Retraites : le gouvernement "déterminé" à aller au bout mais prêt à des concessions, assure Elisabeth Borne

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Les grèves de décembre 2019 contre la réforme des retraites
MOUVEMENT SOCIAL - Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire en charge des transports, a confirmé ce mercredi sur LCI que le gouvernement irait "jusqu'au bout" de la réforme des retraites, même s'il est prêt à faire des concessions. Elle estime que 15% seulement des transports en commun seront assurés ce jeudi 5 décembre.
A la veille d'un jeudi très perturbé par la grève contre la réforme des retraites, la ministre de la Transition écologique et solidaire en charge des transports Elisabeth Borne était l'invitée d'Elizabeth Martichoux dans La Matinale sur LCI. "Je vous confirme qu'on a un mouvement qui est suivi" et qu'il faut s'attendre à "une situation très dégradée demain", a-t-elle déclaré, estimant que "15% de l'offre d'une journée normale" serait assuré dans les transports en commun.
Et concernant la journée de vendredi, "je ne pense pas qu'on puisse s'attendre à une amélioration significative" à la RATP et la SNCF, a-t-elle d'ores et déjà prévenu.
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"On est sur un sujet très sensible pour les agents de la RATP et de la SNCF qui manifestent leurs inquiétudes. Ce sont des inquiétudes à ce stade car nous n'avons toujours pas dévoilé les modalités de la réforme", a-t-elle rappelé. "Ça ne peut pas être un rejet d'une réforme qui n'est pas connue. A ce stade, c'est la manifestation d'une inquiétude, d'un attachement à un contrat social. Mais je dis aux agents RATP et SNCF qu'il y a une place pour une discussion sur la transition, les modalités de mise en œuvre de la réforme."
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A plusieurs reprises, Elisabeth Borne a répété que les syndicats devaient "discuter de la façon dont on met en œuvre la réforme", alors que "les Français sont conscients que le régime des retraites doit être réformé" et que "les jeunes sont inquiets".
Le cadre général de la réforme présenté la semaine prochaine
La ministre a également estimé que le gouvernement devait réfléchir à la clause du grand-père, et arbitrer l'entrée en vigueur de la réforme. "Si le gouvernement pense que cette réforme est juste, on pourrait souhaiter qu'elle soit mise en place le plus rapidement possible", mais cela pourrait être "brutal" pour certains. "Si on fait ça on reporte très loin une réforme dont on pense qu'elle est juste. Donc le curseur doit être situé entre les deux."
Elle a indiqué que Jean-Paul Delevoye présenterait la synthèse des concertations et donc le cadre général de la réforme la semaine prochaine. Le tout aura été arbitré par "le Premier ministre et le président de la République".
"Je vous confirme que le gouvernement est déterminé" et ira au bout de cette réforme, a conclu la ministre. "Mais il y a une place pour une discussion (...) car on est bien conscient qu'on ne peut pas brutalement changer les règles, qu'il faut des périodes de transition (...) pour arriver au bon équilibre". Elisabeth Borne a également laissé entendre que l'exécutif ferait des concessions. "On ne voit pas les syndicats pour ne pas tenir compte de ce qu'ils proposent."
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