne d'y participer. "Tout cela c'est de la mousse médiatique, c'est même la plaisanterie de la semaine que cette pseudo division ou querelle", s'est agacé Florian Philippot, mercredi sur BFM-TV.

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La critique n'est jamais très loin à l'égard de Florian Philippot : "Il a des qualités mais je n'approuve pas tout. Il connait du général de Gaulle que ce qu'on a bien voulu lui dire", tance "l'historique" Bruno Gollnisch, en référence au pèlerinage annuel du jeune ambitieux sur la tombe du premier président de la Ve République, alors que le FN s'est construit sur l'anti-gaullisme et la lutte contre l'indépendance de l'Algérie.

Au-dessus de la mêlée, Marine Le Pen préfère se jouer des bisbilles de la génération qui monte. "Marion et Florian sont tous deux les défenseurs de la stratégie que je porte. Marion s'appelle Le Pen, c'est un avantage", dit-elle à l'Opinion . Et ce, quelques jours après avoir signifié sur Twitter son dimanche après-midi passé avec Florian Philippot, chat sur les genoux. En réalité, la présidente du FN s'appuie volontiers sur ce double discours pour parler à plusieurs cibles électorales : discours social au nord et à l'est du pays, discours conservateur dans le sud. Dans tous les cas, la gagnante, c'est elle.


La rédaction de TF1info

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