Gilets jaunes : Christophe Castaner déplore "quatre personnes" gravement blessées à l’œil par des tirs LBD

Publié le 22 janvier 2019 à 17h42, mis à jour le 22 janvier 2019 à 17h51
Gilets jaunes : Christophe Castaner déplore "quatre personnes" gravement blessées à l’œil par des tirs LBD

BLESSES - Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déploré mardi 22 janvier "quatre personnes" gravement blessées au niveau des yeux depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Or, le collectif "Désarmons-les" et le journaliste indépendant David Dufresne en dénombre dix-sept.

Des chiffres qui ne collent pas. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a affirmé ce mardi 22 janvier que "quatre personnes" ont été gravement blessées à l’œil par des lanceurs de balle de défense (LBD) depuis le début du mouvement des Gilets jaunes.  "Il y a eu quatre personnes qui ont eu des atteintes graves à la vision" a-t-il dit. "Certains pouvant effectivement perdre un œil", a encore affirmé le ministre de l'Intérieur, lors d'une audition devant les députés. 

Chiffres en contradiction

Une annonce qui ne correspond pas du tout aux données des observateurs attentifs. Par exemple, le collectif militant "Désarmons-les" et le journaliste indépendant David Dufresne ont recensé 17 personnes ayant perdu un œil à la suite d'interventions policières depuis le début du mouvement. Leurs chiffres sont par ailleurs étayés avec des détails sur les incidents et les victimes, photos et parfois vidéos à l'appui.  Nos confrères de Libération ont quant à eux retrouvé quinze personnes déclarant avoir perdu un œil.

Alors comment expliquer ce fossé entre les déclarations ? Tout simplement parce que le ministre, devant les députés, s'est uniquement appuyé sur les enquêtes ouvertes auprès de l'IGPN, la police des polices. Il précise ainsi : "Sur ces 81 enquêtes judiciaires au titre des projectiles tirés par LBD, il y a quatre pertes de vision. Aucune n'est acceptable mais toutes doivent faire l'objet d'une enquête pour déterminer les raisons avec lesquelles cela s'est produit et les conditions dans lesquelles cela s'est passé."

Usage controversé

Chiffre minimisé ou non, l'usage de ce type d'armes de force intermédiaire de maintien de l'ordre lors des manifestations reste controversé et nourrit la colère des manifestants. Le défenseur des droits, Jacques Toubon, a ainsi récemment redemandé leur "suspension", en raison de leur "dangerosité". La France insoumise souhaite, elle, faire interdire leur emploi. 


La rédaction de TF1info

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