L'affaire Bygmalion revisitée à la façon Sarkozy

DÉSINTOX - Interrogé jeudi par David Pujadas et Léa Salamé dans "L'Emission politique" sur sa "responsabilité morale" dans l'affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy a adopté une stratégie de défense bancale, se fendant au passage de quelques mensonges.
Victime d’un complot, instrumentalisé par le pouvoir, mis à mal par une poignée de mal attentionnés : tout est mis en œuvre pour déstabiliser le candidat Sarkozy, qui malgré sa mise en examen dans l’affaire Bygmalion, n’a rien à se reprocher. C’est en tout cas ce qu’a essayé de faire croire l’ancien président sur le plateau de L’Emission politique jeudi. Menant de front une défense bancale, celui-ci a essuyé quelques maladresses (dirons-nous) lorsqu’il s’est exprimé sur le financement présumé illégal de sa campagne présidentielle de 2012.
"J’ai été mis en examen, ce sera facile de vérifier, pour le seul délit formel de dépassement du plafond de la campagne", a-t-il affirmé. Comme le souligne Les décodeurs du Monde, la mise en examen de l’ex-chef d’Etat en réfère à l’article L113-1 du Code électoral qui regroupe cinq faits différents, parmi lesquels figure celui d’"avoir recueilli et accepté des fonds en violation du code électoral" et non pas seulement celui d’avoir "dépassé le plafond des dépenses électorales". C’est justement pour ce motif, que Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de droite et du centre, a été renvoyé en correctionnelle.
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Adoptant la stratégie de défense présentée par son avocat le 30 août devant le parquet de Paris, l’ancien président a assuré que le juge lui avait dit : "'Effectivement, vous n’avez rien à voir avec les agissements des dirigeants de Bygmalion, je ne vous mettrai pas en examen". Et de poursuivre : "J'assume toutes mes responsabilités, j'ai été lavé de toute accusation mettant en cause ma probité dans l'affaire Bygmalion". Là encore difficile d'y croire, la probité étant la qualité d'une personne qui observe parfaitement les règles morales et les règlements.
Nicolas Sarkozy a également assuré que le Conseil constitutionnel s'était déjà prononcé en 2013 dans cette affaire. Or à l'époque, la justice n'avait pas connaissance des éléments que s'apprêtait à révéler l'enquête, notamment concernant le sytème de fausses factures qui a servi à camoufler ses dépenses.
Particulièrement tatillon, voire virulent, l’ancien président a conclu sa défense par une attaque : "Monsieur Pujadas, j’ai répondu pendant douze heures à un juge d’instruction, qui a été convaincu par mes réponses, je ne vais pas ce soir, répondre aux questions du juge d’instruction David Pujadas qui ne connait pas le dossier par ailleurs".
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