Violences du 1er décembre à Paris : le retour de l'état d 'urgence ?

Publié le 2 décembre 2018 à 9h57, mis à jour le 2 décembre 2018 à 10h10
Violences du 1er décembre à Paris : le retour de l'état d 'urgence ?
Source : NICOLAS TUCAT / AFP

SÉCURITÉ - Après les incidents survenus samedi 1er décembre dans les rues de Paris, plusieurs syndicats de police ont réclamé l'instauration de l'état d'urgence. Interrogé sur l'opportunité de la réinstaurer, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dit ne pas avoir de "tabou" à ce sujet, et être "prêt à tout regarder".

412 personnes interpellées, 133 blessés dont 23 parmi les forces de l'ordre, 190 départs de feu... Après la très violente journée de samedi dans les rues de la capitale, plusieurs syndicats de police ont réclamé à l'exécutif de réinstaurer l'état d'urgence. Dans un communiqué diffusé samedi soir sur Twitter, Alliance dénonce une situation "insurrectionnelle" et "insupportable" pour les forces de l'ordre, et demande donc "l'instauration de l'état d'urgence", dont la levée avait été décrétée en novembre 2017. 

"Alliance police nationale demande le renfort de l'armée pour garder les lieux institutionnels et dégager ainsi les forces mobiles d'intervention" continue le premier syndicat de police.

Le syndicat a réitéré sa demande ce dimanche matin, au lendemain des violences. 

Le rétablissement de l'état d'urgence a également été suggéré par le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) et Synergies-Officiers. "Face à des mouvements insurrectionnels, pour protéger les citoyens et assurer l’ordre public, il y a des mesures exceptionnelles à envisager. L’état d’urgence en fait partie" a tweeté le SCPN. "Les policiers refusent de servir de chair à canon à cause de stratégies attentistes qui ne font qu’enhardir les ennemis de la République" a affirmé le syndicat Synergies-Officiers dans une déclaration transmise à l’AFP. Celui-ci "exige, sous peine d’assister à des drames enfantés par la convergence des haines, que le gouvernement ait le courage de prendre les mesures permises par les lois et la Constitution allant s’il le faut jusqu’à l’instauration de l’état d’urgence."

"Pas de tabou" chez Castaner

Sur BFMTV samedi soir, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ne s'est pas montré fermé à cette solution, déjà mise en place après les attentats terroristes de Paris de 2015, mais aussi après les émeutes de novembre 2005 dans les banlieues. "Nous étudierons toutes les procédures qui nous permettront de sécuriser plus encore" a -t-il déclaré. "Tout ce qui permettra de sécuriser plus, moi je n’ai pas de tabou. Je suis prêt à tout regarder."

L'ordre public, c’est notre priorité. (...) Nous y ferons face avec tous les moyens nécessaires."
Benjamin Griveaux

Ce dimanche matin, interrogé à ce sujet sur BFMTV, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a répondu : "Une réunion se tient aujourd'hui avec le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur. Il y aura un constat sur la journée d'hier et des mesures seront prises pour que la journée d’hier ne devienne pas un rituel. Je ne sais pas si l’état d’urgence ou l’appel à l’armée est la solution. (…) L'ordre public, c’est notre priorité. (...) Nous y ferons face avec tous les moyens nécessaires."

Sur LCI, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, a tenu à rappeler qu'une double menace pesait sur notre pays, et que tout le monde devait avoir à l'esprit que les forces de police mobilisée pour maintenir l'ordre dans les manifestations de Gilets jaunes ne l'étaient pas sur la menace terroriste.


La rédaction de TF1info

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