PAUSE - Face à la sidération et la désolation suscitée par la destruction d'une partie de Notre-Dame de Paris, en proie à un incendie dans les combles, Emmanuel Macron a annulé son allocution post-grand débat pour se rendre sur place. Des politiques de tout bord ont à tour de rôle fait part de leur émotion, jusqu'à suspendre leur campagne pour les Européennes pour certains.
Tout a basculé. Alors que tout était prêt à l'Elysée pour l'allocution lors de laquelle Emmanuel Macron devait, à 20 heures tapantes, enfin livrer ses réponses à la crise des Gilets jaunes et au Grand débat national, les chaînes d'info ont interrompu leurs émissions spéciales lundi soir pour montrer de premières images sidérantes de Notre-Dame de Paris en feu. Le chef de l'Etat a finalement tout annulé pour se rendre sur place. Par deux fois. "Notre-Dame, c'est notre histoire", a-t-il déclaré vers 23h30, parlant de "fierté" et "d'espérance". "Cette cathédrale, il y a 800 ans nous avons su l'édifier", a-t-il ajouté, annonçant le lancement d'une souscription nationale "dès demain" pour la rebâtir".
Le Président n'a pas fait la moindre allusion à l'allocution annulée, décisive, promise depuis des semaines et censée lancer "l'acte II" du quinquennat. Ni sur la date à laquelle elle aurait lieu, ni sur le maintien ou non de la conférence de presse prévue mercredi à l'Elysée, une première.
"Moi, je n'ai pas la tête à la politique pour au moins 24 heures, le temps de m'avaler cette terrible réalité", a déclaré pour sa part Jean-Luc Mélenchon, qui avait souhaité un peu plus tôt qu'Emmanuel Macron se "taise". "Nous sommes en deuil", a-t-il ajouté.
#Macron ferait mieux de se taire ce soir. L'incendie de Notre-Dame de Paris poignarde l'esprit de tous. 24h de pause politique serait bienvenue. #NotreDame — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 15 avril 2019
Notre-Dame n’est pas seulement le cœur de la chrétienté française. C’est le cœur éternel de notre Nation qui brûle en ce début de Semaine Sainte. Nous suspendons notre campagne et appelons à l'union sacrée face à une épreuve que les Français vivent comme un deuil national. pic.twitter.com/8puBWXPZSl — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 15 avril 2019
Face au désastre, la classe politique dans son ensemble a fait part de son "immense tristesse". Pour le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui s'est également rendu sur place, c'est "le coeur et l'histoire de Paris (qui) brûlent sous nos yeux". Anne Hidalgo a dit ne pas avoir "de mot assez fort pour exprimer la douleur" qu'elle ressent.
Et alors que la campagne des Européennes venait de commencer officiellement, le CSA scrutant les temps de parole et d'antenne des candidats depuis lundi, certains ont annoncé suspendre leurs meetings et déplacements pour les prochaines heures.
Ce mardi matin, Nathalie Loiseau, tête de liste LaREM pour les Européennes, a annoncé la suspension de la campagne "jusqu'à nouvel ordre".
"Face à une calamité que tout notre peuple ressentira comme un deuil national, l’heure n’est plus à la division. Les Français ont besoin d’unité nationale, de recueillement et d’espérance", a également déclaré par voie de communiqué, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, en campagne pour les Européennes. Et de poursuivre : "aussi, nous suspendons notre campagne des élections européennes et nous appelons à l’union sacrée pour transcender cette nouvelle épreuve que vit notre nation".
De leurs côtés, François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux Européennes et Laurent Wauquiez, président du parti ont également annoncé leur déplacement à Nîmes où un meeting était prévu ce mardi.