"J'ai honte d’avoir un ministre comme" Christophe Castaner, affirme Manon Aubry

Publié le 4 novembre 2019 à 10h15, mis à jour le 14 novembre 2019 à 9h42

Source : TF1 Info

L'INTERVIEW POLITIQUE - Manon Aubry était l’invitée politique d’Elizabeth Martichoux dans la matinale de LCI ce lundi 4 novembre.

Élizabeth Martichoux recevait ce lundi matin sur LCI, dans le cadre de son interview politique, Manon Aubry. La députée européenne La France Insoumise a été interrogée sur les sujets d’actualité brûlants du moment. Passage en revue, thème par thème, de ses réponses.

Sur les violences urbaines Chanteloup-les-Vignes

"Il faut toujours regretter la violence contre des équipements publics, mais ils témoignent d’un divorce entre les populations des quartiers populaires et les institutions. Comment éviter de telles drames ? D’abord il y a la justice, mais sur long terme, il faut apporter des réponses politiques, réinvestir dans ces banlieues que les services publics ont déserté, les crèches, la police de proximité… La politique de la ville d’Emmanuel Macron ne s’intéresse pas à ces quartiers. Les villes sont désœuvrées, n’ont plus de moyens financiers… C’est une question de priorité politique, et il faut dire à ces jeunes qu’ils sont une priorité politique"

Sur le terme "barbares" employé par Jean-Luc Mélenchon pour qualifier les policiers

"Ce qui encourage l'agressivité vis-à-vis des policiers, ce sont les violences policières des derniers mois, les blessés, les éborgnés… On a mis du temps à en parler. S’il n’y avait pas eu tous ces blessés, ça n’encouragerait pas cette forme de représailles. La violence n’est jamais une bonne forme d’expression, mais il faut essayer de comprendre. Qui commande aujourd’hui les forces de police ? Ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon. C’est Christophe Castaner. Moi, j’ai honte d’avoir un ministre comme lui, qui a battu le triste record des violences policières, avec 0 enquête de l’IGPN qui a été conclue, aucune remise en cause du commandement des forces de police. Il y a un vrai deux poids deux mesures par rapport aux Gilets jaunes par exemple. Demandons-nous comment on en est arrivé à ce constat."

Sur François Ruffin qui appelle à "un débordement populaire"

"Il cherche à donner de la force au mouvement social. J’espère que ce mouvement parviendra à se faire entendre du gouvernement, contrairement aux élus de l’opposition. La violence sociale, aujourd’hui, ce sont les précaires qui la subissent. La désobéissance civile présente des modalités intéressantes, comme le décrochage de portraits d’Emmanuel Macron ou les arrêtés anti-pesticides. Sans doute faut-il aller plus loin pour appeler les politiques à l’action."

Sur sa défense de la "désobéissance civile"

"La désobéissance civile est née au XVIIIe siècle. Sans elle, il n’y aurait pas eu le droit de vote pour les femmes, ni l’IVG. Aujourd’hui, ce sont jeunes qui s’allongent dans des centres commerciaux, ce n’est pas un coup d’État que de désobéir à des règles iniques. L’urgence climatique nous oblige à aller plus loin. Aujourd’hui, ce sont les politiques qui sont irresponsables."

Sur l’interview d’Emmanuel Macron dans Valeurs actuelles

"Macron-Le Pen, c’est le couple infernal qui nous est créé. On fait déjà des sondages sur le second tour deux ans et demi avant la présidentielle. La dernière fois qu’on a fait ça, on avait donné Juppé et DSK grands gagnants, preuve que tout ça n’a pas beaucoup de sens. Clairement, Emmanuel Macron est en train de chasser sur le terrain de l’extrême droite. Il ne s’adresse pas à la population française, puisque ce magazine est très peu lu. Après sa remise en cause de l’aide médicale aux migrants par exemple, dans cette interview, il remet en cause l’idée même des droits de l’Homme. J’étais à la frontière italienne la semaine dernière, et je peux vous dire que les migrants que j’ai vus ne cherchent pas à venir en France pour toucher l’aide médicale d’état, ils fuient la guerre. Il faut naturaliser les sans-papiers en France, ce sont des gens qui travaillent, payent même des impôts, mais ne bénéficient pas des droits qui leur sont dus."

Sur son tour d’Europe à vélo

"Quand on parle aux gens en dehors des périodes électorales, on se rend compte qu’ils sont plus ouverts, plus en colère aussi. J’ai rencontré des paysans qui parlent d’écologie, des militants associatifs qui font vivre la solidarité. Tous ces gens ne se reconnaissent pas dans les partis politiques. Nous devons sortir de notre tour d’ivoire pour incarner leurs espoirs. La jeunesse porte aussi cet espoir, en se levant contre le réchauffement climatique. Nous, on veut investir dans les énergies vertes, créer de l’emploi, pour leur donner raison."


La rédaction de TF1info

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