Harlem Désir au gouvernement, pagaille au PS

Publié le 10 avril 2014 à 9h11
Harlem Désir au gouvernement, pagaille au PS

POLITIQUE - Face à la fronde de certains élus de gauche, Jean-Christophe Cambadélis, qui devrait succéder à Harlem Désir à la tête du PS, a affirmé ce jeudi matin que les militants pourront voter. Mais "sans forcément de congrès extraordinaire", contrairement à ce que stipulent les statuts du parti. De quoi alimenter le débat sur le leadership du parti présidentiel jusqu'à la tenue d'un conseil national, la semaine prochaine.

Fortement pressentie suite à la nomination d'Harlem Désir au poste de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, l'arrivée de Jean-Christophe Cambadélis à la tête du Parti socialiste fait jaser en interne. Si la personnalité du député de Paris, soutenu par les poids lourds du PS, fait plutôt consensus, il en est autrement de la méthode.

Certains élus et secrétaires nationaux, notamment à l'aile gauche du parti, s'insurgent contre cette désignation qui selon eux vient d'en haut. Marie-Noëlle Lienemann et Juliette Méadel ont dégainé les premières, mercredi, rappelant la nécessité d'en passer par le vote des militants. "Le 1er secrétaire viré sans ménagement et au mépris de notre vote ? Et la démocratie interne ? Et nous, militants ?", a ainsi écrit la seconde. Lienemann, qui a déjà avalé des couleuvres suite à la nomination de Manuel Valls à Matignon, en a remis une couche ce jeudi matin sur RFI : "Si les adhérents sont devenus des godillots qui ne peuvent au mieux que valider les décisions prises par le président de la République , c'est la dérive de la Ve République." Pascal Cherki y est aussi allé de son couplet. "Si changement il doit y avoir, il faut aussi que ce soit l’occasion pour les militants d’être consultés", a jugé le député de Paris.

Les militants doivent voter dans les trois mois, selon les statuts du parti

Face à la montée des contestations, Jean-Christophe Cambadélis a tenté ce jeudi matin d'apaiser les esprits. "Les militants seront consultés. Il n'y aura pas forcément de congrès extraordinaire mais je pense qu'ils pourront voter. En tout cas je le souhaite (…), et avant 2015" [date du prochain congrès], a-t-il affirmé sur RTL.

Sauf que pour respecter le règlement intérieur du PS, la tenue d'un congrès est obligatoire. Selon l'article 2.4.2.4, section 2 , "dans les trois mois suivants une vacance du poste de Premier secrétaire fédéral, les adhérents votent" dans le cadre d'un congrès national (extraordinaire ou pas). En attendant, le PS peut être dirigé par une collégialité ou par une personnalité choisie par les instances.

Le conseil national (l'exécutif du PS), qui se réunit mardi 15 avril, devra trancher cette question. Il s'annonce d'ores et déjà tendu. Car si Jean-Christophe Cambadélis est favori pour s'installer dans le fauteuil de Premier secrétaire, la gauche de la gauche a annoncé qu'elle ne se laissera pas faire. Elle prévoit notamment de proposer pour le poste le nom d'Emmanuel Maurel, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France et animateur du courant Maintenant la gauche, pour marquer son désaccord sur la forme. Et d'autres candidatures pourraient suivre.


La rédaction de TF1info

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