Pass vaccinal : le député de Saint-Pierre et Miquelon ciblé par des jets de projectiles

Publié le 10 janvier 2022 à 5h58, mis à jour le 11 janvier 2022 à 0h02

Source : JT 20h Semaine

FAITS DIVERS - La ministre de la Mer, Annick Girardin, a dénoncé dimanche soir une "attaque" contre le député Stéphane Claireaux (LREM) survenue devant le domicile de ce dernier à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Le député Stéphane Claireaux (LREM) a été attaqué dimanche devant son domicile à Saint-Pierre-et-Miquelon, où l'élu a reçu de nombreux projectiles au visage suivis par des jets de pierre. Ce lundi, il annonce porter plainte après cet épisode qui, selon lui, "ressemblait à une lapidation".

"Je vais porter plainte, c'est une évidence. Certains peuvent penser qu'on ne prend pas les bonnes décisions. On reçoit tous des menaces de mort par mail, à un moment donné, il faut que ça s'arrête", a-t-il déclaré au lendemain des faits.

"Lynché"

Sur France Info, le député a raconté qu'il attendait les manifestants, qui devaient passer "devant (son) domicile", "afin de pouvoir discuter avec eux". "Il y avait une voiture qui était chargée d'algues, de goémon (ensemble d'algues), et les gens ont commencé à m'en lancer à la figure. Cela ressemblait à une lapidation. Ma femme est venue me rejoindre sur le perron de la maison. J'ai évité à 5 centimètres près un galet qui nous est passé près de la figure", a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron a dénoncé une agression "intolérable" et "inacceptable".  "Nous avons vu l'intensification des violences" contre les élus, a déploré le chef de l'Etat lundi devant des élus et des associations à Nice, en évoquant la possibilité de recueillir les plaintes sur le terrain pour certaines victimes, dont les femmes victimes de violences conjugales et les élus agressés.

La ministre de la Mer, Annick Girardin, avait dénoncé, dimanche soir, une "attaque" contre l'édile et le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, avait de son côté annoncé sur Twitter que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et lui-même avaient "chargé le préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon d’assurer la protection du député"

Dans son communiqué, le ministère de la Mer a décrit ainsi l'agression : "En marge d’une manifestation citoyenne contre le passe sanitaire, plusieurs dizaines de manifestants se sont rendus devant le domicile du député Stéphane Claireaux. Dans un esprit de dialogue, celui-ci s’est rendu sur son perron où il a reçu de nombreux projectiles violemment projetés au visage suivis par des jets de pierres".

"En s’en prenant directement à un élu de la République, à son domicile et devant sa propre famille, ces manifestants ont franchi la ligne rouge", a commenté Annick Girardin, citée dans le communiqué. "J'apporte tout mon soutien à Stéphane Claireaux, mon suppléant, qui est agressé à son domicile parce qu’il défend le passe sanitaire dans un territoire où 90% des habitants sont vaccinés", a-t-elle assuré.

Dans un tweet, Sebastien Lecornu a affiché son "total soutien au député", qu'il a décrit comme "un élu de la République lynché devant son domicile familial". "Aucun débat ne saurait justifier ce déchaînement", a-t-il écrit. Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a indiqué avoir appelé Stéphane Claireaux : "Je l’ai assuré de mon soutien personnel et de la solidarité de l’Assemblée nationale face à l’intolérable agression qu’il a subie à son domicile alors qu’il proposait le dialogue", a-t-il écrit sur son compte Twitter. 

Aucun débat ne saurait justifier ce déchaînement
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer

Dans un communiqué, le préfet a dénoncé cette agression et a affirmé que "la gendarmerie a immédiatement été saisie de cette enquête, et les auteurs de ces faits extrêmement graves devront répondre de leurs actes devant la justice." Du côté de l'opposition, Damien Abad, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale évoque une "honteuse agression" sur Twitter.

Les agressions et les menaces de mort se sont multipliées ces dernières semaines, principalement à l'encontre de députés de la majorité qui a approuvé cette semaine, en première lecture, le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal.

Le 28 décembre sur Twitter, le député LaREM d'Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian a déclaré avoir reçu des menaces de mort et porter plainte.

"Aucune menace ne viendra entraver mon travail quotidien au service des Français. Notre démocratie est plus forte que les semeurs de haine qui tentent vainement de l'abîmer", avait-il écrit dans un tweet. Plusieurs d'entre eux ont publié sur les réseaux sociaux les menaces de mort qu'ils ont reçues et annoncé leur intention de porter plainte.


La rédaction de TF1info

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