A Marseille, Jean-Luc Mélenchon sonne la mobilisation pour la planète... et contre Macron

Anaïs Condomines
Publié le 25 août 2018 à 21h44
A Marseille, Jean-Luc Mélenchon sonne la mobilisation pour la planète... et contre Macron
Source : Christophe Simon / AFP

FRANCE INSOUMISE - La rentrée politique de Jean-Luc Mélenchon a eu lieu ce samedi 25 août, à Marseille, devant les militants du parti. Il a prononcé un discours placé principalement sous le signe de l'écologie politique. Un thème finalement assez transversal qui lui a permis d'écharper, pèle-mêle, Emmanuel Macron, Nicolas Hulot, l'Europe et ses dirigeants.

Mélenchon, l'écolo ? Pour sa rentrée politique à Marseille, le patron de La France Insoumise a en tout cas délivré, ce samedi 25 août, un discours consacré dans sa majeure partie aux questions environnementales, devant un public de militants déjà conquis. Des dangers du glyphosate à la disparition des oiseaux en milieu rural, l'exposé était complet et documenté, sans être tout à fait dépourvu de réflexions politiques et de tacles décrochés au gouvernement.

"Notre premier souci est le sort de la civilisation humaine", a-t-il ainsi débuté. "Nous sommes au pied du mur. Le changement climatique a commencé hélas, c'est vers une direction entièrement nouvelle que va l'humanité. (...) Des phénomènes extrêmes sont en place. Parlez avec les pompiers, ils savent que dans ces conditions, les incendies sont de plus en plus nombreux." Et Jean-Luc Mélenchon d'enchaîner sur le concept d'écologie politique, qu'il semble prôner : "La dette écologique augmente tous les ans. Cela nous met à l'ordre du jour une tâche politique : l'écologie politique que nous pratiquons ne consiste pas seulement à mettre bout à bout tous les courants écologiques. Il faut un programme écologique, c'est notre tâche à nous."

On l'aime bien Hulot, mais il se fout de nous !
Jean-Luc Mélenchon

Obono à la rentrée LFI Source : Sujet JT LCI
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Mais évidemment, qui dit rentrée politique, dit banderille décochée aux adversaires. Au gouvernement en place, en particulier. Le discours de Jean-Luc Mélenchon n'a pas dérogé à la règle. D'ailleurs, en matière d'environnement, la transition était toute trouvée. "Nous avons compris le problème", reprend-il. "La règle verte doit être inscrite dans la Constitution, ce que La République en Marche a refusé : eux, ils sont pour la règle d'or." Il enfonce le clou avec la question du glyphosate, principe actif du Round Up, "probablement cancérogène" selon les experts : "Que fait l'Europe sur le sujet ? En France, c'est immédiatement qu'il faut l'interdire ! Nous déposerons une proposition de loi à la rentrée, nous la signerons avec tous ceux qui veulent la signer. Mais si on fait une mobilisation citoyenne, on ne sait pas si le gouvernement nous écoutera. On l'aime bien Hulot, mais il se fout de nous !" 

La charge contre Emmanuel Macron se poursuit à la faveur de l'affaire Benalla. "Pour les élections européennes, nous allons inviter les Français à mettre une raclée démocratique à Macron. Mais démocratique, seulement. Parce qu'ils nous accusent de violences mais pendant ce temps-là, son barbouze tape sur des jeunes ! Ce sont des menteurs, des faux-cul ! (...) Quand ils utilisent leurs barbouzes, on leur demande des comptes, mais à qui demander ? Trois jours de silence pour la ministre de la Justice, Edouard Philippe était au Tour de France. Il a fallu déposer deux motions de censure pour qu'il vienne s'expliquer. Il s'est caché pour ne pas répondre des actes de Macron. Et Macron s'est caché pour ne pas répondre des actes de Benalla, car il y a je ne sais quel secret entre eux. Mais comptez sur les commissions d'enquête pour en savoir plus !" Applaudissements dans la foule, quelques-uns scandent "résistance". 

La raclée dans les urnes

Un discours de près d'une heure et demie qui se termine sur des thèmes plus attendus de la part de la France Insoumise. La Commission européenne rhabillée pour l'hiver, avec ses "compromis pourris", la question de l'immigration balancée entre une position "pas angélique" et des bravos lancés à l'Aquarius, navire qui vient en aide aux migrants perdus en mer. Et enfin le thème social, concentré cette fois sur la réforme des retraites, "grande affaire de l'année qui vient", selon Jean-Luc Mélenchon. "Quand les gens vont découvrir cette histoire de retraite à points, je comprends qu'ils aillent mettre un bulletin contre Macron aux élections européennes." Le retour de la raclée dans l'urne. La boucle est bouclée.


Anaïs Condomines

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