La crise des sous-marins, épine dans le pied d'Emmanuel Macron pour 2022 ?

J.F
Publié le 21 septembre 2021 à 13h29

Source : TF1 Info

DIPLOMATIE - Alors qu'il remet son mandat en jeu, la rupture du contrat de sous-marins par l'Australie pourrait fragiliser Emmanuel Macron. Ses opposants estiment qu'il s'agit d'un symbole du déclin français et de l'échec du Président sur la scène internationale.

Le timing n'est pas idéal. A sept mois du premier tour de l'élection présidentielle, la rupture du contrat de sous-marins français par l'Australie est une épine dans le pied d'Emmanuel Macron. Une faiblesse sur laquelle ne manquent pas d'insister ses opposants et futurs adversaires. "Personne ne peut imaginer que nous n'ayons pas eu connaissance de la volonté de l'Australie d'abandonner, de rompre ce contrat", a déclaré Marine Le Pen ce mardi. "Emmanuel Macron depuis le début de son mandat va d'échec en échec. Il n'a rien obtenu, il a même réussi à perdre ce qu'il avait obtenu, ce que d'autres avaient obtenu", a critiqué celle qui l'enjoint également à sortir de son silence et à remettre en cause l'engagement de la France dans l'OTAN.

Toujours ce mardi sur LCI, le candidat à la primaire LR et député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a estimé qu'Emmanuel Macron était "comptable d’une forme de déclassement. Il a voulu donner des leçons à la terre entière et aujourd’hui on voit qu’il n’est pas pris au sérieux". "La France est seule et la France est affaiblie", a-t-il estimé.

Dimanche dernier, le président du RN Jordan Bardella avait lui aussi estimé que cette affaire était "l’énième symbole du déclin Français". "Ça fait des années que notre pays est faible parce qu’il est dirigé par des gens faibles. On ne peut pas s’étonner de ce type d’action alors qu’on a vendu nos intérêts depuis des années." Au Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro, Xavier Bertrand avait vu dans la rupture de ce contrat "un symbole d’affaiblissement" de la France. "Le président de la République doit donner des explications lui-même, pas un ministre" avait-il ajouté, critiquant lui aussi l’absence de prise de parole de Macron, "aux abonnés absents".

"A la fois une opportunité et un risque" pour Emmanuel Macron

Ce revers affaiblit la stature internationale d'Emmanuel Macron, importante pour quiconque se présente - ou représente dans son cas - à l'élection présidentielle. Il émousse son image de porte-drapeau de l'industrie et de la tech française, et d'organisateur de grands salons ou expositions du "Made in France" et du "Fabriqué en France". Auprès de l'AFP, Pascal Boniface, directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), a estimé que "si on ne gagne pas une élection présidentielle sur les questions internationales, on peut les perdre sur ces sujets"

Alors qu'au cours de son mandat le chef de l'Etat a présidentialisé la politique étrangère, aujourd'hui, il "est un peu au pied du mur et va devoir jouer serré", a jugé auprès de l'AFP le politologue et professeur Frédéric Charillon. "On attend qu'il soit à la hauteur, c'est pour lui à la fois une opportunité et un risque." Selon Pascal Boniface, "si Emmanuel Macron obtient quelque chose des Etats-Unis et qu'il parvient à sauver la face, les Français lui en sauront gré, s'il n'obtient rien, ce sera à son détriment"


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