VŒU AU GOUVERNEMENT - La région Île-de-France a voté jeudi 19 septembre un vœu demandant au gouvernement que le féminicide soit officiellement reconnu dans le Code pénal.
"Une question de prise de conscience". C’est par ces mots que Valérie Pécresse a justifié ce jeudi le vœu de voir le féminicide pénalement reconnu. La région Île-de-France a presque adopté à l’unanimité ce vœu, le Rassemblement national s’étant abstenu, jugeant qu’il fallait "laisser faire les cours d’assises".
"Si dans le cas du Grenelle des violences faites aux femmes, nous pouvions interpeller solennellement tous ensemble et à l'unanimité le gouvernement sur cette question, cela aurait une vraie puissance", a continué la présidente de la région.
Ces femmes ne sont pas juste un prénom et un nom dans la sinistre liste des #Féminicides . Ces femmes sont nos mères, nos sœurs, nos amies ou encore nos collègues. La Région @IleDeFrance se mobilise contre les féminicides. — @jokienzlen ⤵️ #DirectIDF #GrenelleViolencesConjugales pic.twitter.com/9i4KwF4v3m — Ensemble, l'Île-de-France (@EnsembleIDF) September 19, 2019
Une circonstance aggravante
Valérie Pécresse aimerait que le féminicide soit une circonstance aggravante, comme en Argentine. "On a trouvé des excuses à des hommes qui commettaient des féminicides par le passé, parce que justement, soi-disant, ils les aimaient (...) c'est un sujet sur lequel la justice doit aussi changer de regard", a-t-elle estimé.
"Ce vœu est une avancée réclamée par les associations féministes" a reconnu le groupe Ensemble IDF (PS) tandis que le groupe UDI a jugé cette mesure "insuffisante mais nécessaire".
"Les féminicides ne peuvent plus rester l'angle mort des politiques publiques"
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Le Conseil régional d’Île-de-France doit désormais mobiliser "l’ensemble de ses moyens d’action pour accompagner l’Etat et les associations dans la lutte contre la violence faite aux femmes". C’est ce qui a été acté en amont de l’adoption du vœu.
Une mission qui englobe aussi bien "l’aide à la formation des forces de l’ordre, des médecins et des magistrats au recueil de la parole des victimes" qu’une "augmentation significative du soutien financier aux associations". Le Conseil régional est enfin chargé de mettre en place un "plan de rattrapage en ce qui concerne le nombre de places disponibles pour les mises à l’abris d’urgence".
Alors que 107 féminicides sont dénombrés depuis le début de l’année 2019 en France, ces drames "ne peuvent plus rester l’angle mort des politiques publiques", a martelé Nadège Azzaz, présidente du groupe Ensemble (PS).