RÉACTIONS - Cherchant une sortie de crise, le ministre des Outre-mer a évoqué la volonté de certains élus guadeloupéens de se voir confier la prise de certaines décisions, prononçant le terme "autonomie". Une éventualité qui a fait réagir les oppositions.
Dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, diffusée vendredi, Sébastien Lecornu a expliqué que le gouvernement était "prêt" à parler de l'autonomie de l'île. Une annonce surprise qui se voulait un début de réponse à des élus qui lui ont fait savoir, au cours de réunions pour tenter de régler la crise aux Antilles, qu'ils souhaitaient "moins d'égalité avec l'Hexagone, plus de liberté de décision par les décideurs locaux", selon le ministre. "Il n'y a pas de mauvais débats du moment que ces débats servent à résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens", a poursuivi le ministre.
En ouvrant le débat, "sans tabou", le membre du gouvernement a aussi provoqué la colère des oppositions. À droite, le candidat à l'investiture LR Xavier Bertrand a fustigé cette éventualité. Sur Twitter, il écrit : "les Guadeloupéens et les Martiniquais ne veulent pas moins d’État, au contraire : ils entendent que l’État se tienne à leurs côtés et assume ses responsabilités".
Stop aux mensonges et approximations @xavierbertrand ! Après les avoir consultés, je constate que des élus antillais souhaitent que certaines questions, notamment sanitaires soient à l’avenir traitées localement = + d’autonomie. Nous ne refusons pas ce débat. https://t.co/uyiqduyEC5 — Sébastien Lecornu (@SebLecornu) November 27, 2021
La teneur du message de Michel Barnier, autre aspirant au ticket présidentiel de LR, "ce qui est en jeu, c’est l’unité de la Nation. Ce que l’on attend du gouvernement aux Antilles, c’est de l’autorité, du dialogue et un soutien sanitaire et économique. Ni panique, ni improvisation". "Il n’est pas permis de semer le doute sur notre attachement à la France d’outre-mer", conclut l'ancien commissaire européen.
Ce qui est en jeu, c’est l’unité de la Nation. Ce que l’on attend du Gvt aux Antilles, c’est de l’autorité, du dialogue et un soutien sanitaire et économique. Ni panique, ni improvisation. Il n’est pas permis de semer le doute sur notre attachement à la France d’outre-mer. — Michel Barnier (@MichelBarnier) November 27, 2021
Son concurrent chez les LR, Eric Ciotti, voit dans cette annonce, "le macronisme [qui] cède encore face à la rue et aux émeutiers aux Antilles", rappelant que les soignants de l'île avaient déjà obtenu le report de l'obligation vaccinale au 31 décembre.
Après Notre-Dame-des-Landes, le macronisme cède encore face à la rue et aux émeutiers aux Antilles - ouverture d’une dialogue sur l’autonomie de la Guadeloupe - report de l’obligation vaccinale des soignants Avec Macron, la République cède et recule face à la violence https://t.co/fsg24ckS7q — Eric Ciotti (@ECiotti) November 27, 2021
Plus à droite, Marine Le Pen, l'ancienne patronne du Rassemblement national et candidate à la présidentielle, lance sur Twitter : "Pour essayer d’acheter les indépendantistes radicaux, le gouvernement se dit prêt à lâcher la Guadeloupe. Ce n’est pas ce que les Guadeloupéens attendent ! Ils attendent de l’État d’être protégés et respectés et qu’on leur offre des perspectives."
Pour essayer d’acheter les indépendantistes radicaux, le gouvernement se dit prêt à lâcher la Guadeloupe. Ce n’est pas ce que les Guadeloupéens attendent ! Ils attendent de l’État d’être protégés et respectés et qu’on leur offre des perspectives d’avenir. https://t.co/xCgXXzUDXm — Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 27, 2021
Son ancien bras droit et actuel président des Patriotes, candidat lui aussi à la présidentielle, Florian Philippot assure notamment que "nos compatriotes de Guadeloupe ne veulent pas l’autonomie, ils veulent comme nous tous la fin de la folie covidiste !"
Depuis maintenant treize jours, la Guadeloupe, comme la Martinique, traverse une nouvelle crise sociale née d'une contestation du vaccin anti-Covid obligatoire pour les soignants et les pompiers.