DÉSACCORD - Le renvoi, dimanche soir, de Virginie Calmels de son poste de vice-présidente des Républicains par Laurent Wauquiez n’a pas manqué de faire réagir dans le parti de droite. Les différents commentaires mettent en évidence une famille politique loin d'être unie.
Après deux semaines de conflit ouvert avec Virginie Calmels, Laurent Wauquiez a tranché dimanche soir. La vice-présidente déléguée du parti Les Républicains est limogée. Une décision motivée par les nombreuses critiques formulées publiquement par cette dernière, notamment dimanche matin dans Le Parisien, à l’encontre de son chef et qui n’a pas manqué de mettre en évidence les distensions au sein de la famille LR.
Première adjointe d’Alain Juppé à Bordeaux et représentante de la ligne libérale dans le parti de droite, Virginie Calmels a logiquement reçu le soutien de son mentor. "Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. Elle vient de le montrer", a tweeté l’ex premier ministre après l'annonce de son limogeage. La sénatrice du Bas-Rhin Fabienne Keller, membre du parti Agir et ancien soutien du maire de Bordeaux à la primaire de la droite, a également réagi en critiquant Laurent Wauquiez. Selon elle, cette décision "atteste d’un nouveau repli hégémoniste du président des (Républicains)".
Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. Elle vient de le montrer. 👍 — Alain Juppé (@alainjuppe) 17 juin 2018
Le limogeage de @VirginieCalmels par @laurentwauquiez est le résultat d’une alliance contre nature basée sur un partage de pouvoir et non sur des idées et atteste d’un nouveau repli hégémoniste du Président des #LR . Faisons vivre une autre droite qui rassemble et construit ! — Fabienne Keller (@fabienne_keller) 17 juin 2018
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Lui aussi membre d’Agir, Frédéric Lefebvre a estimé sur notre antenne que "le parti (Les Républicains) est engagé sur une voie glissante qui tourne le dos à l’histoire de la droite française". Dans la même ligne, Maël de Calan, vice-président de Libres !, mouvement créé par Valérie Pécresse et associé aux Républicains, juge que le départ de Virginie Calmels "souligne que Laurent Wauquiez continue à se refermer sur un socle politique de plus en plus étroit".
Le départ (prévisible) de @VirginieCalmels de la direction de @lesRepublicains souligne : 1/ Que @laurentwauquiez continue à se refermer sur un socle politique de plus en plus étroit, stratégie suicidaire 2/ Que la droite de gouvernement doit se rassembler pour peser #TousàLibres — Maël de Calan (@MaeldeCalan) 17 juin 2018
Plus nuancée, Florence Portelli (secrétaire générale de Libres !) estime que même si "Laurent Wauquiez n’avait pas trop le choix", il démontre ainsi qu’il n’y a "pas de place à l’ouverture vers les tendances du parti". Elle se dit "très très étonnée" de l’absence de volonté "d’élargir sa ligne".
A l'opposé, parmi les défenseurs de Laurent Wauquiez, le mot d’ordre était à l’unité derrière le leader du parti dimanche soir. "Quand on est numéro 2 d’un parti, on est solidaire du président ou on démissionne. Et si on ne fait ni l’un ni l’autre, on est viré de la direction" a tweeté Thierry Mariani. De son côté, le délégué général des Républicains Geoffroy Didier a manié la métaphore sportive en s’en prenant aux critiques adressées par Virginie Calmels : "Lorsqu’on a des choses à dire, on le fait en privé et dans toutes les équipes, on ne met pas de but contre son camp".
Fin logique:quand on est numéro 2 d’un parti,on est solidaire du Pdt ou on démissionne Et si on ne fait ni l’un ni l’autre,on est viré de la direction! #Calmels retrouve désormais sa totale liberté de parole,n’étant plus membre de la direction de @lesRepublicains #BienvenuAuClub — Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 17 juin 2018
Lundi matin, interrogée sur LCI, Laurence Sailliet, la porte-parole du parti, a une nouvelle fois défendu le choix de Laurent Wauquiez.
Dimanche matin, avant même la décision de Laurent Wauquiez, Nadine Morano s’en était elle aussi prise à Virginie Calmels. "Docteur un remède contre le syndrome du numéro 2 qui voudrait être numéro 1 sans avoir été élue ?", avait-elle partagé sur Twitter. "Pour rappel le numéro 2 est là pour épauler le numéro 1, pas pour nuire au parti Les Républicains".
Après NKM, l’épidémie se poursuit. Docteur un remède contre le syndrome du numéro 2 qui voudrait être numéro 1 sans avoir été élue ? Pour rappel le n•2 est là pour épauler le n.1 pas pour nuire au parti @lesRepublicains ! https://t.co/RYx4ck5tB7 — Nadine Morano (@nadine__morano) 17 juin 2018
Virginie Calmels a été remplacée poste pour poste par Jean Leonetti.