Machisme en politique : ces dix petites phrases qui en disent long

Publié le 20 janvier 2016 à 19h35
Machisme en politique : ces dix petites phrases qui en disent long

FLORILÈGE SEXISTE – Le sexisme en politique a la vie dure. En mai dernier, après avoir interviewé Rama Yade pour la publication de son "Anthologie regrettable du machisme en politique"*, metronews avait sélectionné dix petites phrases sexistes épinglées par l'ancienne ministre dans ce livre retraçant la lutte pour l'égalité des sexes sous la Ve République. Nous vous proposons de les redécouvrir, alors que Canal + diffuse mercredi à 21 heures le documentaire "Macho Politico".

"Un ministère de la Condition féminine ? Et pourquoi pas un secrétariat au Tricot ?"
De Gaulle, en 1967, alors qu'un conseiller venait de lui suggérer la création d'un ministère dédié à la question des femmes. Rama Yade note que le général ne nommera en tout et pour tout que deux femmes secrétaires d'Etat dans ses différents gouvernements.

"Son corps est musclé, avec des mouvements d’une aisance féline, et des jambes qui me paraissent bronzées. Une pensée bizarre me traverse l’esprit : quand elle faisait l’amour, elle devait y mettre la même véhémence."
Valéry Giscard d'Estaing, qui décrit ainsi sa ministre chargée des universités, Alice Saunier-Séïté, dans son livre Le Pouvoir et la Vie.

"Elle a un beau cul quand elle est en colère."
L'ancienne ministre Michèle Barzach raconte avoir entendu ces propos lorsqu'elle a été exclue, en 1990, du bureau politique du RPR.

"Elle est bien roulée, tu crois qu'elle a une culotte ?"
Un député, à haute voix dans l'hémicycle de l'Assemblée, lors du discours de politique générale d'Edith Cresson en 1991.

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"Il n'y a qu'à proposer une chose simple : toutes les femmes qui veulent avoir l'investiture doivent être baisables."
Propos attribués à Charles Pasqua au cours d'un débat au RPR sur les élections régionales de 1998, en réponse à Philippe Séguin qui se demandait "ce qu'on va faire des gonzesses".

"Mais qui va garder les enfants ?"
Réaction désormais célèbre de Laurent Fabius après la candidature de Ségolène Royal à l'élection présidentielle de 2007.

"Elle est femme, elle est noire, elle sera ministre. Elle serait lesbienne et handicapée, elle serait Premier ministre ".
Une petite phrase à l'adresse de Rama Yade lâchée en 2007 dans L'Express par... une femme : Roselyne Bachelot.

"Peut-être avait-elle mis cette robe pour ne pas qu'on écoute ce qu'elle avait à dire".
Patrick Balkany, en 2012 dans Le Figaro, lorsqu'une robe à fleurs de Cécile Duflot avait provoqué des remous à l'Assemblée.

"Si pour plaire à Laure, il suffit de se déshabiller, on va commencer..."
Remarque entendue en 2012 à l'Assemblée alors que la députée UMP Laure de la Raudière venait de relever sur le ton de la plaisanterie, lors d'une audition du patron de Free Xavier Niel, que c'était la première fois qu'un homme "sans cravate et sans costume" était entendu, et que ce n'était "pas pour déplaire" à sa commission.

"Ecoute, tu as déjà eu la chance d'être ministre sans rien faire". "Comment ça ?" "Ben oui, c'est simple tu prends bien la lumière !"
Rama Yade rapporte dans son livre cet échange qu'elle a eu en 2014 autour des investitures électorales avec un "responsable de parti".

* Editions du Moment


Gilles DANIEL

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