Hollande, un "sociopathe" ? Ce qu'en disent ses proches

par Caroline PIQUET
Publié le 31 août 2016 à 16h59, mis à jour le 31 août 2016 à 18h21
Hollande, un "sociopathe" ? Ce qu'en disent ses proches
Source : FRANCOIS MORI / POOL / AFP

PSYCHO - Emmanuel Macron a beau s'en défendre, il aurait, selon "Le Canard Enchaîné", traité François Hollande de "sociopathe", après lui avoir remis sa démission mardi. François Hollande, souvent décrit comme froid et sans affect par son entourage, est-il vraiment un sociopathe ? LCI s'est livré à un examen sauvage du tableau clinique offert par le chef de l'Etat.

"Hollande est sociopathe". C'est ce qu'aurait lâché le futur ex-ministre de l'Economie, à l'issue d'une entrevue de 45 minutes pour fixer les modalités de son divorce avec le chef de l'Etat. Ces propos, rapportés par Le Canard Enchaîné ce mercredi, Emmanuel Macron nie les avoir tenus. "Macron s'est fixé une règle qui est de ne pas laisser fuiter ce qu'il dit ou ce qu'il pense sur François Hollande. C'est une boule puante. Il ne peut pas l'avoir dit", s'est défendu auprès du Lab l'entourage de l'ancien ministre, ce mercredi matin. Peut-on néanmoins qualifier François Hollande de "sociopathe" ? Elements de réponse, glanés dans ce que disent de lui ses proches.

La sociopathie, ou trouble de la personnalité antisociale, est caractérisée par un "mépris des normes sociales, une difficulté à ressentir des émotions, un manque d'empathie et une grande impulsivité", selon le Larousse. Pour poser un tel diagnostic, les psychiatres doivent déceler au moins trois des sept symptômes décrits dans le DSM 4 (la version 4 du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), la bible des psychiatres américains : incapacité à se conformer aux normes sociales, tendance à tromper par profit ou par plaisir, impulsivité, irritabilité et agressivité, mépris inconsidéré pour sa sécurité et celle d'autrui, irresponsabilité persistante ou absence de remords. 

Un "mépris inconsidéré pour sa sécurité et celle d'autrui" ?

Plusieurs exemples pourraient le faire penser. Après chaque attentat, François Hollande a tenu à se rendre au plus vite sur les lieux des attaques, au mépris de sa propre sécurité. Et au grand dam de son entourage. Au soir du 13 novembre, l'assaut de la BRI au Bataclan n'était à peine terminé que le président de la République arrivait déjà sur place. 

"Il veut absolument être au plus près", raconte à l'époque Serge Raffy, rédacteur en chef à L'Obs. "Il passe son temps avec les brancardiers, avec les secouristes... Et il prend des risques énormes. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, son entourage lui dit d'arrêter de prendre des risques aussi inconsidérés." Une mise en danger qui fait frémir, quand on sait qu'Abaaoud est revenu sur les lieux de la tuerie, peu de temps avant l'arrivée du chef de l'Etat

Le 7 janvier 2015, déjà, le Président s'était déplacé sur les lieux de la tuerie de Charlie Hebdo. "On n'a même pas fait passer un chien", avait confié alors un membre du groupe de sécurité de la présidence au Monde. "Nous avons amené le président dans un espace suicidaire", s'était-il ému après coup. 

Une "absence d'empathie et d'affects" ?

Les témoignages sont plutôt concordants : François Hollande est décrit comme quelqu'un de plutôt froid, sans affect. "Ce type est un galet, je n'en ai jamais vu comme ça", s'était notamment épanché François Rebsamen après son départ du ministère du Travail, en septembre 2015, dans des  propos rapportés par Renaud Dély et Henri Vernet  dans Frères ennemis - L'hyperviolence en politique (éd. Calmann-Lévy). 

Avant le maire de Dijon,  l'ex-compagne du chef de l'Etat, Valérie Trierweiler, avait fait cette confidence à la journaliste Cécile Amar : "François n'a pas d'affect". Confidence rapportée dans le livre Jusqu'ici tout va mal (éd. Grasset). Plus récemment, c'est Karim Rissouli, co-auteur des Conversations privées avec le président (éd. Albin Michel), qui relate, sur le plateau d'"On n'est pas couché" , le 27 août : "C'est un homme qui a très peu d'affects. En tous cas, quand il est en politique, il a très peu d'amis. On l'a même vu au moment des premiers gouvernements : il y a plein de hollandais historiques qui avaient été mis sur le côté."

Impulsif ?

Reste que François Hollande n'est pas franchement impulsif. On peut se rappeler cette image qui avait marqué la campagne de 2012. Le 1er février, alors qu'il était à la tribune d'un meeting Porte de Versailles (Paris), le candidat à l'élection présidentielle avait été copieusement enfariné par une déséquilibrée. A l'époque déjà, le calme dont avait fait montre François Hollande avait surpris. "Stoïque, il ne réagit pas, ne bouge pas, semble prêt à poursuivre ce qu'il était en train de faire : signer le document, qu'il époussette, tandis que le service d'ordre se rue sur la jeune femme. Même pas un geste de réflexe…", racontent les journalistes Nicolas Barotte et Nathalie Schuck dans Coups pour coups: Les petits secrets et grandes manœuvres du duel Hollande-Sarkozy

Une absence de réaction qui avait estomaqué son entourage. "Il est dans le contrôle", s'était étonnée Marisol Touraine, soufflée. Tout juste avait-il eu cette réaction, de retour au QG, alors qu'il s'attelait à la rédaction d'un discours avec la future ministre de la Santé : "C'était quand même désagréable". On veut bien le croire. Mais peut-on, dès lors, qualifier François Hollande de "sociopathe" ? LCI n'a pu relever que deux symptômes sur les trois requis pour poser un diagnostic de "trouble de la personnalité antisociale". A ce stade. 


Caroline PIQUET

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