Laïcité : l'amendement sur l'interdiction du voile pour les fillettes jugé irrecevable

REJET - La disposition, soutenue par les députés LaREM Aurore Bergé et Jean-Baptiste Moreau, a été jugée irrecevable par la commission spéciale chargée de l'examen du projet de loi "confortant les principes républicains".
Refusés avant même d'être examinés. Les amendements au projet de loi contre le séparatisme visant l'interdiction du port du voile pour les fillettes ont été jugés irrecevables par la commission spéciale, ont pris acte dimanche leurs auteurs, les députés LaREM Aurore Bergé et Jean-Baptiste Moreau.
Une proposition inappropriée à ce projet de loi pour l'exécutif
Marqueur fort du quinquennat Macron, ce projet, qui touche à des sujets ultrasensibles et sur lequel plus de 1700 amendements ont été déposés, arrive lundi en commission à l'Assemblée, sur fond de lutte contre l'islamisme radical.
"Nous savions qu'il y avait un risque que nos amendements ne puissent être examinés. Ce sera le cas puisqu'ils ont été déclarés irrecevables par la commission spéciale car sans rapport direct légistique avec le projet de loi", ont écrit les deux parlementaires dans un communiqué commun. "Mais ce débat a existé avec légitimité dans l'opinion publique et nous sommes fiers de l'avoir porté. Nous continuerons à le faire tant il nous semble essentiel que la République soit partout et pour tous au rendez-vous", ont-ils ajouté.
Un sujet qui devra être abordé selon Schiappa
Le président de la commission spéciale François de Rugy considère les amendements "irrecevables dans le projet de loi. Donc ces amendements ne figureront pas dans le projet de loi", a confirmé dimanche sur LCI la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, estimant que "ce projet de loi n'est pas forcément le bon véhicule législatif".
Néanmoins, elle a jugé que le sujet était "d'importance" et qu'il devrait "à un moment être abordé", louant la "cohérence" de l'engagement d'Aurore Bergé. "Ça fait longtemps qu'elle défend les droits des femmes et qu'elle lutte contre l'islamisme", a-t-elle souligné.
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Des amendements soutenus par Marine Le Pen
Avec le rejet de ces amendements, "le gouvernement démontre, une fois encore, qu’au-delà des mots, il n’a aucune volonté de lutter contre le cancer islamiste. Quand cessera-t-il de faire semblant ?", a aussitôt réagi sur Twitter la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen qui avait dit plus tôt sur BFMTV soutenir ces amendements.
Jugeant le texte du gouvernement "inefficace", elle a par ailleurs affirmé qu'elle proposerait "un contre-projet", un "projet de loi de lutte contre l'islamisme" afin de contrer "l'idéologie islamiste" qu'elle a qualifiée de "totalitaire et meurtrière".
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"Le voile n’est pas qu’un simple signe religieux, il est aussi une revendication politique et un symbole de soumission. En l’imposant aux enfants, on les instrumentalise. Laissez les fillettes tranquilles!", a renchéri le porte-parole du RN Sébastien Chenu.
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