Le FN lâché par les banques : Marine Le Pen porte plainte pour "discrimination" et dénonce une "fatwa bancaire"

Publié le 22 novembre 2017 à 11h55, mis à jour le 22 novembre 2017 à 13h23
Le FN lâché par les banques : Marine Le Pen porte plainte pour "discrimination" et dénonce une "fatwa bancaire"

ARGENT – Depuis mardi 21 novembre La Société Générale et HSBC ne veulent plus gérer les comptes du Front national ni ceux de sa présidente. Soumis au secret bancaire, ces établissements refusent d’expliquer les raisons de ces décisions. Un "scandale démocratique" pour Marine Le Pen qui, dans une conférence de presse donnée mercredi 22 novembre, annonce des actions en justice.

La Société Générale a demandé au Front national de clôturer les comptes ouverts dans leur établissement, indiquaient depuis  mardi plusieurs responsables frontistes, confirmant une information de Mediapart et France Inter. De même, le lendemain, au cours d'une conférence de presse, Marine Le Pen a affirmé que HSBC avait "fermé compte personnel".  Et la présidente du FN -  qui, selon elle, est désormais "privé de ses recettes" et "empêché de fonctionner normalement" par ces banques - de dénoncer "une tentative d'étouffement d'un parti d'opposition" ainsi qu'une "fatwa bancaire". Surtout, celle qui a perdu au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron au printemps dernier, a annoncé des plaintes pour "discrimination" contre la Société générale et HSBC.

La veille, sur LCI, le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, avait déclaré : "C'est une atteinte directe contre nous  et contre la démocratie". Une décision qu’il juge injuste car "la situation financière est tout à fait saine", assure-t-il. Marine Le Pen, qui a rencontré Emmanuel Macron en fin de journée à l'Elysée pour échanger sur les prochaines élections européennes, a reclamé à sa sortie "un fonctionnement normal de la démocratie". "Ce que s'autorise à faire certaines oligarchies financières avec le Front national, ils (sic) pourraient être tentés de le faire demain avec d'autres mouvements politiques", a-t-elle ajouté.

Vous voyez là en fait que les banques et certains membres de l'oligarchie sans doute se servent de leur pouvoir financier pour faire en sorte que certains mouvements politiques ne puissent pas faire campagne
David Racheline, directeur de la communication du FN

De son côté, la Société Générale a fait savoir qu'elle était "tenue au secret bancaire et ne peut donc s'exprimer sur un dossier privé". "Nous tenons néanmoins à préciser que dans le cadre de la relation que nous avons avec l'ensemble de nos clients que ce soit pour l'ouverture ou la clôture d'un compte, nous suivons à la lettre les réglementations en vigueur et les exigences qui s'imposent à un établissement bancaire", a-t-elle ajouté. Et de préciser après les accusations et les annonces de plaintes de Marine Le Pen qu'elle avait pris cette décision "sans aucune considération politique".

Déjà en 2014

 "Vous voyez là en fait que les banques et certains membres de l'oligarchie sans doute se servent de leur pouvoir financier pour faire en sorte que certains mouvements politiques ne puissent pas faire campagne et, ce faisant, ils altèrent la démocratie. C'est un véritable scandale", a quant à lui dénoncé sur Sud Radio le responsable de la communication du FN, David Rachline. Pour qui "c'est d'autant plus étonnant car les Républicains sont au moins dix ou vingt fois plus endettés que le Front national".

Ce n'est pas la première fois que le FN rencontre ce type de difficultés. En 2014, il avait dû emprunter 9 millions d'euros auprès de la banque russe First Czech Russian Bank (FCRB), expliquant que les établissements français avaient refusé de lui prêter de l'argent. Et en juin dernier, Marine Le Pen avait annoncé le lancement d'un "emprunt patriotique" à 3% pour "demander" aux électeurs de "financer" la campagne législative du parti, assurant avoir essuyé le refus de banques françaises et étrangères.


La rédaction de TF1info

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