POLITIQUE - L'actuel ministre de l'Intérieur veut briguer la mairie de Lyon. Ce qui le contrait à quitter son poste en 2019. Les syndicats de police disent respecter sa décision mais ne pas comprendre pourquoi sa démission devrait arriver si tard.
Dans les rangs des syndicats policiers, aucun n'est surpris par cette annonce. "On savait qu'il préparait son retour en terre lyonnaise", lance Yves Lefebvre, secrétaire général Unité SGP-police Force ouvrière. Lui qui dit "respect[er] la décision de Gérard Collomb" n'en est pas moins circonspect.
"Sur un ministère aussi régalien et avec les attentes qui sont celles de nos concitoyens mais aussi des policiers sur le terrain on ne peut se permettre d'avoir un ministre intérimaire", explique-t-il à LCI. "Il faut passer la main impérativement"
"Il envisage déjà son départ"
Gérard Collomb sera candidat en 2020 aux municipales à Lyon, ainsi qu'à la métropole. Il envisage de quitter le gouvernement après les européennes de mai 2019 pour mener sa campagne à bien, a-t-il annoncé dans un entretien à L'Express. "C’est loin, les municipales. Si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave [rires], je serai candidat à Lyon", assure le ministre de l'Intérieur, qui a déjà dirigé la ville pendant seize ans.
"Quasi une année après sa prise de fonction, il envisage déjà son départ", ajoute l'Union des policiers nationaux indépendants (UPNI) dans un communiqué, "nous retiendrons un ministre purement dans son rôle de politicien". Maintenant, il lui "reste neuf mois, que va-t-il faire de cette période particulière ?" s'interroge Yves Lefebvre. "Le risque, c'est qu'il se contente de gérer les affaires courantes" et qu'il délaisse ces dossiers, comme celui de la future police de sécurité du quotidien.
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De son côté, le secrétaire général d'Alliance promet à France Info que son syndicat sera vigilant. "On sera là pour lui rappeler nos attentes sur les conditions de travail, les effectifs, l'allègement des procédures…"