OPTIMISTES - La victoire serrée de l'écologiste Alexander Van der Bellen contre l'extrême droite à la présidentielle autrichienne suscitait lundi une vague d'enthousiasme chez les écologistes français, minés par leurs dissensions internes. Chacun y voit ses propres enseignements.
Quand on a enfin une occasion de se réjouir, on ne la boude pas. Les responsables écologistes français ont savouré lundi la victoire annoncée du candidat des Verts autrichiens, Alexander Van der Bellen, à la présidentielle. Ce dernier affrontait le candidat de l'extrême droite (FPÖ) Norbert Hofer, qu'il a devancé d'une très courte tête, soit 31.026 voix d'écart.
La ministre et ex-patronne d'EELV, Emmanuelle Cosse y a carrément vu un message adressé "au monde" par les écologistes, celui d'être "un rempart" contre l'extrême droite.
Félicitations à @vanderbellen . L’écologie adresse un message au monde : celui d’un rempart contre l’extrême-droite et le repli sur soi. — Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 23 mai 2016
Comme d'habitude, chacun y a vu ce qu'il voulait voir. Pour le député écolo "réformiste" François de Rugy (proche du gouvernement), c'est le rappel - à destination de la gauche française - que "
sans rassemblement, l'extrême droite peut gagner
". A gauche du courant écologiste, l'ex-ministre Cécile Duflot - et potentielle candidate à la présidentielle face au PS - a fait vivre le suspense autrichien sur son compte Twitter, avant d'exulter lundi en début d'après-midi et d'appeler ses camarades à aller fêter l'événement.
Ce soir à Paris on fête la victoire de l'écologie sur l'extrême droite! Rdv dès 19h ce soir à La Ferme 5r des petites écuries 10e. #Autriche — Cécile Duflot (@CecileDuflot) 23 mai 2016
Dans un communiqué, EELV a adressé ses "remerciements" au candidat vainqueur, expliquant que "le soulagement est grand, tant la victoire de l'extrême droite avec son lot de fermeture des frontières et d'autoritarisme représentait une menace pour l'Autriche mais également pour le projet européen".
Surtout, le parti écologiste - qui vient de perdre douloureusement son groupe à l'Assemblée - y voit la victoire des "progressistes" sur "les gestionnaires sanctionnés comme jamais" lors du premier tour de la présidentielle autrichienne. Alors que bon nombre de cadres écolos rêvent d'une alliance avec d'autres formations de gauche pour contrer le PS, le message semble tout droit adressé à François Hollande et à Manuel Valls.
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