GOUVERNEMENT - Le porte-parole du gouvernement a été obligé de quitter le bureau de son secrétariat d'Etat, samedi 5 janvier dans l'après-midi.
Samedi 5 janvier, jour de mobilisation des Gilets jaunes, autour de 16h15, plusieurs individus ont forcé, à l'aide d'une engin de chantier, le portail d’entrée d’une annexe de ministère de l'Economie et des Finances, rue de Grenelle. S'ils ne sont toutefois pas parvenus à entrer dans l'enceinte du ministère, qui accueille les Relations avec le Parlement, le porte-parole du gouvernement et secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux, qui était alors dans ses bureaux, a dû les quitter. Celui qui, la veille, dénonçait un mouvement fait "d'agitateurs qui veulent l'insurrection", a été "mis en sécurité", selon une source policière, sans toutefois quitter le bâtiment.
Interviewé par LCI à la sortie de son ministère, Benjamin Griveaux a confirmé que les intrus avaient "défoncé la grille, cassé deux voitures et quelques vitres [...] avec un engin de chantier. [...] Je n'y ai pas assisté, c'est mon officier de sécurité qui m'a dit : 'Monsieur le ministre, il faut partir'. On est sorti par la porte arrière du ministère."
Qualifiant cet acte "d'attaque contre la maison France", ce marcheur de longue date a également espéré que "les vidéos [permettraient] d'identifier les responsables et qu'ils seront sévèrement condamnés." Sans pour autant condamner le mouvement des Gilets jaunes dans sa globalité : "C'est le fait d'une minorité, qui appelle en permanence à renverser le gouvernement. [....] Ceux qui ont fait ça se sont mis en dehors de la République. Quand un ministère est attaqué, qu'on s'en prend à l'institution, à un membre du gouvernement, à un élu, c'est gravissime. [...] Il serait temps de les décrocher des plateaux télé, des radios."
Plus tard, majorité, gouvernement et exécutif confondus ont fait assaut de tweets pour condamner l'intrusion. D'abord le délégué général de la République en marche Stanislas Guerini
Attaquer un ministère c'est attaquer la République. Soutien total à @BGriveaux . Ces violences sont inacceptables. https://t.co/PgjrXy5tjm — Stanislas Guerini (@StanGuerini) 5 janvier 2019
Imité par de nombreux députés macronistes
Policiers frappés à terre, députés menacés, institutions attaquées. Samedi après samedi des #GiletsJaunes violents et anti républicains préemptent ce mouvement. Plein soutien à @BGriveaux dont le ministère a été attaqué. https://t.co/4ninQLztOZ — Anne-Laurence Petel (@al_petel) 5 janvier 2019
Le bureau d’un Ministère défoncé par un engin de chantier est une violence inacceptable en République. Soutien à @BGriveaux https://t.co/MgNi1hupPU — Bruno Bonnell (@BrunoBonnellOff) 5 janvier 2019
À ceux qui se demandent encore pourquoi #ÉricDrouet a été entendu par la police après avoir demandé aux #giletsjaunes d’entrer dans @Elysee : voyez donc ce qui s’est passé... Tout mon soutien @BGriveaux et à vos collaborateurs #ActeVIII https://t.co/Beq8690u8j — Anne-Laure Cattelot (@ALCattelot) 5 janvier 2019
Des membres du gouvernement ont également condamné l'acte intervenu ce samedi après-midi
A travers le porte-parole du gouvernement @BGriveaux c’est la démocratie et la République qui sont visées. Mais derrière les fonctions, il y a aussi un humain, père de jeunes enfants... où est la fraternité ? L’engagement politique ne doit pas se faire au prix de ces violences ! — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 5 janvier 2019
Soutien à mon collègue @BGriveaux après cet acte inacceptable. Cette intrusion est une attaque contre les institutions et la République. Merci à nos forces de l’ordre pour leur mobilisation et leur dévouement. https://t.co/xYBpF7mkO7 — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 5 janvier 2019
Mais l'indignation a été à géométrie variable dans la classe politique. Ainsi, Nicolas Dupont-Aignan qui, s'exprimant sur le sujet, a condamné du bout des lèvres "les violences" en insistant particulièrement sur la responsabilité du gouvernement dans leur occurrence.
Qui sème le vent, récolte la tempête. Benjamin Griveaux parlait "d'aller + loin dans le changement, d'être + radicaux" : il a dû évacuer son Ministère. Je condamne les violences, mais aussi la volonté de l'exécutif d'envenimer la situation. #GiletsJaunes https://t.co/1ufzJSmThP — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 5 janvier 2019
Pour l'heure, aucune information n'a filtré sur l'identité des intrus.