"Indemnité inflation" : l'opposition dénonce une mesure improvisée, injuste et trop coûteuse

Publié le 22 octobre 2021 à 12h29, mis à jour le 22 octobre 2021 à 16h56
"Indemnité inflation" : l'opposition dénonce une mesure improvisée, injuste et trop coûteuse
Source : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

QUI DIT QUOI - À l'issue des annonces de Jean Castex jeudi soir sur TF1, l'opposition politique a fustigé une mesure trop coûteuse, inefficace et injuste.

Insuffisant ou au contraire trop coûteux : l'opposition n'est pas satisfaite des annonces formulées jeudi soir par Jean Castex sur TF1. Le Premier ministre a indiqué que pour faire face à la hausse des prix des carburants et de l'énergie, le gouvernement allait verser une "indemnité inflation" de 100 euros pour les Français qui gagnent moins de 2000 euros net par mois.  

Alors qu'elle accuse depuis plusieurs semaines Emmanuel Macron de "cramer la caisse", la droite a raillé, à l'image du président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, "un nouveau chèque en bois financé par la dette". "Acheter la paix sociale avec des chèques cadeaux, c'est bien. S'attaquer aux causes de la hausse des prix du carburant, gaz, électricité, alimentation, c'est mieux", a tweeté le chef des députés LR Damien Abad. "Gouverner ce n'est pas faire des chèques à crédit, c'est apporter des solutions durables."

"La politique du chéquier grand ouvert du gouvernement le temps d'une parenthèse électorale ne règlera rien", a estimé Eric Ciotti, rappelant qu'il était pour la suppression de la TVA sur les taxes sur les carburants.

Les écologistes, qui plaidaient pour la mise en place d'un chèque énergie, ont déploré par l'intermédiaire du secrétaire général d'EELV Julien Bayou qu'il n'y ait "aucune solution de moyen terme pour limiter la dépendance à la voiture". Yannick Jadot a estimé vendredi qu'il s'agissait d'"un pansement utile", mais a regretté le manque d'"anticipation" du gouvernement.

"Les annonces du Premier ministre relèvent de l’improvisation et ne sont pas à la hauteur pour les Français qui peinent à boucler leurs fins de mois", a réagi la maire de Paris et candidate socialiste Anne Hidalgo. "Je le redis. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : une baisse massive et temporaire de la fiscalité sur l’essence." La cheffe des députés PS Valérie Rabault a mis en avant sur Twitter le côté injuste de la mesure, en regrettant qu'"une mère célibataire avec 3 enfants, qui gagne 2050 euros par mois, qui prend sa voiture pour travailler, n’aura pas droit" à l'aide de l'Etat, au contraire d'"un couple avec 200.000 euros de revenus par an, dont l’un des membres ne travaille pas"

Des milliards pour les riches, des miettes pour le peuple !"
Mathilde Panot

"Ni juste (à 2010 euros net on n'a rien ?) ni surtout efficace pour limiter l'augmentation du prix à la pompe", a regretté le député LFI Eric Coquerel dont le parti milite pour "bloquer les prix" des carburants. Sur Twitter Mathilde Panot, présidente des députés insoumis, a écrit : "Des milliards pour les riches, des miettes pour le peuple ! Incapable d’assumer ses responsabilités, Castex refuse de bloquer les prix des carburants et d’augmenter les salaires."

Le patron de Force ouvrière (FO) Yves Veyrier a, lui, salué sur franceinfo cette "annonce positive", mais s'est aussi inquiété que ce "coup de pouce ponctuel" repose sur "le pari que l'inflation soit temporaire". Le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel a lui aussi estimé que la mesure "soulagera un peu les Français" mais que "le compte n'y est pas". Et d'ajouter : "Des trous dans la raquette, du court terme et pas touche aux profits des compagnies pétrolières. Les Français veulent une baisse durable des prix, la hausse des salaires et des retraites."

Dans un communiqué publié ce vendredi, Marine Le Pen a qualifié la mesure du gouvernement d'"aumône incapable de combler la brutalité de la hausse des prix des carburants". "En refusant la baisse de TVA [de 20 à 5,5%, ndlr] que je propose depuis le début de la crise, le gouvernement d’Emmanuel Macron montre qu’il est coupé des réalités et qu’il a besoin de ces taxes injustes pour financer ses promesses électorales."

Sur franceinfo, Jordan Bardella, président par intérim du parti, a considéré que l'"indemnité classe moyenne" était un "délire" qui va coûter près de "quatre milliards d'argent public pour aider les Français à payer les taxes sur l'essence". Alors que la baisse "immédiate" et "sur le long terme" de la TVA permettrait de "gagner sur un plein d'en moyenne 40 litres 8 euros à la pompe par plein", a-t-il avancé.


La rédaction de TF1info

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