G7 à Biarritz : qui sont les "antis" qui organisent un contre-sommet et que veulent-ils ?

par Sylvia BOUHADRA
Publié le 21 août 2019 à 8h28, mis à jour le 22 août 2019 à 11h27

Source : JT 20h Semaine

ALTERMONDIALISME - Alors que se réuniront du 24 au 26 août à Biarritz les leaders des pays les plus riches du monde, un contre-sommet G7 s'ouvre ce mercredi à quelques km de la station balnéaire. Il sera marqué par une grande manifestation et des actions "d'occupation des places publiques". Les organisateurs attendent 12.000 personnes. Des élus s'inquiètent.

Quelque 80 organisations et associations locales et internationales vont tenir un "contre-sommet" du G7, à quelques kilomètres de Biarritz, là où se tiendra entre le 24 et le 26 août la réunion des leaders des pays les plus riches du monde. Ce sont plus précisément les communes d'Urrugne (Pays basque), Hendaye (Pays basque) et d'Irun (Espagne) qui accueilleront ce "sommet des alternatives".  Plus de 200 intervenants pour 40 conférences et 50 ateliers sont annoncés du 21 au 23 août à Irun et Hendaye. 12.000 personnes sont attendues. 

Le 24, premier jour du sommet, les opposants prévoient une grande manifestation à Hendaye. Et le lendemain, ils entendent mener des actions d'"occupation des places publiques" autour de Biarritz, ville inaccessible car transformée en camp retranché avec une "mobilisation exceptionnelle" des forces de l'ordre, selon les autorités.

"Alliances de luttes"

Ces anti-G7 regroupent deux plateformes : "G7 Ez" ("Non au G7", en langue basque), implantée des deux côtés de la frontière, et "Alternatives G7", qui réunit des organisations d'envergure nationale et internationale. "Emmanuel Macron veut faire de ce G7 une grande vitrine des politiques qu’il mène. Il ose même afficher, avec un cynisme à toute épreuve, la lutte contre les inégalités comme objectif de ce sommet. Or, lui et les 6 chefs d’Etat qu’il invite [...] imposent un système au service des plus riches et des multinationales", dénonce G7 Ez dans un communiqué de presse. 

Sont attendues : des organisations altermondialistes comme le Crid ou encore Oxfam, des écologistes (Les Amis de la Terre, Sortir du nucléaire, etc.), des organisations sociales (LGBT, militants pour les droits de femmes, etc.) mais aussi des partis politiques (La France insoumise, EELV, NPA). "Monter ce contre-sommet était un défi et le pari est réussi. Le programme va allier grand nombre de luttes qui formeront le monde de demain", a commenté auprès de l'AFP, Simon Playout, coordinateur du programme.

Un contre-sommet qui se veut pacifiste

Alors que les organisateurs ont assuré ce lundi qu'ils n'entendaient provoquer aucune dégradation ou confrontations avec les forces de l'ordre lors des manifestations prévues, la présence autour du contre-sommet de "black blocs" qui sont souvent au rendez-vous des grands sommets internationaux, est envisagée par les autorités. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a prévenu que toute manifestation violente serait "neutralisée". 

"Nous, on prévoit une bataille idéologique, la violence n'est pas inscrite dans notre programme", souligne Danielle Mesplé, du syndicat Solidaires. "Mais si ça vient de groupes extérieurs, quel pouvoir avons-nous, qui peut la maîtriser ?"

Pour lutter contre les débordements, un dispositif de sécurité est déjà en vigueur. Un barrage filtrant a été mis en place par les forces de l'ordre sur les ponts de Santiago et International à Hendaye, nous apprend Sud-Ouest. Si les accès au secteur plage et au centre-ville seront maintenus, la gare Euskotren d'Hendaye sera fermée du 18 au 26 août. Enfin, si les frontières ne seront pas fermées, les contrôles seront en revanche renforcés afin de prévenir les troubles à l’ordre public.

Inquiétude des élus

Si ce contre-sommet se veut pacifiste, les élus des communes concernées craignent des débordements et des nuisances. A Urrugne notamment, la mairie s'inquiète des nuisances sonores alors que le site retenu est situé près d'un centre d'une soixantaine de logements Pierre & Vacances occupés par des touristes. "Des représentants sont venus nous exprimer leurs craintes", a confié à Franceinfo Francis Gavilan, premier adjoint. "Et puis on a la crainte de voir notre corniche souillée. C'est un site protégé unique sur la côte basque." 

En mai dernier, Le maire d’Hendaye, Kotte Ecenarro exprimait lui aussi son inquiétude dans les colonnes de Sud-Ouest : "Le site est à la limite d’Hendaye, très proche des campings de la Corniche, d’une site naturel classé, du village vacances Haïzabia. Pour moi, l’option n’est toujours pas la bonne." Néanmoins, le rendez-vous est d'ores et déjà pris et les élus devront faire avec. 


Sylvia BOUHADRA

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