Le gouvernement craint-il déjà Anne Hidalgo pour la présidentielle de 2022 ?

Publié le 12 janvier 2021 à 12h10
Le meeting d'Anne Hidalgo, le 26 février 2020.
Le meeting d'Anne Hidalgo, le 26 février 2020. - Source : JOEL SAGET / AFP

JOUTES VERBALES - Les attaques répétées du gouvernement à l'encontre d'Anne Hidalgo sont-elles le signe que l'exécutif craint la maire de Paris, qui apparaît de plus en plus comme une adversaire potentielle à Emmanuel Macron en 2022 ?

La maire de Paris a fait un pas de plus vers une candidature à la présidentielle de 2022. Alors qu'elle a longtemps répété qu'elle n'avait pas l'intention de briguer l'Élysée, Anne Hidalgo s'est montrée moins catégorique ces dernières semaines. Dans un entretien au JDD dimanche 10 janvier, elle a réaffirmé qu'elle prendra "toute (s)a part" à la présidentielle. Ce même jour, son entourage a annoncé le lancement d'une "plateforme d'idées" nommée "Idées en commun" pour "contribuer à un projet de gauche sociale et écologiste pour 2022", a expliqué à l'AFP Emmanuel Grégoire, son premier adjoint. 

Depuis, hasard ou coïncidence, l'édile socialiste est la cible privilégiée du gouvernement. Lundi matin, le porte-parole Gabriel Attal a répondu aux critiques répétées d'Anne Hidalgo sur les carences de l'exécutif dans le déploiement du vaccin anti-Covid. Elle avait jugé dans le JDD qu'"avec de telles carences, le Débarquement de juin 1944 aurait échoué". "Si le débarquement avait été géré comme Anne Hidalgo a géré les Vélib', les bateaux n'auraient jamais quitté l'Amérique", a-t-il riposté sur Europe 1. (Petite précision tout de même, les bateaux des Alliés n'ont pas quitté l'Amérique avant le débarquement mais les côtes britanniques). "Je suis assez surpris d'entendre des leçons de logistique de la part d'une élue qui n'a pas su gérer le Vélib', qui n'a pas su gérer l'Autolib', qui a montré que, s'agissant de la logistique, elle savait transformer l'or en plomb, alors même qu'il y a plus de fonctionnaires à la Ville de Paris qu'à la Commission européenne", a-t-il insisté.

"Les ambitions présidentielles de madame Hidalgo ne l'autorisent pas à mentir"

Dans le même temps sur France Inter, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire démentait les accusations de la maire qui avait affirmé que Paris n'avait encore reçu aucun financement dans le cadre du plan de relance. "Les ambitions présidentielles de madame Hidalgo ne l'autorisent pas à mentir, à mentir aux Français. Elle en a vu environ 1 milliard d'euros", a-t-il rétorqué. "Nous avons mis 670 millions d'euros pour les transports en commun franciliens, 238 millions d'euros pour la rénovation des bâtiments publics de Paris, 5 millions d'euros pour les pistes cyclables dont elle nous parle, 10 millions pour le logement social", a-t-il énuméré. 

La veille, le ministre de la Santé Olivier Véran l'avait désignée comme une "spécialiste" de la "polémique". Toutes ces attaques ont également été relayées sur les réseaux sociaux par les parlementaires de la majorité. 

Pour les proches d'Anne Hidalgo, ces attaquées groupées sont calculées. A l'AFP, Emmanuel Grégoire a indiqué : "Ça ne peut pas être un hasard, on observe une forme d'obsession du gouvernement à tacler systématiquement Anne Hidalgo." 

Mais à Matignon, on souligne que "les relations avec Anne Hidalgo sont faites de respect mutuel". Le Premier ministre Jean Castex, assure son entourage à l'AFP, "sait faire la différence entre les postures politiciennes et la réalité de la gestion sur le terrain, entre les campagnes électorales et les campagnes vaccinales". Toutefois, elles sont signes de la fébrilité de la majorité face à la socialiste. Au Parisien, un député de la majorité confie que "l'exécutif ne peut pas la sous-estimer en la laissant critiquer sans réagir car Hidalgo est la plus dangereuse à gauche à ce stade. C'est la plus solide, la plus expérimentée, et elle est en capacité de réunir des électeurs de plusieurs sensibilités"


La rédaction de TF1info

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