"La région ne peut pas appartenir à ceux-là" : Bernard Tapie ne veut pas de Thierry Mariani en Paca

F.S.
Publié le 23 juin 2021 à 7h40, mis à jour le 23 juin 2021 à 8h40

Source : TF1 Info

TAPIE MONTE AU FRONT - Bernard Tapie est sorti de sa réserve pour appeler à battre Thierry Mariani au second tour des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pour l'ancien président de l'OM et actuel patron du journal La Provence, c'est l'injonction faite par Mariani aux électeurs qui l'oblige à prendre parti.

"Il se croit où ? Mais il est fou !". Dans un entretien accordé à plusieurs journaux régionaux, Bernard Tapie s'insurge contre la façon dont Thierry Mariani a appelé les électeurs à "se réveiller et (à) aller voter". Pour le patron du journal La Provence, qui sort de a réserve qu'il dit s'être imposé jusque-là, c'est une injonction inexcusable qu'il faut sanctionner, en votant contre la liste du Front National ou en s'abstenant. 

En recevant plusieurs confrères de la presse régionale ce soir dans un salon de l'hôtel Lutetia, le président des années légendaires de l'Olympique de Marseille sait que son attaque frontale contre Thierry Mariani va faire réagir. Parce qu'il est Bernard Tapie, parce qu'on le sait gravement malade, et parce qu'il est l'actionnaire principal d'un des principaux journaux de la région. S'il commence par se dire "fier des électeurs" de la région d'avoir fait mentir les sondages, il oriente rapidement sa digression vers son ennemi de toujours : le Front National.

Car pour Tapie, c'est bien le FN qui est à l'œuvre. Il reconnaît sans difficulté que le Rassemblement National de Marine Le Pen n'a rien à voir avec "le Front" de son père, qu'il combattait jadis. Mais pour lui, en PACA, ce serait très différent, les barons du vieux Front National seraient toujours sur les listes, non des moindres, et en position éligible.

Bernard Tapie se plaît d'abord à concéder que Thierry Mariani, fraîchement rallié au Rassemblement national, a pu se faire abuser. "J’ai pensé que Mariani s’était fait avoir", explique-t-il ingénument, "mais j’ai compris hier qu’il se foutait du monde. Il a donné des instructions aux gens et menacé de leur tirer les oreilles. Un électeur est majeur. C’est insultant. Il se croit où ?".

Bernard Tapie fait référence ici au discours de Thierry Mariani le soir même des élections, qui martelait notamment : "si vous vous réveillez, si vous allez voter, alors un vrai changement est possible".  

C'est l'avenir d'une des plus belles régions du monde qui est en jeu
Bernard Tapie

Selon Bernard Tapie, c'est ce qui justifie de sortir de sa réserve de patron de presse : "À partir du moment où on trompe l'électeur", plaide-t-il, "je dois prendre le risque et dire 'ça c'est pas vrai'". Il  conclut sa charge en estimant que "c'est l'avenir d'une des plus belles régions du monde qui est en jeu", et qu'elle "ne  peut pas appartenir à ces gens-là".

Invité à réagir par Darius Rochebin sur LCI, après l'attaque en règle de Bernard Tapie, Thierry Mariani choisit de le renvoyer aux années 90, tant en rappelant la finale de l'OM en 1993 qu'en déplorant cette attaque. "J'ai l'impression qu'il se trompe d'époque. Il parle du FN, aujourd'hui c'est le Rassemblement national, ce ne sont pas les mêmes personnes", dit-il. Pour lui, Bernard Tapie déforme ses propos, voire "ne les a même pas écoutés".

Thierry Mariani, arrivé en tête du premier tour des régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, affrontera le seul Renaud Muselier au second, après le retrait du candidat de l'union de la gauche. Jean-Laurent Félizia a en effet finalement appelé à voter pour le président sortant, ne laissant à la liste RN que l'espoir d'une forte mobilisation en sa faveur des abstentionnistes du premier tour.


F.S.

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