Le départ de Valérie Pécresse, une nouvelle déflagration pour Les Républicains

Publié le 5 juin 2019 à 22h17, mis à jour le 5 juin 2019 à 22h27

Source : TF1 Info

DIVORCE - En annonçant son départ des Républicains pour reconstruire la droite "de l'extérieur", mercredi sur France 2, Valérie Pécresse ouvre une nouvelle brèche au sein de la droite défaite par les élections européennes. Des parlementaires devraient quitter LR dans la foulée.

Que va-t-il rester du parti Les Républicains ? C'est la question qui pouvait se poser, dans la soirée du mercredi 5 juin, après l'annonce par Valérie Pécresse de son départ de cette formation. Une nouvelle déflagration pour le parti de droite sonné par les élections européennes, tenu à bout de bras par un président par intérim, Jean Leonetti, depuis la démission, dimanche, de Laurent Wauquiez. 

"En femme libre, j'ai décidé de quitter Les Républicains", a annoncé la président de la région Ile-de-France sur France 2. "J'ai la conviction que la reconstruction ne pourra pas se faire de l'intérieur, mais de l'extérieur". Selon Valérie Pécresse, "tous ceux qui sont aux responsabilités dans le parti, y compris les parlementaires, ne souhaitent pas ouvrir une réflexion sur la France d'aujourd'hui". Décrivant une organisation "cadenassée" et "rétrécie", l'ancienne ministre a estimé qu'il fallait désormais "un électrochoc". 

Peu avant son intervention sur France 2, son entourage confiait à LCI que la patronne de l'Ile-de-France avait "compris que rien de bougerait de l'intérieur", et qu'elle comptait "s'appuyer sur Libres", le mouvement qu'elle a fondé à l'intérieur de LR, pour "refonder un grand parti". Sa décision aurait été prise à l'issue du dernier bureau politique de LR. 

Une démission qui en appelle d'autres

Selon nos informations, le départ de Valérie Pécresse va en entraîner d'autres, notamment parmi les parlementaires LR.  Le député de l'Essonne Robin Reda, proche de la présidente de région, a ainsi indiqué à LCI qu'il allait quitter le parti pour rejoindre "Libres", avant de rendre sa décision publique sur son compte Twitter. 

Le maire LR de Fontainebleau Frédéric Valletoux, proche lui aussi de la présidente de région, a salué ce mercredi cette décision "juste, lucide et constructive" de quitter "un parti qui n'a cessé de se rétracter et se caricaturer" et qui, "depuis 2017, a déjà été abandonné par des millions d'électeurs, des dizaines de milliers d'adhérents et des milliers d'élus". Idem pour Jean-Didier Berger, le maire de Clamart et porte-parole de "Libres",  Florence Portelli, maire de Taverny, ex-porte-parole de François Fillon et ancienne candidate à la présidence de LR, Vincent Jeanbrun, le maire de L'Hay-les-Roses, ainsi que plusieurs vice-présidents de la région qui ont appelé à rejoindre la "dynamique" de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. L'ancien candidat à la présidence de LR Maël de Calan a officialisé son départ de LR dans la foulée. Une dizaine de parlementaires pourraient suivre cette voie dans la foulée. 

"Déception" et "incompréhension" chez les LR qui restent

Une vague de départ qui heurte de plein fouet la stratégie de rassemblement que souhaite engager le patron du Sénat, Gérard Larcher, avec les centristes. "Très déçu de la décision de Valerie Pécresse de quitter LR car c’est maintenant que commence la rénovation de la droite et du centre à partir du mouvement", a ainsi commenté sur Twitter le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle. "Nous sommes nombreux, parlementaires et militants, à le souhaiter et à y être prêts." Après la démission de Laurent Wauquiez, après la réunion autour de Gérard Larcher et la volonté unanime de reconstruire notre famille politique, la  décision de Valérie Pécresse apparaît comme totalement incompréhensible, dans son calendrier, son fondement et dans la formule", a également réagi le patron des députés LR Christian Jacob.

Dans une interview au Parisien, le président par intérim de LR Jean Leonetti a fait part de "sa tristesse, sa désapprobation et son incompréhension", jugeant toutefois que "Valérie Pécresse ne représente pas l'ensemble de la droite". "J'appelle tout le monde à la raison", a-t-il lancé. "Que ceux qui veulent reconstruire la droite se présentent à l'élection interne de LR."


Vincent MICHELON

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